Brian Martin (sociologue)

sociologue australien
Brian Martin

Biographie
Naissance
Gary, Indiana
Nationalité Américain
Thématique
Formation Université Rice (BA en physique) ; Université de Sydney (PhD)
Profession Spécialiste des sciences sociales (d), universitaire et physicienVoir et modifier les données sur Wikidata
Employeur Université de Wollongong
Travaux Sociologie de la rébellion et du pacifisme
Membre de Australian Vaccination Network (en) et Skeptics SocietyVoir et modifier les données sur Wikidata

Brian Martin (né en 1947) est un sociologue travaillant au département des Humanités et Recherches sociales de l'université de Wollongong en Australie[1], où il a commencé à enseigner en 2007. Ses recherches actuelles portent sur la suppression de l'opposition (en)[2],[3] et le lancer d'alertes dans les sciences[4] (il était président de Whistleblowers Australia (en) entre 1996 et 1999 et reste leur directeur international[5]).

Recherches modifier

Les recherches initiales de Martin portaient sur la modélisation de la stratosphère et sur les méthodes numériques en physique ; s'appuyant en partie sur ces compétences, il rédigea en 1982 un article sur l'effet des retombées en cas de guerre nucléaire[6], concluant à l'époque que l'humanité y survivrait sans grands dommages. Il a abondamment publié sur la dynamique sociale des sujets scientifiques controversés, et sur leur politisation, en particulier sur l'origine du sida[7], l'utilisation du fluor, et l'énergie nucléaire[8]. Il affirme que dans les situations où la recherche scientifique menace des intérêts économiques importants, elle peut être bridée, contredite ou supprimée ; il identifie de nombreux mécanismes directs et indirects le permettant, allant de suppressions de crédits et de postes, à la création d'un « climat général de peur, d'incertitude et de doute »[9].

Martin a été critiqué pour avoir soutenu la théorie (actuellement réfutée) de l'origine du sida dans l'élaboration d'un vaccin anti-polio[10],[11],[12] ; il affirme cependant n'avoir jamais argumenté en faveur de cette hypothèse, mais avoir dit « qu'elle méritait considération, et qu'elle avait été injustement rejetée »[13].

Martin a été actif dans la critique des systèmes universitaires, analysant les conflits d'intérêts lors d'enquêtes internes, et recommandant l'appel à des organismes d'investigation indépendants[14] ; il a écrit sur l'utilisation abusive de travaux d'étudiants par leurs directeurs de recherche[15] et s'est élevé vigoureusement contre les relations sexuelles entre enseignants et étudiants[16],[17].

Il estime que des plaintes passant par les canaux officiels seront le plus souvent étouffées[4], mais il pense également que les lois concernant les lanceurs d'alertes sont inefficaces[18].

Critiques modifier

Martin a été critiqué pour son rôle dans la Judith Wilyman PhD controversy (en)[19], les universitaires et l'Australian Medical Association (en) doutant de ce que Martin ait les connaissances nécessaires pour juger de sujets concernant la science des vaccinations[20],[21]. David Gorski a par ailleurs affirmé qu'il ne s'intéresse qu'à la dynamique sociale de la critique, ne faisant pas de différence entre une opposition basée sur les faits, la science et la logique et une opposition basé sur des pseudosciences et de la désinformation[3] ; The Australian lui a de même reproché de ne pas privilégier la rigueur académique par rapport à la liberté de critique[20]

Publications modifier

En 2014 et 2015, Brian Martin a publié plusieurs livres chez Irene Publishing, un éditeur de textes activistes basé en Suède, parmi lesquels Non-violence Unbound, Backfire Manual, Whistleblowing: A Practical Guide, et The Controversy Manual. La National Library of Australia indique également des publications de Martin chez Praeger, State University of New York Press, Rowman & Littlefield, War Resisters' International, Angus and Robertson, SUNY Press, et la Freedom Press[8].

Notes et références modifier

  1. (en) « Academic Staff #M, School of Humanities & Social Inquiry », University of Wollongong (consulté le ).
  2. (en) Miranda Devine, « Monoculture is killing thought », Brisbane Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (en) Gorski, David, « Brian Martin and Judy Wilyman: Promoting antivaccine pseudoscience as "dissent" », sur Science Blogs, (consulté le ).
  4. a et b (en) Toby Murcott, « Science needs its whistleblowers », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Barclay, Paul, « Perspective: Whistleblowers and Iraq », ABC Radio,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Brian Martin, « Critique of nuclear extinction », Journal of Peace Research, vol. 19, no 4,‎ , p. 287–300 (DOI 10.1177/002234338201900401, lire en ligne, consulté le ).
  7. Pascal Lapointe, « L'anti-vaccination à l'université », :fr:Agence Science-Presse, Quebec, CA,‎ (lire en ligne).
  8. a et b (en) « Brian Martin, Search Results at National Library of Australia », sur Online catalogue at NLA, (Australia).
  9. Hess, David J. (1997). Science Studies: An Advanced Introduction, NYU Press (U.S.A.). (ISBN 978-0-8147-3564-0). p152.
  10. (en) Stephen H. Jenkins, Tools for Critical Thinking in Biology, New York, Oxford University Press, , 324 p. (ISBN 978-0-19-998104-5, présentation en ligne)
  11. (en) ., « Debunked: The Polio Vaccine and HIV Link », sur College of Physicians of Philadelphia - historyofvaccines.org, .
  12. (en) Lawrence (Anth/SocSc) Hammar, « Dephlogistication, Imperial Display, Apes, Angels, and the Return of Monsieur Emile Zola », Papua New Guinea Medical Journal, vol. 47, nos 1-2, Mar-Jun 2004,‎ , pp 120, 124 (lire en ligne).
  13. (en) Martin, Brian. (16 mai 2016). "Critical thinking about the origin of AIDS: Comments on Stephen Jenkins’ account".
  14. (en) Colvin, Mark, « PM: Investigations mounting into research at University of New South Wales », Australian Broadcasting Corporation,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) Matthews, David. (22 octobre 2015). "Papers retracted after authors used unauthorised data from junior researchers", Times Higher Education, London.
  16. (en) Harvey, Sarah. (14 février 2010). "Staff-student review may have wider impact", The Sunday Star-Times, New Zealand. pA005.
  17. (en) Powell, Stan. (29 mai 1993). "Uni Staff Attacked for having Sex with Students", The Sydney Morning Herald, p11.
  18. (en-US) Pickard, Gabrielle, « Who Does The Whistleblower Protection Act Really Protect? », sur Top Secret Writers, (U.S.A.), .
  19. (en) Rick Morton, « University paid for anti-vaccine student to attend conference », The Australian,‎ (lire en ligne).
  20. a et b (en) « When fulltime isn’t quite that, and Queensland’s VET goes to Kerala », The Australian,‎ (lire en ligne).
  21. (en) Kylar Loussikian, « Anti-vaccination activists spruik PhD thesis as proof of conspiracy », The Australian,‎ (lire en ligne).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

  • (en) Brian Martin, sur le site de l'université de Wollongong