Baudouin Prot

inspecteur général des finances et dirigeant de banque

Baudouin Prot, né le à Paris, est un dirigeant de banque et haut fonctionnaire français.

Il occupe de à le poste de président du groupe BNP Paribas, groupe dans lequel il était entré en 1983. Sous sa conduite, BNP Paribas acquiert en 2006 Banca Nazionale del Lavoro, sixième banque italienne, puis Fortis Banque, première banque belge, en 2009[1].

Biographie modifier

Famille modifier

Baudouin Félix Daniel Claude Prot est né le dans le 17e arrondissement de Paris du mariage d'André Prot, directeur de sociétés, et de Marguerite Le Febvre[2].

Le , il épouse Viviane Abel. De ce mariage, naissent deux enfants[2], dont Alexandre Prot, fondateur de Qonto, qui devient après une levée de fonds de 486 millions d'euros en janvier 2022 la licorne la plus valorisée de France avec une valorisation estimée à 4,4 milliards d'euros[3].

Formation modifier

Après des études à l'Iinstitution Sainte-Croix de Neuilly puis au lycée Saint-Louis-de-Gonzague à Paris, il est diplômé en 1972 de l'École des hautes études commerciales de Paris (HEC Paris)[2].

Il est ancien élève de l'École nationale d'administration (ENA) dans la promotion Guernica (1974-1976)[2].

Carrière professionnelle modifier

Baudouin Prot commence sa carrière dans la fonction publique. Il rejoint l'Inspection générale des finances, où il passe quatre ans (1976-1980). Il est ensuite chargé de mission (1980-1982) puis en 1983 adjoint du directeur général de l'Énergie et des Matières premières au ministère de l'Industrie[2].

Baudouin Prot intègre la Banque nationale de Paris (BNP) en 1983 où il est directeur adjoint de la partie Intercontinentale, avant de prendre la direction du département Europe en 1985. Il rejoint la direction centrale des Réseaux métropolitains en 1987. En 1989, il est nommé directeur central puis en 1992 directeur du réseau France directeur général. En , il est nommé directeur général de la BNP. Il est administrateur et directeur général de 2000 à 2011[2].

En , Baudouin Prot succède à Michel Pébereau comme président de la banque.

Sous sa conduite, BNP Paribas a réalisé un bénéfice net supérieur à trois milliards d'euros en 2008 (au plus fort de la crise). BNP Paribas est ainsi l'une des rares banques mondiales à n'avoir enregistré aucun exercice déficitaire pendant la crise[4]. Il est jugé « patron le plus performant » par le magazine Challenges, le [5].

De septembre 2009 à septembre 2010, Baudouin Prot a également été président de la Fédération bancaire française[2].

Parallèlement à ses fonctions chez BNP Paribas, il est administrateur du groupe PPR (devenu Kering en 2013), de Veolia Environnement[2] et représentant de la banque au conseil de surveillance d'Accor. Il est membre de l'Institut de la finance internationale[6].

Le , il met fin à ses fonctions de président et d'administrateur de BNP Paribas[7]. Il est remplacé par Jean Lemierre de la même promotion de l'ENA[8]. Il se voit accorder une retraite chapeau de 500 000 euros par an[9].

En , il rejoint le Boston Consulting Group en tant que Senior Advisor[10].

Publications modifier

Baudoin Prot a participé à la rédaction de plusieurs ouvrages écrits en collaboration, dont[2] :

  • Armée-Nation, le Rendez-vous manqué, 1975
  • Christian Stoffaës, Jacques Victorri, Nationalisations, Paris, Flammarion, 1977, 434 p. 51 (Jacques Victorri est en fait le pseudonyme de plusieurs auteurs : Jean-Charles Naouri, Baudouin Prot et Michel de Rosen)[11]
  • Rapport au président de la République sur l'information économique et sociale, 1979
  • Réduire l'impôt, 1985
  • Dénationalisation, 1986
  • La Jeunesse inégale, 1987
  • Le retour du capital, 1990

Revenus modifier

Baudouin Prot fait partie des dirigeants les mieux payés de France avec 5 964 029  en 2007, 6 231 852  en 2008, 1 045 530  en 2009[12]. Baudouin Prot a cédé le 9 août 20XX[réf. nécessaire] pour 2 846 100 euros d'actions au prix unitaire de 56,922 euros, après avoir exercé des stock-options le 3 août pour un montant de 2 368 500 euros, selon des documents de l'Autorité des marchés financiers. En 2009, Baudouin Prot, comme Michel Pébereau, renonce à ses bonus, en refusant de se faire attribuer des stock-options cette année[13]. En 2011, Baudouin Prot annonce une rémunération fixe de près d’un million d’euros, et plus de 5 millions de bonus[14].

Distinctions et décorations modifier

En 1993, il est promu inspecteur général des Finances[2].

En 2006, il est élu « Financier de l'année » par l'Association nationale des docteurs ès sciences économiques (Andese) à la suite du succès de l'acquisition de BNL[15],[2].

En 2007, Baudouin Prot est distingué aux États-Unis par la Foreign Policy Association (en) en recevant le Prix Responsabilité sociale de l'entreprise[16],[2].

En 2009, il est de nouveau élu « Financier de l'année » par l'Association nationale des docteurs ès sciences économiques (Andese)[2]. Il est par ailleurs élu « Stratège de l'année » par le journal économique La Tribune, notamment grâce au rachat de Fortis Banque[17].

En 2010, il est élu « Meilleur dirigeant bancaire européen » par la revue Institutional Investors[18].

Notes et références modifier

  1. (en) « Stop. Think. Act », sur economist.com, The Economist, (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k l m et n Who's Who in France, édition 2015,p. 1857.
  3. « Qu'est-ce que Qonto, cette start-up de Paris qui vient de lever près de 500 millions d'euros ? », sur actu.fr (consulté le )
  4. « Groupe BNP Paribas : Résultats au 31 décembre 2008 », sur edubourse.com (consulté le ).
  5. Isabelle Pacorel, « Classement : les patrons les plus performants de 2012 (CAC 40) »  , sur Challenges, (consulté le ).
  6. « The Institute of International Finance > Membership », sur iif.com (consulté le ).
  7. Le Monde avec AFP, « Baudouin Prot quitte prématurément la présidence de BNP Paribas », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  8. Lemierre remplace Prot à la tête de BNP Paribas, Challenges, 1er décembre 2014
  9. « Retraites chapeau : plus de 500.000 euros par an pour Baudouin Prot, l'ex-patron de BNP Paribas », sur Capital.fr, (consulté le )
  10. [1], les Échos, 29 octobre 2015.
  11. « L'ÉTAT ET SON JEUNE CHAMPION », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Rémunérations de M Baudouin Prot », sur edubourse.com (consulté le ).
  13. a Panizzo (avec AFP), « Les dirigeants de BNP Paribas renoncent aux bonus », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  14. « Comment en finir avec l’oligarchie, dialogue entre Eva Joly et Hervé Kempf », sur Basta! (consulté le ).
  15. « Baudouin Prot, financier de l'année », sur journaldunet.com (consulté le ).
  16. « Baudouin Prot distingué par la Foreign Policy Association », sur edubourse.com (consulté le ).
  17. « Journal économique et financier », sur La Tribune (consulté le ).
  18. « Not Found », sur news-banques.com via Wikiwix (consulté le ).
  19. Angélique Négroni, « Légion d'honneur : la promotion de Pâques », Le Figaro,‎ (lire en ligne).

Liens externes modifier