Beauchamps (Manche)

commune française du département de la Manche

Beauchamps
Beauchamps (Manche)
L'église Saint-Crespin.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Avranches
Intercommunalité Communauté de communes de Granville, Terre et Mer
Maire
Mandat
Jacques Canuet
2020-2026
Code postal 50320
Code commune 50038
Démographie
Population
municipale
434 hab. (2021 en augmentation de 10,43 % par rapport à 2015)
Densité 106 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 49′ 56″ nord, 1° 21′ 32″ ouest
Altitude Min. 52 m
Max. 136 m
Superficie 4,10 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Granville
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Bréhal
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Beauchamps
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Beauchamps
Géolocalisation sur la carte : Manche
Voir sur la carte topographique de la Manche
Beauchamps
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Voir sur la carte administrative de Normandie
Beauchamps

Beauchamps (prononciation boʃɑ̃:) est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 434 habitants[Note 1].

Elle fait partie des villages labellisés Village patrimoine[1], qui œuvrent à mettre en avant leurs patrimoines matériels et/ou immatériels (historique, culturel, naturel, architectural, etc.).

Géographie modifier

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 964 mm, avec 13,9 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Longueville à 14 km à vol d'oiseau[6], est de 11,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 802,4 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Beauchamps est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[10],[11],[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Granville, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[13],[14].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (90,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (65,8 %), terres arables (12 %), zones agricoles hétérogènes (11,8 %), zones urbanisées (7 %), forêts (3,4 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Le nom de la localité est attesté sous la forme Bello Campo en 1172[16] et en 1280[17].

L'absence d'article permet d'envisager une création précoce (avant l'an mil), mais les attestations anciennes manquent.

Toponyme médiéval reposant sur l'ancien français bel champ, l'appellatif champ avait en toponymie le sens de « plaine cultivée »[17].

L'adjectif beau en toponymie n'est pas toujours le reflet d'une impression esthétique : il peut en effet évoquer toutes sortes d'autres caractéristiques positives, probablement ici la fertilité.

Histoire modifier

Berceau du lignage anglo-normand des Beauchamp, souche des comtes de Warwick, de Worcester, de Bedford[18].

Hugues 1er seigneur de Beauchamps accompagna Guillaume le Conquérant à Hastings en 1066. Il apparaît dans le Domesday Book sous le nom d'Hugo de Belcamp tenant en chef 37 seigneuries en Angleterre et en Normandie[18].

Un Raoul de Beauchamp était aux côtés du duc de Normandie Robert Courteheuse à la première croisade (1096-1099)[18].

En 1419, le château est donné par Henri V à Jean de Beauchamp de Poywiller, seigneur anglais[19]. À la fin du XVe début du XVIe siècle, la seigneurie de Beauchamp est entre les mains d'Ambroise de Berauville, elle passa ensuite à une branche de la famille des Pierrepont, et par mariage aux There, Osmond puis de Briges. En 1820, M. de Briges vend les restes de la terre et du château.

En 1790, Thomas Néel et Jean-Baptiste Leballais représentaient Beauchamps à l'Assemblée primaire de Cérences[18].

Le comte Christophe de Briges (1761-1795), seigneur de Beauchamp et du Mesnil-Rogues sera fusillé lors de l'expédition de Quiberon[18]. Barnabé (1784-1857), son fils, marquis de Briges vendra le château et les terres en 1820[18].

Politique et administration modifier

 
La mairie.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1797 1808 Pierre Chemin    
1808 1815 Jean-Baptiste Leballais    
1815 1818 Jean-Baptiste Néel    
1818 1824 Charles Leballais    
1824 1830 Thomas Leprodhomme    
1830 1848 Jean Février    
1848 1850 Thomas Augrain    
1850 1870 Félix Lemonnyer   Médecin
1870 1889 Prosper Augrain    
1889 1904 Amand Louis Rosselin    
1904 1915 Jules Lepetit   Homme de lettres
1915 1929 Amand Février    
1929 1939 Albéric Legentil    
1942 1946 Alexandre Pinault    
1946 1947 Georges Couenne dit Bouverie    
1947 1949 Émile Lehérissey    
1949 1968 Georges Couenne dit Bouverie    
1968 1985 Émile Lehérissey    
1985 1989 Jacques Maincent    
1989 2001 Guy Hallais    
mars 2001[20] En cours Jean-Pierre Regnault[21] DVG[22] Agriculteur
mai 2020[23]   Jacques Canuet   Retraité de l'enseignement
Une partie des données est issue d'une liste établie par Jean Pouëssel et René Cassin[18].

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[25].

En 2021, la commune comptait 434 habitants[Note 4], en augmentation de 10,43 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
660608691711728678692682727
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
705683642630592545548511510
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
505439434384403380384422402
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
383348314299314354374376404
2021 - - - - - - - -
434--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[26] puis Insee à partir de 2006[27].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie modifier

On a longtemps exploité des carrières d'où était extraite la « pierre de Beauchamp », notamment au bois Bourgourd. La dernière a fermé en 1995[18].

Lieux et monuments modifier

  • Ruines de l'ancien château médiéval de la famille de Beauchamps, souche des comtes de Warwick, de Worcester et de Bedford[18]. Il en subsiste de rares vestiges sur le promontoire dominant l'Airou, face à Dragueville.
  • Ancienne église démolie après un incendie au XIXe siècle[18]. Il n'en subsiste que la chapelle sud, dans le cimetière de Beauchamps, en contrebas du bourg. Elle abrite un haut-relief saint Georges à cheval terrassant le dragon (XVe) classé au titre objet aux monuments historiques[28]. La chapelle conserve également les statues de sainte Catherine d'Alexandrie mutilée (XVe), et une statue d'un saint évêque mutilé (XIVe)[18].
  • Nouvelle église Saint-Crépin et Saint-Crépinien (1865), en granit et pierre avec tour-porche carrée en façade de la nef. L'église est construite au milieu du bourg, sur le côté nord de la route principale D 924 (axe Villedieu-Granville, ancienne N 24bis). Bâtie dans le style néo-gothique, elle est dotée d'un clocher à toit plat en façade. Elle dépend de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul du doyenné du Pays de Granville-Villedieu[29]. Est classée au titre objet aux monuments historiques une Vierge à l'Enfant (XIVe)[30]. L'église abrite également la statue de saint Gerbold (XVe)[18].
  • Cinq croix de chemin et une croix de cimetière (1667)[18].

Activité et manifestations modifier

  • Randonnée VTT et pédestre « La Beauchanaise ».
  • La boucle de Beauchamps 10 km (h).

Personnalités liées à la commune modifier

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie modifier

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 24.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 77.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. Ouest-France, « Dans le Granvillais, neuf communes portent le label Village patrimoine », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
  2. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  6. « Orthodromie entre Beauchamps et Longueville », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Longueville » (commune de Longueville) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Longueville » (commune de Longueville) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  10. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  12. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  16. Ernest Nègre - 1996 -Toponymie générale de la France - Volume 2 - Page 1302 - (ISBN 2600001336).
  17. a et b François de Beaurepaire - 1986 - Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche - pages 76 et 77.
  18. a b c d e f g h i j k l et m Gautier 2014, p. 77.
  19. Avranchin monumental et historique, Volume 2, par Édouard Le Hericher, p.9.
  20. « Jean-Pierre Regnault, maire sortant, présente sa liste », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  21. Réélection 2014 : « Beauchamps (50320) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  22. Annuaire des mairies de la Manche 2006/2007, p. 28 sur Google Livres.
  23. « Jacques Canuet maire, un conseiller démissionne », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  26. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  27. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  28. « Haut-relief : Saint Georges à cheval terrassant le dragon », notice no PM50000067.
  29. Site du diocèse.
  30. « Statue : Vierge à l'Enfant », notice no PM50000068.