Boris Gorbatov

écrivain et journaliste soviétique

Boris Leontievitch Gorbatov (en russe : Бори́с Лео́нтьевич Горба́тов), né le à Petro-Marevka dans l'oblast de Louhansk dans l'Empire russe (actuellement en Ukraine), dans la région du Donbass, et mort le à Moscou, est un écrivain, dramaturge, nouvelliste, journaliste et scénariste russe puis soviétique[1]. Son style littéraire et les sujets de ses romans l'inscrivent dans la tradition du réalisme socialiste.

Biographie modifier

À quatorze ans, Boris Gorbatov rejoint l'organisation des Komsomol (Jeunesse communiste) et devient l'un des correspondants du journal local de Louhansk Kotchegarka (Кочегарка, en français la Chaufferie)[2].

Il s'installe à Moscou en 1926. En 1928 paraît son premier roman, Cellule, qui décrit la vie de ses camarades mineurs dans le bassin minier du Donets. Il rejoint l'Association des écrivains prolétariens révolutionnaires dont il deviendra le secrétaire, puis, devient membre du PCUS en 1930[1].

En 1932 il devient l'un des correspondants du journal national Pravda. Son style littéraire devient de plus en plus marqué par la concision et la description sans fioritures des hommes, des évènements, des sentiments ainsi que des humeurs soviétiques.

Il effectuera des excursions dans la région arctique qui lui inspirèrent un recueil de nouvelles, L'Arctique. Elles exaltent le caractère, le sens de l'honneur et le courage des gens simples.

En 1938 il rejoint l'Armée rouge et prend part à la Guerre d'Hiver. Il combattra contre l'invasion allemande en Moldavie, à Odessa, à Nikolaïevsk ainsi que dans sa région d'origine, le Donbass.

En 1943 il publie dans la Pravda son œuvre majeure, Les Indomptés[3] (connue aussi sous le titre de La Famille de Taras), qui décrit le tragique destin d'une famille soviétique sous la domination allemande à Kamenny Brod dans le Donbass[4],[5]. L'histoire est portée à l'écran en 1945 par Marc Donskoï, avec Amvrossi Boutchma dans le rôle principal[6]. Le prix Staline est attribué en 1946 à cet ouvrage, traduit dans plusieurs langues. L’œuvre est adaptée en opéra sous le nom de La Famille de Taras composé par Dmitri Kabalevski sur un livret de Sergueï Tsenine (ru) en 1951[7],[8].

Il est décoré de plusieurs récompenses civiles et militaires.

Gorbatov épousa deux femmes, les actrices russes Tatiana Okounevskaïa (ru)n puis Nina Arkhipova.

À sa mort en 1954, des suites d'une longue maladie, il laisse plusieurs ouvrages incomplets (Le Donbass, traduit en français, Ma génération). Il est enterré au cimetière de Novodevitchi.

Romans modifier

  • Cellule (Ячейка), 1928.
  • Notre ville (Наш город), 1930.
  • Alexei Kulikov un combattant ... (Алексей Куликов, боец…), 1942.
  • Ma génération (Моё поколение), 1933.
  • Les Indomptés / Les Insoumis (Непокорённые), 1943.
  • Le Donbass (1er volume) (Донбасс), 1951.
  • Alekse Gaïdach (Алексей Гайдаш), 1969

Dramaturgie modifier

  • Lois de l'hibernation (Закон зимовки)
  • Une nuit (Одна ночь)
  • Jeunesse des pères (Юность отцов), pièce en trois actes et huit tableaux, 1977, Moscou, Iskustvo

Filmographie modifier

Œuvres cinématographiques inspirées par les œuvres de Boris Gorbatov :

Récompenses et distinctions modifier

Notes et références modifier

  1. a et b (en)Shimon Redlich, War, the Holocaust and Stalinism, Routledge, (ISBN 9781134367108, lire en ligne), p. 468
  2. Boris Gorbatov, Les indomptés, Paris, Hier et d'aujourd'hui, , 214 p., p. 7-9
  3. roman traduit par A. Roudnikov et publié sous le titre Les insoumis aux éditions Tribord, Bruxelles-Paris-Ostende, 1945
  4. (en) Olga Gershenson, The Phantom Holocaust : Soviet Cinema and Jewish Catastrophe, New Brunswick, New Jersey/London, Rutgers University Press, (ISBN 978-0-8135-6182-0, lire en ligne), p. 41
  5. (en)Herbert A. Strauss, Current Research on Anti-Semitism: Hostages of Modernization, vol. 2-3, Walter de Gruyter, (ISBN 9783110137156), p. 1355
  6. (en)Jeremy Hicks, First Films of the Holocaust: Soviet Cinema and the Genocide of the Jews, University of Pittsburgh Press, (ISBN 9780822978084, lire en ligne), p. 136
  7. « Des bahts municipaux Boris Léontiévitch », sur ikobrin.ru (consulté le ).
  8. (en) Marina Frolova-Walker, Stalin's Music Prize : Soviet Culture and Politics, New Haven, Yale University Press, (ISBN 978-0-300-20884-9, lire en ligne), p. 155

Liens externes modifier