Bernhard Weiss (juriste)

juriste allemand

Bernhard Weiss, né le à Berlin et mort le à Londres, est un juriste allemand, vice-président de la préfecture de police de Berlin pendant la république de Weimar. Membre du Deutsche Demokratische Partei, Weiss s'est fait le défenseur de la démocratie parlementaire, contre les extrémismes de droite comme de gauche, et s'est illustré comme adversaire du nazisme.

Biographie modifier

Né dans une famille de la bourgeoisie juive libérale de Berlin, Bernhard Weiss obtient son doctorat en droit après avoir fait ses études dans les universités de Berlin, de Munich, de Fribourg-en-Brisgau et de Wurtzbourg.

Il s'engage en 1904 comme volontaire dans l'armée bavaroise, où il est officier de réserve, les Juifs n'étant pas admis dans l'armée prussienne. Pendant la Première Guerre mondiale, il est promu capitaine de cavalerie et sa bravoure lui vaut la croix de fer de première classe.

Très actif dans la communauté juive de Berlin, il fait partie du séminaire rabbinique réformé et du Centralverein deutscher Staatsbürger jüdischen Glaubens (en) (Union générale des citoyens allemands de religion juive), association destinée à protéger les droits des Juifs d'Allemagne tout en revendiquant leur identité allemande.

Bernhard Weiss ne tarde pas à devenir un avocat puis un juge de renom. Il est le premier Juif à intégrer la fonction publique dans l'Empire allemand.

Galerie modifier

Postérité modifier

Hommages modifier

Le parvis de la gare de Berlin Friedrichstraße et l'Alexanderplatzstrasse dans le centre de Berlin portent le nom der Bernhard Weiss. Une plaque commémorative se trouve sur la maison où il habitait.

En 2007, la Fédération des soldats juifs allemands[1] a créé une médaille en sa mémoire, la Bernhard-Weiß-Medaille, pour récompenser les Allemands qui respectent les valeurs de tolérance et de bienveillance.

Littérature modifier

Bernhard Weiss apparaît comme personnage secondaire dans la série de romans de Philip Kerr consacrée à Bernie Gunther : dans l'entre-deux-guerres, Bernie commence sa carrière de policier comme inspecteur à la Kripo de Berlin, sous les ordres de Bernhard Weiss, qu'il admire et respecte. Bernie regrettera toujours la fin de la république de Weimar et l'éviction de Weiss par les nazis.

Télévision modifier

Le film documentaire Der Mann, der Goebbels jagte (2003), de Reiner Brückner et Mathias Haentjes, montre Bernhard Weiss en tant que défenseur des valeurs républicaines.

La série télévisée allemande Babylon Berlin (2017), située en 1929, met en scène un personnage de fiction, August Benda, inspiré de Weiss.

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • (de) Michael Berger, « Bernhard Weiß, preußischer Jude und Offizier », dans Eisernes Kreuz und Davidstern. Die Geschichte Jüdischer Soldaten in Deutschen Armeen, Berlin, Trafo Verlag, (ISBN 3-89626-476-1), p. 203-207
  • (de) Michael Berger, « Dr. Bernhard Weiß. Sein Kampf für Demokratie und Rechtsstaat in der Weimarer Republik », dans Eisernes Kreuz – Doppeladler – Davidstern. Juden in deutschen und österreichisch-ungarischen Armeen. Der Militärdienst jüdischer Soldaten durch zwei Jahrhunderte, Berlin, Trafo Verlag, (ISBN 978-3-89626-962-1), p. 146-150
  • (de) Dietz Bering, Kampf um Namen. Bernhard Weiß gegen Joseph Goebbels, Stuttgart, Klett-Cotta,
  • (de) Joachim Rott, Bernhard Weiß (1880–1951), Berlin, Hentrich & Hentrich, (ISBN 3-938485-54-X)
  • (de) Bjoern Weigel, « Bernhard Weiß », dans Wolfgang Benz, Handbuch des Antisemitismus. Judenfeindschaft in Geschichte und Gegenwart, vol. 2 : Personen, Berlin, De Gruyter Saur, (ISBN 978-3-598-24072-0), p. 880-882

Articles connexes modifier

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