Beta Aquarii

étoile la plus brillante de la constellation du Verseau
β Aquarii
Sadalsuud
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 21h 31m 33,5s
Déclinaison −05° 34′ 16″
Constellation Verseau
Magnitude apparente +2,90

Localisation dans la constellation : Verseau

(Voir situation dans la constellation : Verseau)
Caractéristiques
Type spectral G0Ib
Astrométrie
Distance 610 ± 110 al
(188 ± 33 pc)

Désignations

Sadalsuud, Saad el Sund, β Aqr, 22 Aqr, HR 8232, HD 204867, BD-06°5770, HIP 106278, SAO 145457, FK5 808, CCDM 21316 -0534A, ADS 15050 A, GC 30137[1]

Beta Aquarii (β Aqr / β Aquarii, Bêta Aquarii) dans la Désignation de Bayer est l'étoile la plus brillante de la constellation du Verseau. Elle porte le nom traditionnel Sadalsuud.

Nomenclature modifier

Sadalsuud est le nom propre pour Beta Aquarii / β Aqr approuvé par l’Union astronomique internationale (UAI)[2]. C’est l’arabe سعد السعود Saᶜd al-Suᶜūd, « la Propice des Propices », qui est le nom de la XXIVe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires », qui s’applique au groupe βξ Aqr. Cette appellation est due, selon ᶜAbd al-Raḥmān al-Sūfī al-Ṣūfī (964), au fait que l’« on se trouve si bien en sa présence ». Il ajoute en parlant de cet astérisme et de deux voisins immédiats, سعد البلع Saᶜd al-Bulaᶜ qui le précède et سعد الملك Saᶜd al-Malik qui le suit : « Lorsqu’ils se lèvent, les pluies commencent et lorsqu’ils se couchent, les vents malsains cessent, la fécondité abonde »[3]. Le superlatif exprimé par سعد السعود Saᶜd al-Suᶜūd, cohérent avec cette qualité, ait été une manière de rendre hommage au nom premier سعد '’Saᶜd lui-même un nom de divinité qui figurait dans le comput arabe antique des anwā ou « levers stellaires »[4].

 
La figure de سعد الملك Saᶜd al-Suᶜūd dans le ciel arabe traditionnel (Dessin de Roland Laffitte).


Dans sa traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde (1665) transcrit Sa'd AlSüûd[5], ce qui est repris aussi bien par Johann Elert Bode (1801) sous la forme Sa’d es saud pour βξ Aqr [6], par le biais du philologue Friedrich Wilhelm Lach (1796)[7], que par Giuseppe Piazzi (1814) sous la forme Sadalsuud pour la seule étoile β Aqr[8]. C’est cette dernière forme qui, malgré nombre de variantes dans les catalogues du XIXe, a pu s’imposer grâce à Richard Allen (1899)[9].

Nir Saad al Saoud est une variante du nom Sadalsuud pour Beta Aquarii / β Aqr. C’e st l’arabe نيّرسعد السعود Nayyir Saᶜd al-Suᶜūd « la Brillante de la Propice des Propices », donné par l’Égyptien Muḥammad al-Aḫsāsī al-Muwaqqit (XVIIe s.), l’autre étoile de ce couple étant est ξ Aqr, dans la transcription du nom donnée par Edward Ball Knobel[10]. C’est cette transcription qui a donné le nom circulant aujourd’hui dans les catalogues de la toile.

Propriétés modifier

Sadalsuud a une magnitude apparente de +2,90. Elle est de type spectral G0Ib et est à environ 610 années-lumière de la Terre. Elle fait partie d'un type rare d'étoiles appelées supergéantes jaunes.

Notes et références modifier

  1. (en) * bet Aqr -- Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  2. (en) IAU, « « Star Names », site « IAU », L’ist of January 1st, 2021. »
  3. (ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 189.
  4. Roland Laffitte, « Des étoiles et des dieux », in Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 39-41 et 43.
  5. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 43. »
  6. (la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissimis astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. XVI.
  7. (de) Friedrich Wilhelm Lach, « « Beitrag zur orientalischen Sternkunde », in Algemeine Bibliotek der biblischen Litteratur, Bd. VII, Stück 4, 577-651, Leipzig : Weidmann, 1796, p. 589. »
  8. Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 156.
  9. (en) Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 52.
  10. (en) Edward Ball Knobel, « « On a Catalogue of Stars in the Calendarium of Mohammed Al Achsasi Al Mouakket », in Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. LV.8, June 1895, p. 431. »
  • (en) James B. Kaler, « Sadalsuud », sur Stars

Lien externe modifier