Bourg-l'Abbé (Caen)

Ancien faubourg au Nord-Ouest de Caen

Bourg-l'Abbé est le nom porté par un ancien faubourg de Caen. Ce bourg qui dépendait de l'abbaye aux Hommes occupait approximativement le quart nord-ouest de l'actuelle ville de Caen.

Localisation modifier

Le bourg était situé à l'ouest du Bourg-le-Roi (centre-ville ancien de Caen). Il était le pendant du Bourg-l'Abbesse, faubourg situé à l'est de la ville de Caen et dépendant de l'abbaye aux Dames.

Structure urbaine modifier

Historiquement, le Bourg-l'Abbé était constitué de plusieurs pôles, par ordre d'éloignement de la ville fortifiée :

Historique modifier

Le , l'abbaye Saint-Étienne de Caen (dite abbaye aux Hommes), fondée par Guillaume le Conquérant, est dédicacée. Un village, organisé depuis le VIIe siècle autour de l'église Saint-Martin est incorporé au domaine octroyé à l'abbaye. Situé sur les coteaux au-dessus de la vallée de l'Odon, il se développe alors à la rencontre de deux axes importants (la rue de Bayeux et la route de Bretagne, actuelle rue Caponière). Un peu plus au nord, l'église Saint-Nicolas est fondée pour accompagner le développement urbain de ce secteur. Mais celui-ci reste limité.

Dans la charte de fondation octroyée à l'abbaye, le territoire de Villers est incorporé à Bourg-l'Abbé[3].

En 1066-1070, Lanfranc fonde à l'intérieur d'un enclos de douze acres une maladrerie dépendante de l'abbaye aux Hommes. Elle était chargée de soigner, ou du moins d'accueillir, les malades du Bourg-l'Abbé, de Venoix et de Saint-Germain-la-Blanche-Herbe. Elle prend le nom de « maison des lépreux dans le Bourg-l'Abbé » ou d'« hôpital Saint-Étienne », mais elle est plus couramment appelé Petite maladrerie pour la distinguer de la Grande maladrerie fondée à proximité par Henri II d'Angleterre en 1161. À proximité, se développe le village de La Maladrerie.

Au XIVe siècle, dans le contexte de la guerre de Cent Ans, le Bourg-l'Abbé est fortifié. Mais seuls les bâtiments faisant partie de l'ensemble abbatial sont concernés. Ces fortifications sont détruites au XVIIIe siècle, mais une partie est conservée. Prés de l'église Saint-Étienne, des fragments des murailles en appareil régulier ont été conservés (rue du Carel), ainsi qu'une tour dans la cour de l'artothèque[4].

Au XVIIe siècle, la ville de Caen est marquée par une forte croissance démographique. Les faubourgs situés sur l'axe Paris-Cherbourg (Vaucelles, Bourg-l'Abbé) connaissent alors une croissance importante[5].

Au XVIIe et XVIIIe siècles, plusieurs congrégations religieuses s'implantent dans le Bourg-l'Abbé à proximité de l'actuelle rue Caponière :

L'urbanisation massive et l'unification des différents pôles proto-urbains n'intervient qu'au XXe siècle (lotissements du Nice caennais, de la Haie Vigné dans les années 1930 ; zones à urbaniser en priorité de La Folie-Couvrechef et Le Chemin Vert dans les années 1950-1970.)

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. L'actuelle rue d'Authie est nommée « rue de Bourg-l'Abbé à Ardenne » sur le cadastre du début du XIXe siècle[2].

Références modifier

  1. « Cadastre - Section U de Saint-Nicolas (cote 3P/1932) », sur Archives départementales du Calvados (consulté le ).
  2. « Cadastre - Section T2 de la Maladrerie (cote 3P/1932) », sur Archives départementales du Calvados (consulté le ).
  3. Gervais de La Rue, Essais historiques sur la ville de Caen et son arrondissement, Caen, Poisson, 1820, volume 1, p. 339–340.
  4. Charles-Laurent Salch, Atlas des villes et villages fortifiés en France : Début du Ve siècle à la fin du XVe siècle, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 495 p. (OCLC 28516867), p. 286.
  5. J.-B. Chérié, « Caen au XVIIIe siècle. Genèse d'une grande opération d'urbanisme », Études normandes, no 4,‎ , p. 44-56 (lire en ligne).