Canton de Berne

Canton de Berne | |
![]() Blason |
![]() Drapeau |
![]() Localisation du canton en Suisse. | |
Noms | |
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Nom allemand | Kanton Bern |
Nom italien | Canton Berna |
Nom romanche | Chantun Berna |
Administration | |
Pays | ![]() |
Entrée dans la Confédération | 1353 |
ISO 3166-2 | CH-BE |
Chef-lieu | Berne |
Arrondissements administratifs | 10 |
Communes | 346[1] |
Exécutif | Regierungsrat, Conseil exécutif (7 sièges)[2] |
Législatif | Grosser Rat, Grand conseil (160 sièges)[3] |
Conseil des États | 2 sièges[4] |
Conseil national | 26 sièges[5] |
Démographie | |
Gentilé | Bernois, Bernoise |
Population permanente |
1 034 977 hab. (31 décembre 2018) |
Densité | 174 hab./km2 |
Rang démographique | 2e[6] |
Langues officielles | allemand, français |
Géographie | |
Coordonnées | 46° 50′ nord, 7° 37′ est |
Altitude | Min. Aar à Wynau 401,5 m Max. Finsteraarhorn[7] 4 274 m |
Superficie | 5 959,44 km2 |
Rang | 2e[8] |
Liens | |
Site web | www.be.ch |
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Le canton de Berne (BE - en allemand Kanton Bern) est un canton de Suisse bilingue dont les langues officielles sont l'allemand et le français, et dont le chef-lieu et la ville fédérale, capitale de facto de la confédération, est Berne (Bärn en schwiitzerdütsch bernois).
HistoireModifier
Le canton de Berne descend de la Respublica Bernensis. Ce vaste État-Ville au nord des Alpes avait été créé par la ville de Berne, fondée en 1191. Sa souveraineté s'étendait du lac Léman (annexion du pays de Vaud en 1536) à l'Argovie (1415). Membre de la Confédération suisse depuis 1353, Berne accède, après la Réforme (1528), au rang de puissance européenne.
GéographieModifier
Le canton de Berne se situe dans le nord-ouest de la Suisse, à la frontière entre la partie francophone et germanophone du pays. Il s'étend des Alpes bernoises jusqu'au Jura en traversant le plateau suisse. Il possède une frontière avec 11 autres cantons. Au nord avec le canton du Jura, à l'ouest avec les cantons de Vaud, Neuchâtel et Fribourg, au sud avec le Valais et à l'est avec Soleure, Argovie, Lucerne, Obwald, Nidwald et Uri.
À l'est de la ville de Berne, du côté de l'Oberland bernois (les Préalpes), se situe la vallée de l'Emme, l'Emmental, où est produit le fromage du même nom.
Au nord-ouest de la ville de Berne se trouve le Seeland, une région d'anciens marécages, gagnée à la culture maraîchère grâce à la correction des eaux du Jura.
La partie francophone du canton est située au nord et se nomme le Jura bernois.
La superficie du canton est de 5 959 km2 dont 31 % de forêt, 43,3 % de surface agricole utile, 6,4 % de surface d'habitation et de transport et 19,6 % de surface improductive constitué de la partie montagneuse du canton.
Son point le plus haut est le Finsteraarhorn à 4 274 m, sur la frontière valaisanne, et les autres sommets majeurs sont le Schreckhorn à 4 078 m ainsi que la Jungfrau à 4 158 m. Son point le plus bas se situe au niveau de l'Aar près de Wynau (401,5 m).
Sa population est constituée de 959 100 habitants dont 11,3 % d'étrangers. La densité de la population atteint 161 habitants/km2. Ses habitants parlent les langues suivantes : l'allemand pour 84 % d'entre eux et le français pour 8,2 %.
ÉconomieModifier
Espace et structure économiquesModifier
Le canton de Berne s’étend du Jura aux Alpes. Sa taille et la diversité de ses paysages lui confèrent une structure économique variée. Le secteur public, l’agriculture, l’information, le tourisme et le secteur sanitaire et social y sont fortement représentés par rapport à la moyenne suisse. Le secteur sanitaire et social, qui employait 71 100 personnes en 2008, en est la branche économique majeure.
Le canton de Berne est un espace économique important appelé, par son bilinguisme, à servir de trait d’union entre les régions alémaniques et francophones de la Suisse. Il abrite de nombreuses grandes entreprises internationales, en particulier dans l’industrie de précision, l’horlogerie et le génie médical. Les machines-outils et les montres constituent 44,9 % des exportations bernoises, dont 54,4 % sont destinées aux pays de l’UE (chiffres 2010).
Employant plus de 15 000 personnes, le secteur des technologies énergétiques et environnementales font du canton de Berne un site d’implantation florissant pour les écotechnologies. À l’horizon 2025, la stratégie économique cantonale mise sur la promotion et le développement des technologies propres (communiqué de presse du canton de Berne du 30 juin 2011) (chiffres tirés du « Rapport sur la situation économique », édition 2011).
ClustersModifier
Grâce à sa politique des clusters, le canton de Berne favorise les réseaux d’entreprises et, du même coup, le transfert de savoir et de technologie. Véritables réseaux de compétences, les clusters jouent un rôle-clé dans le développement économique. Leur croissance moyenne est supérieure à la croissance économique du canton. 32,8 % de la population active bernoise travaillent au sein de clusters (2008). Les réseaux de compétences suivants réunissent régulièrement quantité d’entreprises :
- Génie médical
- Industrie de précision
- Technologie de l’information et de la communication
- Conseil économique
- Technologie énergétique et environnementale
- Design
Formation et rechercheModifier
D’une grande richesse, le secteur bernois de la formation se compose de l’école obligatoire, des écoles moyennes, de la formation professionnelle et des hautes écoles. Quatre possibilités s’offrent à ceux et celles qui veulent étudier dans le canton de Berne : l’Université, la Haute École Spécialisée Bernoise, la Haute école pédagogique germanophone (PHBern) et la HEP Bejune (francophone). L’école internationale de Berne est un externat reconnu par le CIS (Council of International Schools) et l’association NEASC (New England Association of Schools and Colleges) qui dispense aux enfants et adolescents un enseignement en langue anglaise selon un programme scolaire international.
L’Université de Berne valorise les connaissances scientifiques de ses diplômés au travers de la recherche. Les hautes écoles spécialisées misent sur la recherche appliquée et le développement pour créer du savoir-faire. La politique bernoise et la Promotion économique soutiennent activement le transfert de connaissances entre la recherche scientifique et le tissu industriel
TourismeModifier
Le canton de Berne est l’un des trois plus importantes destinations touristiques suisses. Il se compose de six grandes régions : l’Oberland bernois, avec ses majestueux lacs et montagnes, l’Emmental, dont les vallons abritent d’imposantes fermes fleuries, la Haute-Argovie, avec ses prairies et ses forêts, la région de Berne-Mittelland, avec en son cœur la vieille ville de Berne, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Seeland, avec ses lacs et cultures maraîchères, et la région francophone du Jura bernois avec son parc naturel régional du Chasseral. Les destinations touristiques bernoises les plus connues sont la ville de Berne, la Jungfrau Aletsch-Bietschorn – inscrite au patrimoine mondial naturel de l’UNESCO, Gstaad, Grindelwald, Interlaken et Adelboden. Le tourisme est la principale activité économique de l’Oberland bernois.
Depuis juin 2011, les palafittes du lac de Bienne sont également inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO (www.palafittes.org)
DémographieModifier
PopulationModifier
Le canton de Berne compte 979 400 habitants en 2010, soit 12,5 % de la population totale de la Suisse ; parmi eux, 13,4 % (CH : 22,5 %) sont étrangers[9].
Le canton de Berne présentait en outre un solde de pendulaires positif (1 300 pendulaires). Seul le canton de Zurich est plus peuplé. La densité de population atteint 162 habitants au km2, légèrement inférieure à la moyenne suisse.
ReligionModifier
La majorité des habitants du canton revendique l'appartenance au protestantisme.
Le tableau suivant détaille la population du canton suivant la religion, en 2013[10] :
Religion | Pourcentage |
---|---|
Protestants | 53,87 % |
Sans religion | 16,90 % |
Catholiques romains | 16,30 % |
Autres chrétiens | 6,59 % |
Musulmans | 3,74 % |
Juifs | 0,08 % |
Autres | 1,47 % |
Note : les intitulés des religions sont ceux donnés par l'Office fédéral de la statistique ; les protestants comprennent les communautés néo-apostoliques et les témoins de Jéhovah ; la catégorie "Autres" inclut les personnes ne se prononçant pas.
LanguesModifier
Les langues officielles sont l'allemand et le français.
Le tableau suivant détaille la langue principale des habitants du canton en 2000[11] :
Langue | Locuteurs | % |
---|---|---|
Allemand | 804 190 | 84 |
Français | 72 646 | 7,6 |
Italien | 18 908 | 2 |
Albanais | 9 092 | 0,9 |
Langues slaves de l'ex-Yougoslavie | 8 539 | 0,9 |
Espagnol | 8 220 | 0,9 |
Portugais | 6 052 | 0,6 |
Turc | 3 344 | 0,3 |
Romanche | 688 | 0,1 |
Autres | 25 518 | 2,7 |
Total | 957 197 | 100 |
Les langues parlées en 2010 sont : l’allemand 85,7 % des habitants, le français 11,0 %, l'italien 3,2 %, l'anglais 2,8 % et les autres langues 10,5 % [12].
Institutions politiquesModifier
Un statut particulier est accordé aux 3 districts francophones du Jura bernois ainsi qu'à la population francophone de la région de Bienne. Ce statut est destiné à promouvoir la culture francophone de ces régions ainsi qu'à renforcer leur participation politique dans le canton. Cette loi instaure le Conseil du Jura bernois pour le Jura bernois et le Conseil des affaires francophones du district bilingue de Bienne pour le district de Bienne[13].
Pouvoir législatifModifier
Le pouvoir législatif est détenu par le Grand Conseil, constitué de 160 membres (députés) élus au scrutin proportionnel par le corps électoral. Le Grand Conseil est reconduit entièrement tous les 4 ans. Le dernier en date est 2014.
L'élection du a vu le nombre de députés diminuer de 200 à 160 sièges à la suite de l'acceptation de la nouvelle loi sur le Grand Conseil bernois par le corps électoral lors de la votation cantonale du . Les sièges francophones garantis au Jura bernois restent inchangés par la nouvelle loi. Ceci permet à la minorité francophone du canton d'obtenir un plus grand poids politique au niveau cantonal, soit un peu moins de 10 % de représentativité.
Le Grand Conseil a la composition suivante :
Parti | Sièges 2006 (160) |
Parts de suffrages exprimés 2006 |
Sièges 2010
(160) |
Parts de suffrages exprimés
2010 |
Sièges 2014
(160) |
Parts de suffrages exprimés
2014 |
Sièges 2018
(160) |
Parts de suffrages exprimés
2018 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
UDC | 47 | 27,42 % | 44 | 26,62 % | 49 | 28,99% | 46 | 26,76% |
PS | 42 | 24,03 % | 35 | 18,86 % | 33 | 19,13% | 38 | 22,33% |
PBD | – | – | 25 | 16,3 % | 14 | 11,19% | 13 | 9,02% |
PLR | 26 | 16,4 % | 17 | 10,34 % | 17 | 10,65% | 20 | 11,72% |
Les Verts | 19 | 12,9 % | 16 | 10,1 % | 15 | 10,06% | 14 | 9,94% |
PEV | 13 | 7,34 % | 10 | 5,9 % | 12 | 6,44% | 10 | 6,17% |
UDF | 6 | 4,78 % | 5 | 4,4 % | 5 | 4,06% | 5 | 3,72% |
pvl | – | – | 4 | 4,07 % | 11 | 6,70% | 11 | 6,91% |
PSA | 3 | 1,29 % | 3 | 1,04 % | 3 | 0,67% | 3 | 0,68% |
PDC | 1 | 1,76 % | 1 | 1,16 % | 0 | 0,75% | 0 | 0,45% |
DS | 1 | 2,19 % | 0 | 0,41 % | 0 | 0,26% | 0 | 0,18% |
Entente | 1 | 0,33 % | 0 | 0,24 % | 0 | 0,06% | 0 | 0,31% |
PSL | 1 | 0,45 % | – | – | – | – | – | – |
Pouvoir exécutifModifier
Le pouvoir exécutif est détenu par le Conseil-exécutif, équivalent du Conseil d'État. Il est composé de 7 membres (les conseillers d'état) élus au suffrage majoritaire par le corps électoral, dont un siège est garanti par la Constitution cantonale à la région francophone du Jura bernois.
Les membres du Conseil exécutif depuis 2010 :
- Beatrice Simon, présidente du Conseil-exécutif (BDP)
- Bernhard Pulver, vice-président du gouvernement (Les Verts)
- Christoph Ammann (Parti socialiste)
- Barbara Egger-Jenzer (Parti socialiste)
- Hans-Jürg Käser, (PLR)
- Christoph Neuhaus, (UDC)
- Pierre Alain Schnegg, conseiller d'État francophone (UDC)
Le chancelier est Christoph Auer.
Quelques anciens conseillers d'État :
- Ernst Jaberg (1966-1979)
- Henri-Louis Favre (1978-1986)
- Markus Feldmann (1945-1951)
- Rudolf Gnägi (1952-1965)
- Albert Gobat (1984-1912)
- Pierre Jolissaint (1866-1873)
- Simon Kohler 1966-1978
- Georges Moeckli (1938-1954)
- Virgile Moine (1948-1966)
- Mario Annoni (1990-2006)
Pouvoir judiciaireModifier
Le pouvoir judiciaire, en ce qui concerne les affaires civiles et pénales, est représenté par le Tribunal d'arrondissement (tribunal de 1re instance) et la Cour suprême (tribunal de recours). Il existe 13 tribunaux d'arrondissement. La Cour suprême est composée de 20 juges nommés par le Grand Conseil pour une durée de 6 ans.
En parallèle, le Tribunal administratif assure les questions de droit administratif et des litiges concernant les assurances sociales. Ses membres sont au nombre de 18 (plus 2 suppléants) et c'est le Grand Conseil qui les élit pour 6 ans.
ArrondissementsModifier
Jusqu'au , le canton était découpé en 26 districts tous nommés selon leur chef-lieu. À partir de cette date, le découpage a été refait avec seulement dix arrondissements administratifs correspondant aux régions du canton, bien que les districts continuent constitutionnellement d'exister:
- Arrondissement administratif du Jura bernois
- Arrondissement administratif de Bienne
- Arrondissement administratif du Seeland
- Arrondissement administratif de Haute-Argovie
- Arrondissement administratif de l'Emmental
- Arrondissement administratif de Berne-Mittelland
- Arrondissement administratif de Thoune
- Arrondissement administratif du Haut-Simmental-Gessenay
- Arrondissement administratif de Frutigen-Bas-Simmental
- Arrondissement administratif d'Interlaken-Oberhasli
CommunesModifier
Au 31 décembre 2018[6], le canton de Berne compte quatorze villes de plus de 10 000 habitants :
- Berne, 133 883 habitants
- Bienne, 55 159 habitants
- Thoune, 43 734 habitants
- Köniz, 41 784 habitants
- Steffisburg, 15 709 habitants
- Berthoud, 16 420 habitants
- Ostermundigen, 17 751 habitants
- Langenthal, 15 624 habitants
- Lyss, 15 282 habitants
- Muri bei Bern, 13 054 habitants
- Spiez, 12 812 habitants
- Worb, 11 316 habitants
- Münsingen, 12 724 habitants
- Ittigen, 11 351 habitants
Voir aussi la liste des communes du canton de Berne.
Notes et référencesModifier
- [xls] « Liste officielle des communes de la Suisse - 01.01.2008 », sur Office fédéral de la statistique (consulté le 8 décembre 2008)
- « Conseil-exécutif », sur be.ch (consulté le 8 décembre 2008)
- « Grand Conseil », sur be.ch (consulté le 8 décembre 2008)
- « Liste des conseillers aux États par canton », sur parlement.ch (consulté le 8 décembre 2008)
- « Liste des conseillers nationaux par canton », sur parlement.ch (consulté le 8 décembre 2008)
- « Population résidente permanente et non permanente selon les niveaux géographiques institutionnels, le sexe, l'état civil et le lieu de naissance », sur Office fédéral de la Statistique.
- [xls] « Les points culminants des cantons suisses », sur Office fédéral de la statistique (consulté le 8 décembre 2008)
- « Statistique de la superficie 2004/09 : Données communales », sur Office fédéral de la Statistique (consulté le 26 août 2017)
- {{Lien web: www.be.ch/donnees-economiques|}}
- Population résidante permanente âgée de 15 ans ou plus selon l'appartenance religieuse
- « Langues », Office fédéral de la statistique, (consulté le 25 novembre 2008)
- Statistique suisse consulté le 10 décembre 2013 [1]
- Loi sur le statut particulier, LStP
Voir aussiModifier
Articles connexesModifier
- Jura bernois
- Conseil des affaires francophones du district bilingue de Bienne
- Drapeau et armoiries du canton de Berne
Liens externesModifier
- (fr + de) Site officiel
- Promotion économique du Canton de Berne
- Hans Grütter, Anne-Marie Dubler, Karl H. Flatt, Urs Martin Zahnd, Georges Grosjean, François de Capitani, Christian Pfister, Beat Junker, Christian Lüthi, Hans-Rudolf Egli, Paul Messerli, Klaus Aerni, Quirinus Reichen, Franz Georg Maier, « Canton de Berne » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .