Boulangisme

mouvement politique français de la fin du XIXᵉ siècle

Le boulangisme est un mouvement politique populiste et attrape-tout français de la fin du XIXe siècle (1885-1891) qui constitue une menace pour la Troisième République. Son nom est dérivé de celui du général Georges Boulanger, militaire de prestance qui devient ministre de la Guerre, se rend populaire par ses réformes militaires, mais inquiète les républicains opportunistes au pouvoir, et certains radicaux, par ses discours belliqueux et sa volonté de réviser la constitution.

Un colporteur d'imprimés diffuse des portraits du général Boulanger auprès d'une famille paysanne.
Propagande, huile sur toile de Jean-Eugène Buland, 1889.

Au départ de ce mouvement se trouve une affaire d'espionnage avec l'Empire allemand. Boulanger est à l'origine d'une politique d'espionnage et d'utilisation de fonctionnaires français connaissant la région pour surveiller l'Alsace-Lorraine, ce qui conduit en 1887 à l'affaire Schnæbelé.

Contexte et causes modifier

La revanche et le patriotisme modifier

Le boulangisme s'inscrit dans un contexte particulier et a de multiples causes, certaines structurelles et d'autres conjoncturelles. Le boulangisme a pour contexte une situation de tensions avec le sentiment d'une France défaite et humiliée par la Guerre de 1870, avec la perte de l'Alsace-Lorraine. Mais si la Revanche peut être demandée par certain, c'est pourtant la recherche de la paix qui est recherchée par les Français avant 1885.[1]

En effet, les républicains, après leur victoire de 1879, utilise un discours ambiguë mêlant paix et revanche qu'ils seraient les seuls à pouvoir obtenir. Les réformes sur la gymnastique à l'école et l'éducation militaire, le congrès de la Ligue de l'enseignement en 1882, la fondation de la Ligue des patriotes et la création des bataillons scolaires la même année ainsi que l'essor des sociétés paramilitaires et des productions artistiques et littéraires montrent l'inflation du patriotisme. La situation diplomatique change drastiquement en 1885 avec un durcissement du ton de Bismarck après la chute de Jules Ferry et un pic de tension en 1887 avec l'affaire Schnæbelé qui alimente la popularité de Boulanger. Cependant, dès 1886, la patriotisme français diminue sensiblement. Cela est marqué par la création du Souvenir français qui voit s'éloigner la douleur de la Guerre pour entretenir plutôt sa mémoire. Les Français sont alors refroidi par la position ferme de Bismarck et refuse d'aller plus loin dans la confrontation.[2]

La crise parlementaire modifier

Un autre élément constitutif du mouvement boulangisme est son antiparlementarisme. La crise parlementariste n'est pas uniquement française mais touche la plupart des régimes occidentaux entre les années 1850 jusque 1890. Les régimes censitaires sont mis en place dans la plupart des pays au début du siècle avec un idéalisme qui est vite victime d'une forte désillusion. La critique du parlementarisme comme antidémocratique se retrouve alors fortement dans les écrits de Karl Marx par exemple mais aussi chez un certain de nombre de radicaux. Durant les dizaines années qui suivent, la crise s'étant aux États-Unis, en Italie, en Espagne, en Autriche, en Grèce et en France.[3]

Alors que la IIIe République est censée être une synthèse entre système parlementaire censitaire et conventionnel elle n'est ni l'un, ni l'autre. L'antiparlementarisme français est surtout contre ce régime « bâtard ». De plus, le régime refuse de comprendre les blocages et les critiques en les rejetant tous dans la droite monarchiste et antirépublicaine. Les réformateurs républicains sont finalement isolés, comme Gambetta, ou même Jules Ferry qui demande en 1886 de mettre des limites aux pouvoirs de la Chambre.

Il y a deux oppositions au parlementarisme, en dehors des légitimistes, les plébiscitaires et les conventionnels. Ils portent des critiques communes : la lenteur des réformes, le juridisme, l'éloignement du pays réel. Mais leurs natures sont opposées. Les premiers veulent le renforcement de l'exécutif, augmenter la séparation des pouvoirs, et les autres les supprimer. Le premier groupe est donc bonapartiste, le second est socialiste, notamment guesdiste et blanquiste. Les bonapartistes ajoutent comme critiques l'absence d'autorité, l'instabilité ministérielle ainsi que le manque de référendum.

Les socialistes et radicaux détestent aussi le régime actuel, le suffrage universel lui-même est vu avec méfiance car vu comme bourgeois tout en estimant que le régime est à bout de souffle. L'antiparlementarisme est très large et touche jusque dans la littérature et le domaine juridique. La boulangisme est antiparlementaire car c'est la plus importante critique du régime et il peut se targuer d'être républicain tout en séduisant la droite. Il peut alors séduire à gauche et à droite tant qu'il ne va pas dans le détail de ses intentions et reste dans la critique. À l'inverse la majorité républicaine n'arrive pas à proposer de grandes réformes, limité par une culture politique qui les empêche de voir leurs propres erreurs.[4]

La crise des institutions modifier

Blocage institutionnel modifier

La IIIe république est elle-même en crise pour plusieurs raisons. La plus importante est notamment son blocage institutionnelle. En effet, entre 1883 et 1940, sa forme ne va presque pas changer. Les lois de 1875 forment un régime représentatif d'un peuple muet, sans référendum ou de dissolution, hors de 1877, pour faire trancher le peuple. Le changement de député ne change alors finalement que peu de chose à court terme. De plus, sans contrôle de constitutionnalité, la majorité est omnipotente.

L'instabilité ministérielle n'est pas conjoncturelle pour le régime mais structurelle. Alors même que l'élection de 1881 est une victoire républicaine, quatre gouvernements tombent en série jusque 1883 avec l'arrivée de Jules Ferry. Le thème de l'instabilité, du jeu des partis et des égoïsmes va nourrir le boulangisme. Le régime souffre notamment d'une absence d'alternance politique et le refus de prendre en compte l'importante minorité politique (42 % des votants en 1885). De plus, les modérés refusent d'entendre qu'une autre forme républicaine existe et une révision est maintenant inenvisageable. Le boulangisme peut alors devenir le porte voix de la République ouverte face à la « République confisquée ».

Selon Bertrand Joly, la principale raison pour cette instabilité est que le législatif domine l'exécutif alors qu'il n'y a pas de discipline de groupe au nom de la souveraineté du député.[5] D'autres éléments s'ajoutent dans les critiques envers les institutions : l'absentéisme endémique des élus, le cumul des mandats et des fonctions et l'absence de contrôle de constitutionnalité, ainsi que le chaos des débats budgétaires.[6]

La Présidence et le Sénat modifier

Dans les rangs des radicaux, boulangistes ou non, deux critiques des institutions sont récurrentes, le président de la République et le Sénat. Selon eux, le président ne devrait pas exister et il ne s'agit que d'une survivance des orléanistes.[6]

Le Sénat quand à lui est vu comme une instance conservatrice, voire réactionnaire. Au début des années 1870, il est cependant une chambre inférieure à la Chambre des députés. C'est finalement sous le ministère de Gambetta qu'il montre sa puissance. En effet, il est capable de totalement bloquer toute réforme constitutionnelle en jouant pleinement son rôle de contrepoids avec la Chambre lors de la réunion du Congrès (l'Assemblée nationale) en 1884. Alors que la révision était un thème porteur pour tous les républicains en 1881, en 1885, le thème est relégué aux seuls radicaux et à la droite. En effet, à partir de 1882 sous Gambetta, la révision est lancée, mais alors que Gambetta portait une vision des pouvoirs limités du Congrès, la Chambre demande la révision illimité. Son gouvernement chute alors.

C'est finalement sous Jules Ferry que la révision est actée avec un projet modéré. Finalement, le Sénat tranche en estimant que le Congrès n'avait pas de pouvoir illimité et en évitant de réduire ses propres pouvoirs budgétaires. Cette révision est une douche froide pour les radicaux et les révisionnistes qui voient confirmer leurs craintes d'un Sénat conservateur. La colère et le sentiment de trahison se retourne contre Ferry et les opportunistes.[7]

Enfin, les quelques tentatives de réformes ultérieurs par les républicains modérés échouent, comme Jules Ferry et Léon Gambetta avec un véritable Premier ministre à l'anglaise, sans jamais y parvenir faute de soutien politique ou budgétaire.[8]

Le mode de scrutin modifier

Les républicains au pouvoir on une vision du mode de scrutin à la fois utopique et cynique. En théorie, le candidat est choisit par l'électeur, mais le gouvernement n'hésite pas à user des méthodes qu'elle critiquait sous l'Empire : la candidature officielle via des fonctionnaires et les préfets a priori et a posteriori, la partialité des conseils de préfectures avec les résultats des élections et bien entendu la vérification des pouvoirs par la Chambre elle-même. Les résultats en voix sont d'ailleurs floues et les journalistes n'ont que rarement les données officielles, ne comptant que le rapport en siège à la Chambre.

Le mode de scrutin orthodoxe républicain est de liste pour dépersonnaliser les élections et en réduire les fiefs électoraux et donner le pouvoir aux militants pour présenter des candidatures. Le scrutin de liste est donc réinstitué en 1885 après l'échec de Gambetta de la constitutionnaliser en 1882. Il n'est cependant pas question de proportionnelle et on garde le fait majoritaire, fabriquant les pièges que le boulangisme va user avec une version plébiscitaire. La représentativité des majorités de gouvernement est alors presque toujours inférieure à 50 % dès 1877. De plus, il y a un problème endémique de corruption, un découpage injuste des circonscriptions et un refus de mettre en place des pratiques garantissant le secret de vote (l'enveloppe et l'isoloir) ce qui accroit les pressions et la corruption. Les réformes de 1889 pour les instaurer sont des échecs en renvoyant éternellement en commission les propositions de loi. Dernier point, l'élection des outre-mer est totalement truquée et faussée, avec une garantie presque totale d'une victoire républicaine.[9]

La critique des fonctionnaires modifier

Un autre sujet dont le boulangisme se fait l'écho est la critique des fonctionnaires. Si la critique des agents de l'État n'est pas nouvelle, elle se popularise en raison de l'augmentation de leur nombre, d'un certain rôle politique qui leur est donné, à tort ou à raison, ainsi que le succès littéraire de Georges Courteline, travaillant au ministère des Cultes entre 1880 et 1894 et dépeignant des fonctionnaires grisés par leur statut et des employés revendicatifs. Les critiques qui semblent universelles (absentéisme, fainéantise, médiocrité…) sont toutes autant présentes. Si l'accroissement des fonctionnaires s'explique notamment par les réformes militaires et scolaires, le rôle politique de certain fonctionnaire est fondée sur le fait que ceux-ci n'ont aucun véritable statut et doivent donc être recommandés par leurs chefs et par des politiques alors que le Conseil d'État et la magistrature ne leur sont pas favorable.[10]

Certains fonctionnaires, notamment les postiers et les gardes-champêtres, sont souvent actifs dans les campagnes électorales et doivent une loyauté pleine et entière sous peine de révocation. Le malaise des fonctionnaires va aussi être exploités par le boulangisme en usant de l'ostracisation des catholiques pratiquants et des socialistes à ces postes, promouvant alors la République ouverte. De manière plus générale, c'est la modernisation de l'État avec son intervention plus importante dans la vie des citoyens qui est récupérée par le boulangisme.[11]

Le malaise intellectuel et moral modifier

La France des années 1880 connaît aussi une crise intellectuelle et morale qui se poursuit ensuite et qui participe à la naissance au boulangisme. L'interrogation sur son avenir, les frustrations et le mécontentement engendrent un terreau fertile pour le populisme de Boulanger. La crise intellectuelle concerne surtout les élites et se trouve être une continuation des sentiments des décennies précédentes. Le scientisme est toujours présent mais fortement critiqué, le naturalisme semble sur le déclin dans le milieu des années 1880, le wagnérisme s'impose peu à peu en musique et l'impressionnisme hésite. Les sciences humaines connaissent un fort essor avec une histoire qui se veut plus méthodique tandis que la géographie et la sociologie naissent comme des disciplines indépendantes. Il s'agit à la fois d'une vitalité et d'un scepticisme renforcé couplé d'un sentiment de décadence française, d'une France malade. La France sur le déclin est alors opposée à l'Allemagne en plein âge d'or.[12]

De plus, un mécontentement sourd est présent dans les classes sociales défavorisées, critiquant de plus en plus les élites affairistes avec le sentiment que les grands sont trop éloignés des petits. Le boulangisme utilise alors pleinement cette rhétorique des oubliés et des élites, alors que Boulanger lui-même est invité par ces mêmes élites et obtient d'importants soutiens financiers des grands commerçants. Ce sentiment est doublé d'un sentiment d'être mal, ou pas, dirigé, par des ministres qui ne sont là que pour quelques mois. Le boulangisme va alors jouer sur deux tableaux : l'envie de la stabilité et de l'efficacité, et l'envie d'un pouvoir césarien. C'est finalement le second point qui va rapidement l'emporter, augmentant le poids de la vision bonapartiste du mouvement. L'affairisme et la corruption de la classe politique est elle-aussi un catalyseur de la rancœur des électeurs, couplées aux découvertes sur Paul et Albert Grévy et aux abus de la recommandation et des faveurs. La passivité du régime envers les affaires de corruption bien connue au niveau national appuie sur le sentiment d'impunité de la classe politique. Une certaine opinion est aussi fortement opposée au colonialisme en cours avec au minimum une demande de statut quo face à ces dépenses jugées inutiles.[13]

Le régime et les républicains tendent aussi à réduire fortement les espérances et les enthousiasmes par un rejet de la personnalisation et du dynamisme personnel, ce que beaucoup de républicains retrouvent ensuite avec Boulanger. Celui-ci fait espérer du changement, de la vie et du mouvement alors que les modérés s'immobilisent rapidement, Boulanger est alors un exutoire du changement pour le changement de certains et un aveuglement facile pour d'autres.[14]

La crise sociale et économique modifier

Alors que Jacques Néré a fortement relié le boulangisme à la crise économique des années 1880, pour en faire la cause principale. Cette thèse monocausale est aujourd'hui rejetée par l'historiographie. La crise économique commençant déjà à la fin du Second Empire dans l'agriculture et que le krach de l'Union générale en 1882 en est que le pic. La Grande Déflation touche tous les pays occidentaux entre 1873 et 1896, avec un prolongement en France jusqu'à la fin du siècle. Le secteur agricole est fortement touchée par le phylloxéra depuis les années 1860, la production stagne et la rente du sol recule. Cependant, cette stagnation est sectorielle et on il n'y aucune tensions graves. Le secteur industrielle est plus durement affecté avec une chute des prix et une augmentation du chômage tout en ayant une augmentation minime du niveau de vie des travailleurs. Les principales personnes touchées sont donc les rentiers et les ouvriers. Le gouvernement actionne des leviers économiques dès 1878 avec le plan Freycinet mais qui ralenti au milieu des années 80. C'est surtout le tournant protectionniste qui est adopté par tous les pays, en dehors de la Grande-Bretagne, qui va permettre d'obtenir le soutien des campagnes au régime, alors que les radicaux y sont opposés.

Le gouvernement modéré ne fait aussi que peu dans le domaine des lois sociales. À l'exception de la loi de 1884 qui autorise les syndicats, les modérés considèrent que le travail ne relève pas de l'État. Aucune des revendications du monde ouvrier n'est entendu. Le métro parisien est reporté et dans le secteur de la construction à Paris 80 000 ouvriers sont touchés par le chômage alors que dans tout le pays la main-d'œuvre étrangère génère une tension xénophobe, parfois violente. En 1886, la situation est au plus bas, 8 700 entreprises font faillites et l'agitation sociale est forte. Jusque 1888, les tensions sont importantes et la plus grande partie des actions sociales se soldent par des échecs, montrant ainsi la faible organisation ouvrière et à un manque d'éducation politique qui pousse alors plus facilement dans les bras des démagogues. Le boulangisme agit justement dans ce sens avec de vagues promesses prolétariennes, qui ne prennent pas dès que l'encadrement est fort comme en Isère. À l'inverse, Paris, avec ses nombreux nouveaux arrivant déracinés et isolés est un terreau fertile.

Les commerçants et les artisans sont aussi fortement mécontent face à une situation précaire et à la corruption du monde politique et avec un attachement fort au paternalisme social avec une teinte xénophobe, antisémite et réactionnaire. Le monde rural est bousculé par les changements : l'école, la mairie, le bureau de poste, la gare, le service militaire, la presse, et enfin, le cabaret qui favorise l'alcoolisme. Les progrès techniques sont accueillis de manière très différentes mais les plus pauvres sont conduits à l'exode en ville. De plus, les anciennes autorités locales (châtelain et curé) sont isolées, alors que les rentiers du sol préfèrent s'installer dans les villes.

Le boulangisme va donc tenter de canaliser toutes ces crises pour effectuer des réformes avant que la situation ne devienne critique, hanté notamment par le socialisme et la possible révolution sociale. Cet appel à la peur social est une bonne tactique qui touche notamment les élites conservatrices et les bourgeois libéraux. Les années 1889 et 1890 marquent une amélioration de la conjoncture qui montre que la situation n'est pas catastrophique comme le boulangisme va le dire.[15]

Historique du boulangisme modifier

Des soutiens paradoxaux modifier

En 1886, autour du général Boulanger se regroupèrent, d'une part, des républicains révisionnistes (favorables à une révision de la Constitution), pour la plupart des radicaux (Clemenceau lui-même le conseilla à Charles de Freycinet comme ministre de la Guerre dans son cabinet en 1885) et, d'autre part, des bonapartistes et des monarchistes désireux de renverser la République.

En 1887, Boulanger bénéficie du soutien d'une partie de la gauche et de l'extrême-gauche qui voient en lui un général républicain ayant rendu le service militaire obligatoire pour les ecclésiastiques (« les curés sac au dos »), expulsé les princes d’Orléans de l’armée (1886), amélioré les conditions de vie du soldat (réduction du temps du service militaire, adoption du fusil Lebel) et évoqué une possible fraternisation entre la troupe et les mineurs en grève de Decazeville.

Le boulangisme rencontre le succès en nourrissant deux passions populaires : la patrie et le peuple. La patrie comporte, comme corollaire, l'espoir de la revanche contre l'Allemagne, tandis que le peuple repose sur l'espoir d'une politique sociale portée par les radicaux boulangistes, voire par les socialistes boulangistes, notamment des blanquistes, ceux-là qui ont quitté le Comité révolutionnaire central d'Édouard Vaillant pour créer le Comité central socialiste révolutionnaire, boulangiste.

Sur le plan institutionnel, le boulangisme reposait donc sur une grande ambiguïté. Les républicains radicaux espéraient une « révision » des institutions installées de façon provisoire en 1875, « pour aboutir à une république définitive et incontestée », mais les monarchistes et les bonapartistes espéraient profiter de la révision de la constitution pour renverser la République. La droite (notamment la duchesse d’Uzès, les familles d’Orléans et Bonaparte) apporta donc un soutien financier au boulangisme. Selon l'historien Bertrand Joly, « Boulanger ne peut se passer de l'aide royaliste ; sans l'argent, les meneurs et les électeurs ruraux de la droite, le boulangisme serait mort-né au printemps 1888 »[16].

Le candidat Boulanger modifier

 
Le général Georges Boulanger par Nadar.

En [17], les monarchistes promirent leur soutien au candidat à la présidence de la République qui s'engagerait à prendre Boulanger comme ministre de la Guerre. À la même époque, le général rencontre le prince Napoléon (Jérôme) qui lui promet son soutien, notamment financier. Cette année-là malgré son inéligibilité — car militaire — il est présenté aux élections dans 7 départements sous étiquette bonapartiste.

La même année, il sollicite la duchesse d'Uzès (héritière de la plus riche maison de vins de Champagne) pour 25 000 francs puis 3 millions au nom du Roi.

Rayé des cadres de l'armée, Boulanger se présenta à plusieurs élections avec un programme simple : la mise en place d'une Assemblée constituante. À force de promesses secrètes à ses différents concurrents, il finit par remporter des succès électoraux grandissants. Son arrivée à la Chambre le est suivie par une foule importante.

En même temps, les boulangistes parviennent à présenter un candidat dans chaque département.

Le , il se présentait comme candidat à Paris. La situation était inquiétante pour ses adversaires. Le président du Conseil général de la Seine Édouard Jacques lui fut opposé. La campagne fut intense. Boulanger l'emporta par 245 236 voix contre 162 875 à son adversaire, le radical Édouard Jacques, et 17 039 voix au blanquiste Boulé. Au moyen du système de candidature multiple, il s'était présenté et a été élu à peu près partout. Alors qu'il célébrait sa victoire en présence de 50 000 personnes, certains de ses partisans, dont Alfred Naquet, lui suggérèrent alors d'effectuer un coup d'État en marchant sur l'Élysée, mais il se refusa à les suivre sur cette voie, estimant qu’il avait toutes chances d’accéder rapidement au pouvoir sans avoir à violer la loi[18].

Essor modifier

 
Le général Boulanger au milieu de ses principaux partisans.

En 1889, la moitié ou les deux tiers des députés boulangistes viennent de la gauche et de l’extrême-gauche[réf. nécessaire]. Paul Lafargue écrira : « La crise boulangiste a ruiné le parti radical ; les ouvriers, lassés d'attendre les réformes qui s'éloignaient à mesure que les radicaux arrivaient au pouvoir, dégoûtés de leurs chefs qui ne prenaient les ministères que pour faire pire que les opportunistes, se débandèrent ; les uns passèrent au boulangisme, c'était le grand nombre, ce furent eux qui constituèrent sa force et son danger : les autres s'enrôlèrent dans le socialisme. »[19] Friedrich Engels reprocha à de nombreuses reprises les complaisances de Lafargue pour le boulangisme.

Ainsi, à Paris, le boulangisme a percé dans les quartiers populaires et non bourgeois. Goguel évoque aussi : « Les troupes du boulangisme parisien, journalistes faméliques, camelots, ouvriers, épaves sociales, dressées contre les gros bourgeois du parlement et de la finance. » (François Goguel, La Politique des partis sous la Troisième République).

En province, le boulangisme pénètre très peu dans les fiefs de la droite traditionnelle, monarchiste et cléricale, selon les études d'André Siegfried, sauf dans certains cas comme la Charente-Inférieure, où le vote Boulanger bénéficie d'un « vieil attachement au bonapartisme déçu par le ralliement à une République modérée où le pouvoir semble se dissoudre dans les arcanes parlementaires », et dans les départements « mixtes » (ayant élu une députation de droite et de gauche en 1885), où les positions de la droite sont renforcées[20]. Cependant, Lissagaray rapporte que leurs députés sont les premiers défenseurs et le premier soutien de Boulanger à la Chambre des députés[21]. Selon Patrick Lagoueyte, la droite, d'abord rétive, finit par rallier un homme qu'elle juge capable de « restaurer l'autorité de l'État, dans la tradition plébiscitaire », certains milieux royalistes se figurant qu'il pourrait jouer « le rôle d'un connétable restaurateur de la monarchie », aveuglement dont Boulanger se sert sans renoncer à ses convictions républicaines[22]. D'ailleurs, en 1890, Mermeix révèle dans Les Coulisses du boulangisme[23] la collusion de Boulanger avec la droite monarchiste, l'entourage du général, composé jusqu'à la fin de républicains de gauche, servant de façade devant le pays, pour Zeev Sternhell[24]. D'après Jean-Louis Ormières, les droites entreprennent les premières démarches auprès de Boulanger, en la personne du baron de Mackau, dès après l'élection de Sadi Carnot à la présidence de la République, le , et, quand, l'été suivant, le général l'emporte lors d'élections partielles dans trois départements, il attire aussi bien à lui l'électorat conservateur (royalistes et bonapartistes) que de la gauche radicale et socialiste[25].

Déclin modifier

La menace d'un mandat d'arrêt est lancée contre lui le pour complot contre la sûreté de l'État, et il doit s'enfuir en Belgique. Le gouvernement fait interdire le cumul des candidatures aux élections législatives par la loi du 17 juillet 1889[26], et aux élections du , les boulangistes n'ont que 72 élus contre 366 pour les républicains. Le boulangisme s'effondre.

Deux mois après la mort de sa maîtresse, le général Boulanger se suicide le sur sa tombe.

Quelques semaines avant les élections de 1893, lors de la séance du à la Chambre des députés, les élus du groupe se divisent au sujet du « faux Norton », commandité par le boulangiste Édouard Ducret mais salissant notamment Rochefort, ce qui entraîne les démissions retentissantes de Paul Déroulède et Lucien Millevoye. Relatant cette séance mémorable, La Lanterne du titre sur « La fin du boulangisme »[27]. De fait, seuls 16 boulangistes sont élus, le plus souvent comme « révisionnistes ». Ne faisant plus allusion au général, ils siègent à la gauche de la gauche et créent, à partir de 1893, un petit groupe nationaliste.

Signification du boulangisme modifier

Plusieurs interprétations du boulangisme, politiquement très composite, s'opposent. Était-il, comme le pensait Jacques Néré, un « catalyseur du mouvement social en France » provoqué par la crise économique de 1882 et frisant selon lui l'extrême gauche[28], ou, comme le laissent penser « les tractations secrètes de Boulanger avec les conservateurs », « un mouvement de droite qui exploite à des fins monarchistes le nationalisme effervescent et le mécontentement général »[29] ? La même question se pose quant à la nature de plusieurs mouvements du XXe siècle, ne serait-ce que pour le péronisme en Argentine et le getulisme au Brésil : populistes, fascistes, ouvriers[30],[31] ?

Hypothèse d'historiens modifier

  • Pour Zeev Sternhell, le boulangisme tient une place importante dans l'histoire politique française, première synthèse entre le nationalisme et certaines formes de socialisme, qui donnera plus tard naissance au fascisme. Cette vision est cependant minoritaire.
  • Le boulangisme marque probablement pour les monarchistes de l'époque le dernier espoir de restauration de la monarchie en France. Après cela, dans les années 1890, viendra la politique de ralliement des monarchistes à la République.
  • Le boulangisme a dédramatisé la question du socialisme en France, encore tabou quelques années après la Commune. Pour François Goguel, « le boulangisme a donné naissance à la fois au nationalisme et au socialisme moderne » (La Politique des partis sous la Troisième République). Pour René Rémond, « le boulangisme a frayé la voie au socialisme » (Les Droites en France). Le socialisme moderne s'est regroupé dans son opposition au boulangisme, sous l'impulsion notamment de Jean Allemane, Édouard Vaillant, etc.

Sentiments de l'époque modifier

 
« Les nouvelles chansons boulangistes » de Gaston Villemer, vers 1888.

Sentiments populaires modifier

Le boulangisme ne s'apparente pas à un mouvement socialiste, même si l'on considère que certaines personnalités issues de cette mouvance, surtout certains blanquistes, le soutiennent. En effet, Boulanger est « pour la patrie et pour le peuple »[33] ; peuple qui « a besoin qu'on s'occupe de lui comme d'un enfant »[34]. Boulanger écrit également au père Hyacinthe, le , qu'il veut « un gouvernement fort ; mais ce gouvernement ne doit pas être fort par la contrainte qu'il inspire ; il doit l'être par la confiance des masses populaires ».

Pour Paul Lafargue, « le boulangisme est un mouvement populaire justifiable à beaucoup de titres ». Cependant, il regrettera cette tendance ambiguë (lettre à Engels). Mais, pour Jean Jaurès, le boulangisme est « un grand mouvement de socialisme dévoyé », un détournement de son but. Ainsi, on peut dire qu'il y eut des mouvements sociaux ou populaires, mais aucunement que le boulangisme est un mouvement socialiste.

Par ailleurs, le programme politique de Boulanger est « contre le parlementarisme »[33], parlement où siègent principalement bourgeois et monarchistes : pour ces blanquistes dévoyés, le boulangisme est antibourgeois ; et pour les républicains, socialistes ou non, Boulanger est un antiparlementaire, adoptant une logique monarchiste, bref un homme dangereux pour la République.

Ainsi, « M. Boulanger estime que le peuple est bon « enfant » dont il faut s'occuper avec bienveillance ! Il veut être charitable avec le peuple ! C'est là une mortelle injure, après tant d'autres, pour la fierté nationale. »[34]

Pour Lissagaray, le peuple n'est aucunement naïf : « Le peuple sait ce que lui réservent ces bons apôtres qui disent ne lui vouloir que du bien et qui ne savent pas comprendre ses droits et respecter sa dignité. »[34]

De plus, avec l'affaire Schnaebelé, la politique et les bons sentiments de Boulanger n'étaient plus crédibles vis-à-vis de la République.

Sentiments politiques modifier

C'est alors, en 1888, en réaction au boulangisme, contre le césarisme et le plébiscite de Boulanger, qu'est créée la Société des droits de l'homme et du citoyen par Clemenceau, Ranc et Joffrin.

Lissagaray décrit dans Le Bilan de Boulanger, publication de la Société, toutes les réactions vis-à-vis de la politique de Boulanger ; politique de droite en accord avec les royalistes et bonapartistes contre la bourgeoisie de la gauche parlementaire (d’où aussi sa popularité dans la masse ouvrière souvent de sentiment apolitique).

Ainsi, à ce niveau, le plébiscite, c'est-à-dire tendre la main au prolétaire comme Boulanger l’a fait lors des grèves et de son soutien au peuple par l’armée est politiquement biaisée ; le sentiment populaire n’a plus sa place dans cette politique.

L'anti-Boulangisme est donc une réaction politique du parti républicain contre une nouvelle dictature comme il y en eut après chaque révolution du XIXe siècle en France. Le parti républicain de toutes tendances confondues regroupe des personnalités et des groupes pas forcément politiques, mais dont les membres élus siègent à gauche de l'Assemblée :

« Appartenant aux fractions diverses de la grande famille républicaine, nous croyons qu'une entente entre tous ceux qui sont demeurés fidèles à la République est nécessaire pour mettre un terme à l'aventure boulangiste, si humiliante pour notre pays. […] Nous fondons la Société des droits de l'homme et du citoyen. Elle a pour objet la défense de la République, par la lutte sans merci contre toute entreprise de réaction de dictature[35]. »

Ainsi, « Ce qui fait la force passagère de ce qu'on appelle le parti boulangiste et de ce qui n'est en réalité que la coalition de mécontents déraillés et ambitieux hypocrites, c'est que l'électeur auquel s'adresse la secte nouvelle, n'a pas eu sous les yeux toutes les pièces du procès qu'elle prétend faire à la République. […] »[35]

À droite de la Société des droits de l'homme et du citoyen, les modérés proches de Jules Ferry se réunissent au sein d'un autre rassemblement antiboulangiste, l'Association nationale républicaine.

L’état-major boulangiste modifier

   
Le parti boulangiste, gravures publiées dans L'Illustration, 7 et .
 
Le « Comité de protestation nationale », gravure publiée dans L'Illustration nationale, .
 
Caricature parue en 1888 dans la revue boulangiste La Diane. Dans le camp boulangiste, on reconnaît Georges Laguerre, Henri Rochefort, Alfred Naquet, Paul Déroulède, Georges de Labruyère, Alfred Le Petit et Antonin Louis.

Boulangistes de droite

  • Albert de Mun, théoricien du corporatisme chrétien.
  • Arthur Dillon, ou comte Dillon (1834-1922), officier de cavalerie, ami de Boulanger depuis Saint-Cyr, puis secrétaire général de la Compagnie du câble transatlantique, financier du Boulangisme, élection de député invalidée en 1889[36].
  • Georges Thiébaud, journaliste bonapartiste, qui lance, avec Dillon, une campagne de presse « à l’américaine » (comme on dit déjà à l’époque) en faveur de Boulanger.
  • Maurice Barrès, républicain nationaliste.
  • Armand de Mackau, député de l’Orne en 1866-1918 (sauf 1870-1876). Un des représentants monarchistes. Après l’échec du boulangisme, se rallie à la République à l’Action libérale de Jacques Piou[36].
  • Charles Lalou (1841-1918), industriel, directeur des mines de Bruay, patron de presse (La France), boulangiste, député du Nord (1889-1893)[36].
  • Louis-Gaston Villemer, parolier[37].
  • Émile Driant (1855-1916), officier de zouaves, député de Meurthe-et-Moselle en 1910-1916 (Action libérale), grand écrivain d’anticipation militaire sous le nom de capitaine Danrit[36].
  • Alfred Koechlin-Schwartz (1829-1895), industriel, député du Nord en 1888-1889[36].
  • Ernest Legendre (1855-1914), publiciste[38].

Boulangistes radicaux

  • Henri Rochefort (1831-1913), journaliste, radical de la mouvance socialiste, républicain et anticlérical, député en 1869, membre du gouvernement de la défense nationale, député de la Seine de 1885 à 1886. Directeur du journal l’Intransigeant. Après le boulangisme il adhère à un « socialisme national »[39] et s'oppose à la révision de la condamnation de Dreyfus[36].
  • Paul Déroulède (1846-1914), journaliste-écrivain de la revanche de 1870, jacobin social, surtout anti-communard, disciple de Gambetta, fondateur de la Ligue des patriotes en 1882, député de Charentes en 1889-1899, anti-dreyfusard[36].
  • Alfred Naquet (1834-1916), député du Vaucluse en 1876-1883, sénateur du Vaucluse en 1883-1890, député de la Seine en 1893-93, puis du Vaucluse en 1893-1898[36].
  • Jean Placide Turigny (1822-1905), médecin, député de la Nièvre de 1876 à 1905, gauche radical-socialiste, maire de Chantenay[36].
  • René Le Hérissé (1857-1922), député puis sénateur d’Ille-et-Vilaine de 1886 à 1920, radical puis groupe de la gauche démocratique[36].
  • Jean-Baptiste Saint-Martin (1840-1926), député du Vaucluse et de la Seine en 1877-1893 et 1906-1910, radical socialiste, directeur de l’École des Beaux-Arts d’Avignon[36].
  • Eugène Mayer, financier, rachète en 1877 La lanterne, journal radical-socialiste anticlérical.
  • Maurice Vergoin (1850-1892), avocat républicain radical, député de Seine-et-Oise en 18895-1889[36].
  • Louis Andrieux (1840-1931), avocat, député du Rhône et des Basses-Alpes en 1876-1889 et 1910-1924. Après le boulangisme : républicain de gauche[36].
  • Eugène de Ménorval (1829-1897), conseiller municipal autonomiste de Paris.

Boulangistes blanquistes

  • Pierre Denis (1828-1907), socialiste, membre de la Commune de Paris.
  • Ernest Granger (1844-1914), représentant blanquiste sous le Second Empire avec Blanqui, Eudes et Tridon ; communard, cofondateur du Comité révolutionnaire central, rédacteur en chef du Cri du Peuple après la mort d’Eudes, député de la Seine en 1889-1893)[36].
  • Frédéric Boulé (1843-19..), syndicaliste, meneur de la grève des terrassiers parisiens en juillet-août 1888, concurrent blanquiste de Boulanger et du radical Jacques lors de l'élection parisienne du puis candidat boulangiste aux élections suivantes.
  • Alexandre Froger, député de la Sarthe en 1885-1889 puis de la Mayenne en 1889-1893, socialiste chrétien.
  • Georges de Labruyère (1856-1920), compagnon de Séverine, journaliste au Cri du Peuple et fondateur de La Cocarde.
  • Ernest Roche (1850-1917), ouvrier graveur, membre du comité blanquiste de Bordeaux, secrétaire de la chambre syndicale des mécaniciens, délégué des associations syndicales ouvrières au Congrès socialiste de Marseille, député de la Seine en 1889-1906 et 1910-1914, un des fondateurs des soupes populaires[36].
  • Breuillé.
  • Gabriel Terrail dit « Mermeix » (1859-1930), journaliste et écrivain, fonde la Cocarde (boulangiste) en 1888, député de la Seine en 1889-1893[36].

Boulangistes députés du « groupe ouvrier »[40] de 1885

 
Caricature parue dans Le Don Quichotte représentant Georges Laguerre tirant le général Boulanger sur un char (1888).
  • Charles-Ange Laisant (1841-1920), scientifique, député de Loire-Inférieure en 1876-1885 et de la Seine en 1885-1893, dreyfusard[36].
  • Georges Laguerre (1856-1912), avocat, député du Vaucluse 1883-1889 et 1910-1912 et député de la Seine en 1889-1893[36].
  • Henri Michelin (1847-1912), juriste, président du conseil municipal de Paris en 1884, député de la seine en 1885-1889 et 1893-1898[36].
  • Clovis Hugues (1857-1907), premier député ouvrier socialiste en France. Réélu député de Marseille en 1885, il prend part au mouvement boulangiste. Il est député socialiste de la Seine entre 1893 et 1906 (19e arrondissement)[36].
  • Paul Susini, dit Paul de Susini (1843-1901), médecin, socialiste, député de la Corse en 1885-1889[36].

Autres boulangistes

  • Francis Laur (1844-1934) (député de la Loire en 1885-1889 puis de la Seine en 1889-1893, socialiste national)[36].

Notes et références modifier

  1. Origine populisme, p. 29-31.
  2. Origine populisme, p. 31-34.
  3. Origine populisme, p. 38-40.
  4. Origine populisme, p. 41-45.
  5. Origine populisme, p. 46-48.
  6. a et b Origine populisme, p. 48-51.
  7. Origine populisme, p. 51-53.
  8. Origine populisme, p. 57.
  9. Origine populisme, p. 53-56.
  10. Origine populisme, p. 57-58.
  11. Origine populisme, p. 58-59.
  12. Origine populisme, p. 62-63.
  13. Origine populisme, p. 63-67.
  14. Origine populisme, p. 68-70.
  15. Origine populisme, p. 71-76.
  16. Joly 2022, p. 385-386.
  17. Barjot, Jean-Pierre Chaline & André Encrevé, La France au XIXe siècle 1814-1914.
  18. Chevallier 1952, p. 395.
  19. Paul Lafargue, Le socialisme et la conquête des pouvoirs publics, 1899.
  20. Patrick Lagoueyte, La vie politique en France au XIXe siècle, éditions Ophrys, 1989, 166 pages, p. 42-43 (ISBN 2708006169).
  21. Lissagaray, Bilan de Boulanger, cf. La séance du 4 juin, publication de la Société des droits de l'homme et du citoyen, 1888, p. 15 à 27.
  22. Patrick Lagoueyte, La vie politique en France au XIXe siècle, p. 42.
  23. Mermeix, Les Coulisses du boulangisme, Paris, L. Cerf, 1890, rédacteur en chef du journal boulangiste La Cocarde, élu député du VIIe arrondissement de Paris en 1889.
  24. Zeev Sternhell, Maurice Barrès et le nationalisme français, éditions Complexe, 1985, 395 pages, p. 81 (ISBN 2870271646).
  25. Jean-Louis Ormières, Politique et religion en France, Éditions Complexe, 2002, 294 pages, p. 126 (ISBN 2870279272).
  26. Giampiero Buonomo, Dentro i referendum dopo il "sì" della Consulta. Ombre sul premio di maggioranza: così non va, Diritto e giustizia on-line, .
  27. La Lanterne, .
  28. Jacques Néré, La crise industrielle de 1882 et le mouvement boulangiste, thèse, 1959, 2 vol.  dactylographiés
  29. « Une nouvelle interprétation du mouvement boulangiste », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  30. Hugo Neira, « Populismes ou césarismes populistes ? », Revue française de science politique, vol. 19, no 3,‎ , p. 536–573 (DOI 10.3406/rfsp.1969.393169, lire en ligne, consulté le )
  31. Diana Quattrocchi-Woisson, « Les populismes latino-américains à l'épreuve des modèles d'interprétation européens », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 56, no 1,‎ , p. 161–183 (DOI 10.3406/xxs.1997.4500, lire en ligne, consulté le )
  32. Un exemple parmi d'autres : Un article d’un communard contre la patrie ().
  33. a et b Lissagaray, Le Bilan Boulanger, Publication de la Société des droits de l'homme et du citoyen, 1888 (cf. Lettre à M. Léandri, journaliste bonapartiste).
  34. a b et c Lissagaray, Le Bilan Boulanger, Publication de la Société des droits de l'homme et du citoyen, 1888 (cf. Lettre au père Hyacinthe).
  35. a et b Lissagaray, Le Bilan Boulanger, publication de la Société des droits de l'homme et du citoyen, 1888 (cf. wikisource).
  36. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u et v Dictionnaire des Parlementaires français 1889-1940, Fiches bibliographiques des députés classées par ordre alphabétique.
  37. Jacques Migozzi et Philippe Le Guern, Productions du populaire : colloque international de Limoges, 14-16 mai 2002, Limoges, Presses universitaires de Limoges, (lire en ligne), p. 362.
  38. « La Justice », quotidien, no 3383, dixième année,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  39. Gille Candar, Socialisme, nationalisme et tournant, Cairn, 2007.
  40. À ne pas confondre avec le Parti ouvrier qui écrit « Boulanger singe Bonaparte ».

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

Textes d'époque (en ordre chronologique) modifier

Autres sites modifier

  • « Au cœur du mouvement bonapartiste durant l’épisode boulangiste : le témoignage de Clément de Royer, représentant personnel du prince Victor », Revue du Centre d'Études et de Recherches sur le Bonapartisme, no 38, [lire en ligne].
  • Alexandre SUMPF, Histoire par l'image, La propagande boulangiste, 2008, [lire en ligne].