Blanche-Neige (Disney)

personnage de fiction de l'univers Disney

Blanche-Neige
Personnage Disney
Image illustrative de l’article Blanche-Neige (Disney)
Blanche-Neige en 2007 à Disney California Adventure

Nom original Snow White
Espèce Humain
Sexe Féminin
Conjoint Le Prince charmant
Lieu de résidence château, puis chaumière des sept nains, puis autre château
Caractère romantique, travailleuse
1re apparition
Blanche-Neige et les Sept Nains

Blanche-Neige est le personnage titre du long métrage d'animation Blanche-Neige et les Sept Nains sortie en 1937, adapté du conte traditionnel des frères Grimm paru en [1]. La version créée par les studios Disney diffère des autres adaptations du conte, ce qui est l'objet de cette page. Elle fait partie de la franchise Disney Princess.

Description modifier

Blanche-Neige est une princesse d'une très grande beauté, ce qui rend jalouse sa belle-mère, la Reine. Cette dernière demande quotidiennement à son miroir magique qui est la plus belle du royaume, attendant comme réponse qu'il lui dise que c'est elle. Mais un jour, le miroir affirme que la plus jolie femme du royaume est Blanche-Neige. Furieuse, la Reine décide alors de tuer la jeune fille. Cependant, le chasseur qu'elle charge de cette tâche ne trouve pas le courage de l'accomplir et permet à Blanche-Neige de s'enfuir. Perdue dans la forêt et à bout de force, celle-ci échoue dans une maison où habitent sept nains.

Conception du personnage modifier

 
Blanche-Neige en compagnie de son prince charmant lors de la Disney Magic On Parade à Disneyland Paris.

Pour Blanche-Neige, chaque illustrateur a sa propre vision. Les premiers croquis ne correspondent pas à l'attente de Disney qui les trouve trop caricaturaux et ressemblant trop à des personnages existants comme Betty Boop. Mais, au fil des créations, les dessins deviennent plus originaux[2]. Hamilton Luske avait déjà commencé, à la demande de Walt Disney, à travailler sur un personnage féminin très réaliste, Perséphone dans The Goddess of Spring (1934)[3], mais « pas encore assez convaincant » pour Walt[4], et avait aussi réalisé un personnage aux expressions faciales très poussées, Jenny Wren dans Qui a tué le rouge-gorge ? (1934)[5]. Il fut nommé pour animer Blanche-Neige. Pour sa création, il aurait débuté par le dessin des yeux et de la bouche afin de la rendre vivante[5].

D'après une fiche de production datée du [6] les personnages avaient les caractéristiques suivantes, montrant que dès l'automne 1934 la distribution était claire dans l'esprit de Walt Disney et que les animateurs chargés de leur conception étaient eux déjà à l'ouvrage : « Blanche-Neige : à la Janet Gaynor, 14 ans ». Hedy Lamarr est aussi mentionnée comme modèle ayant pu inspirer le personnage dans des articles centrés sur cette actrice en raison de sa « Chevelure noire de jais, teint de porcelaine et regard azur », âgée de 18 ans à l'époque[7],[8],[9].

Blanche-Neige n'est « ni consciente de sa beauté, ni apte à comprendre l'obsession de la Reine »[10]. Après des tests comme dans The Goddess of Spring (1934) et Carnaval des gâteaux (1935)[11], ils ont simplement tenté, non de reproduire parfaitement la réalité, mais seulement d'être le plus vraisemblable. Car il ne semblait pas possible de faire accepter au public des expressions ou des mouvements déformés presque caricaturaux comme ceux utilisés pour les nains[11]. Les prises de vue réelles avec des acteurs n'ont alors servi que de guide, pas de « béquille »[12]. Un autre choix se traduit aussi par la quasi absence du prince. Il n'apparaît que dans deux courtes scènes au début et à la fin du film car il avait un aspect « insupportablement coincé »[13]. Toutes les étapes de la production ont tenté d'améliorer le naturel de ces personnages. Ainsi, les artistes du département encre et peinture (majoritairement des femmes) ont suggéré d'ajouter une teinte de rouge sur les pommettes de Blanche-Neige, délicatement déposée par frottement sur les cellulos ainsi qu'un coup de pinceau sec (pour enlever la peinture) sur les bords de la chevelure, qui adoucirait le contraste avec la couleur crème choisie pour la peau[14].

La gestuelle de Blanche-Neige durant sa danse avec les nains est calquée sur les prises de vues réelles de Marge Celeste Belcher, fille d'Ernest Belcher, un professeur de danse de Los Angeles. Cette jeune danseuse engagée comme modèle épousa en 1937 Art Babbitt un animateur du studio qui travailla sur le personnage de la reine. Elle connaîtra la gloire sous le nom de Marge Champion, après son second mariage avec le danseur/chorégraphe Gower Champion en 1947.

Idées non retenues modifier

Parmi les nombreuses idées associées au développement des personnages, beaucoup ont été longuement travaillées mais pas nécessairement conservées dans le film final comme l'apparition de la mère de Blanche-Neige[13] dont la présence est visible en bande dessinée (cf. section dédiée). Le prince devait également avoir un rôle plus important mais la difficulté qu'éprouvent les animateurs pour lui donner vie ont raison de son importance[2]. Il ne faut pas oublier qu'il y a une histoire d'amour dans la trame scénaristique, une « histoire d'amour à l'ancienne pleine de musique, magnifique mais au tempo lent » comme l'écrivent Thomas et Johnston[15].

Un scénario abandonné ajoute les éléments suivants[16] :

Blanche-Neige et le Prince s'embrassent brièvement dans la scène du puits, après que ce dernier a escaladé le mur d'enceinte. Blanche-Neige se réfugie dans le château. Le Prince lui fait une sérénade à la mandoline mais trébuche dans la fontaine. Tous cela sous le regard de la Reine qui, folle de jalousie, fait arrêter et enfermer le Prince dans le donjon. Elle essaye de le forcer à l'épouser, manipule des squelettes, nommant l'un d'eux Prince Oswald (un « hommage » à Oswald le lapin chanceux) et part ensuite en riant aux éclats. Elle revient plus tard en sorcière et tente de le noyer avant de partir rejoindre Blanche-Neige. Les oiseaux le libèrent de sa cellule, il se bat contre les gardes avec, entre autres, une scène où il s'accroche au chandelier et part sur son destrier sauver Blanche-Neige.

Caractéristiques modifier

Finalement, pour Robin Allan, Blanche-Neige et les nains contrastent[17] : « L'attrait complexe que [Blanche-Neige] exerce sur nous ne repose pas seulement sur le rendu original et parfois gracieux de ses mouvements, ni sur le son flûté de sa voix enfantine, ni sur son rôle ambigu de sœur, camarade de jeux, enfant, mère ou petite amie mais également sur une fascination qui remonte aux XIXe siècle et aux images d'héroïnes de contes de fées et des romans européens. Les sept nains sont enfants vis-à-vis d'elle, en tant qu'image maternelle, adultes face à elle, enfant. Comme les animaux, ils sont proches de la terre - ils sont mineurs - et ils ont des caractéristiques animales. »

Malgré toute cette attention, des erreurs et des incohérences sont apparues. David Koenig indique que le personnage de « Blanche-Neige est aussi inoxydable que son nom » car malgré sa fuite dans les bois, sa chute par terre, celle dans l'eau, les frottements d'habits contre les arbres, le tout en chaussures à talons, elle arrive au chalet des nains les vêtements immaculés et secs[18].

Interprètes modifier

Chansons interprétées par Blanche-Neige modifier

  • Je souhaite (I'm Wishing) dans Blanche-Neige et les Sept Nains
  • Un sourire en chantant (With a Smile and a Song) dans Blanche-Neige et les Sept Nains
  • Sifflez en travaillant (Whistle While You Work) dans Blanche-Neige et les Sept Nains
  • Un jour mon prince viendra (Some Day My Prince Will Come) dans Blanche-Neige et les Sept Nains

Adaptation et réutilisation modifier

Depuis 2011, Blanche-Neige est l'un des personnages principaux de la série télévisée Once Upon a Time, une production ABC Studios filiale télévisée de Disney, où elle est interprétée par Ginnifer Goodwin. Dans la série, elle se prénomme aussi Mary Margaret Blanchard dans le monde réel.

Blanche-Neige fait aussi une apparition dans le téléfilm Descendants, sorti en 2015, où elle est interprétée par Stephanie Bennett. Le film est censé prendre place après les événements de Blanche-Neige et les Sept Nains et met en scène les enfants de plusieurs héros et méchants de l'univers Disney. Dans le téléfilm, Blanche-Neige est devenue présentatrice pour la chaîne de télévision du royaume.

Dans le remake en prises de vues réelles, Blanche-Neige de Marc Webb, elle est interprétée par Rachel Zegler.

Bibliographie modifier

  • Karl Derisson, Blanche-Neige et les sept nains, la création du chef-d'œuvre de Walt Disney, Éditions L'Harmattan,
  • Xavier Kawa-Topor, « Blanche-Neige et les Sept Nains », Le Cinéma d'animation en 100 film, éditions Capricci,‎

Notes et références modifier

  1. (en) Leonard Maltin, The Disney Films : 3rd Édition p. 25
  2. a et b Making of de « Blanche-Neige et les Sept nains » de Harry Arends, disponible sur le DVD 1 de l'édition collector du film.
  3. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 109.
  4. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, p. 80.
  5. a et b (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 110.
  6. (en) Christopher Finch, The Art Of Walt Disney p. 66.
  7. (en) Elisa Lichtenbaum, « Bombshell: The Hedy Lamarr Story - 7 Things You Didn’t Know About Hollywood Star and Inventor Hedy Lamarr », American Masters,‎ (lire en ligne).
  8. Céline Berthenet, « Hedy Lamarr : une star de l’invention », sur L'Octopus Journal, (consulté le ).
  9. Alexandra Dean, Star et inventeurs de génie : Hedy Lamarr, (film) 2017. Visionner en ligne.
  10. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, p. 58.
  11. a et b (fr) Charles Solomon, Il était une fois Walt Disney : Aux sources de l'art des studios, p. 92.
  12. (en) Bob Thomas, Disney's Art of Animation p. 70.
  13. a et b (en) Leonard Maltin, The Disney Films : 3rd Édition p. 29
  14. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, Disney Animation : The Illusion of Life, p. 276.
  15. (en) Frank Thomas et Ollie Johnston, The Disney Villain, p. 166
  16. (en) David Koenig, Mouse Under Glass p. 28
  17. (fr) Robin Allan, Il était une fois Walt Disney : Aux sources de l'art des studios, p. 142
  18. (en) David Koenig, Mouse Under Glass p. 30-31