Bataille de Saint-Mihiel
Date | 12 septembre au |
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Lieu | Saint-Mihiel |
Issue | Victoire offensive des Alliés |
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11 divisions américaines 4 divisions françaises 3100 canons 1444 avions 310 chars | 13 divisions |
7 000 hommes | 16 000 prisonniers 400 canons |
Batailles
- Liège (8-1914)
- Frontières (8-1914)
- Anvers (9-1914)
- Grande Retraite (9-1914)
- Marne (9-1914)
- Course à la mer (9-1914)
- Yser (10-1914)
- Messines (10-1914)
- Ypres (10-1914)
- Givenchy (12-1914)
- 1re Champagne (12-1914)
- Hartmannswillerkopf (1-1915)
- Neuve-Chapelle (3-1915)
- 2e Ypres (4-1915)
- Colline 60 (4-1915)
- Artois (5-1915)
- Festubert (5-1915)
- Linge (7-1915)
- 2e Artois (9-1915)
- 2e Champagne (9-1915)
- Loos (9-1915)
- Verdun (2-1916)
- Hulluch (4-1916)
- 1re Somme (7-1916)
- Fromelles (7-1916)
- Arras (4-1917)
- Vimy (4-1917)
- Chemin des Dames (4-1917)
- 3e Champagne (4-1917)
- 2e Messines (6-1917)
- Passchendaele (7-1917)
- Cote 70 (8-1917)
- 2e Verdun (8-1917)
- Malmaison (10-1917)
- Cambrai (11-1917)
- Offensive du Printemps (3-1918)
- Lys (4-1918)
- Aisne (5-1918)
- Bois Belleau (6-1918)
- 2e Marne (7-1918)
- 4e Champagne (7-1918)
- Château-Thierry (7-1918)
- Le Hamel (7-1918)
- Amiens (8-1918)
- Cent-Jours (8-1918)
- 2e Somme (9-1918)
- Bataille de la ligne Hindenburg
- Meuse-Argonne (10-1918)
- Cambrai (10-1918)
La bataille de Saint-Mihiel désigne un important engagement de la Première Guerre mondiale, sur le saillant de Saint-Mihiel dans le département de la Meuse, qui fut le premier auquel participèrent les troupes américaines, et qui se solda par une victoire alliée.
Sommaire
OpérationsModifier
Après la guerre de 1870-1871, la ville de Saint-Mihiel n’abrite qu'une garnison : cette position n’est pas à cette époque jugée comme stratégique pour la défense du pays. La situation change au début de la Première Guerre mondiale ; la place se trouve en effet au cœur d’un saillant dans les lignes françaises, le « Saillant de Saint-Mihiel ».
1914Modifier
Dès le début des opérations, en août 1914, la prise de Verdun constitue un objectif majeur des Allemands qui y voient une manière de saper le moral français, espérant ainsi annihiler toute opposition de l'armée de Joffre.
L'objectif des Allemands est alors d'encercler les Français. Une première tentative à l'ouest et au sud-est par Pont-à-Mousson, les combats du Bois-le-Prêtre, est un échec, mais les deuxième et troisième attaques permettent aux Allemands de prendre Saint-Mihiel et de maîtriser le fort du Camp-des-Romains qui la surplombe. Cependant, la résistance du fort de Troyon les arrête, sauvant Verdun qui demeure française.
Le front se stabilise alors et s’organise autour des réseaux de tranchées : la ligne de front Verdun–Vosges–Belfort est désormais brisée par ce « saillant ». Celui-ci limite les possibilités d’approvisionnement de la place de Verdun en coupant la voie Verdun-Nancy. Cette position stratégique explique les efforts incessants de l'état-major allemand pour s’y maintenir malgré toutes les tentatives françaises.
1915 - Bataille de Woëvre (5-14 avril)Modifier
Dans une note du , Joffre prescrivait trois offensives de printemps, dont une par la 1re armée en Woëvre pour réduire la poche de Saint-Mihiel.
Objectif et moyensModifier
- 1er, 2e et 6e Corps d'Armée pour l'attaque face à l'est au nord de Saint-Mihiel.
- 12e Corps d'Armée pour l'attaque face au nord entre Saint-Mihiel et Pont-à-Mousson.
DéroulementModifier
La bataille commence le 5 avril, reprend le 9 et échoue par suite de l'insuffisance de moyens en artillerie lourde.
- 9 avril - La ligne de crête des Éparges est prise par le 106e R.I. et le 25e Bataillon de Chasseurs à Pied soutenus par le 132e R.I.
1918 - Bataille de Saint-Mihiel (12-13 septembre)Modifier
Objectif et moyensModifier
Dès le 24 juillet, pendant la Bataille de la Marne, au quartier général du château de Bombon, le maréchal Foch a exposé ses vues aux grands chefs des armées alliées, Haig, Pershing et Pétain. Les armées de l'Entente, ayant atteint l'égalité dans le nombre des combattants, la supériorité dans le nombre des divisions en réserve, ainsi qu'en matière d'aviation, de chars d'assaut et même d'artillerie, et pris l'ascendant moral, le moment est venu de quitter l'attitude générale défensive imposée jusqu'ici par l'infériorité numérique et de passer à l'offensive. L'objectif est de réduire par deux armées franco-anglaises le saillant de Montdidier pour dégager la voie Paris-Amiens, celui de la Lys par les Britanniques pour dégager les mines du Nord ainsi que le saillant de Saint-Mihiel par une armée américaine pour achever le dégagement de Paris-Avricourt.
Il faut attendre les 12 et et l’aide de l'armée américaine (dont la 2e division d'infanterie) de l'American Expeditionary Force, commandée par le général Pershing, pour que cette zone soit réduite. Pas moins de 250 000 hommes sont jetés dans la bataille (dont 216 000 Américains), appuyés par 1 444 avions, 3 100 canons et 267 chars légers.
Côté allemand, 11 divisions allemandes et une austro-hongroise pouvaient s’abriter dans plusieurs lignes de tranchées bétonnées.
DéroulementModifier
La bataille se déroule entre Les Éparges et la Moselle sur un front de 64 kilomètres et dure une trentaine d’heures.
L'armée américaine, à cheval sur la tranchée de Calonne, doit atteindre Hattonchâtel ; pour les Français, la 15e DIC a pour objectif les Éparges et le 2e corps colonial doit s'emparer de Chauvoncourt, Saint-Mihiel et marcher ensuite en direction de l'ouest.
À huit heures, les divisions américaines attaquent en direction de Vigneulles (Nord-Ouest) et, malgré une forte résistance du bastion de Montsec (position jugée imprenable) que l'ennemi avait ordre de tenir à tout prix, l'avance se déroule comme prévu, les unités américaines se révélant extrêmement efficaces. Emportées par leur élan, celles-ci enfoncent les lignes allemandes si bien que le saillant est rapidement conquis.
Le 2e corps colonial réussit lui aussi son attaque (le capitaine Michel Clemenceau est l'un des premiers soldats français à entrer dans Saint-Mihiel le 15 septembre). Il capture 4 000 prisonniers et pousse dans la plaine de la Woëvre jusqu'à la ligne Haumont-Woël-Doncourt.
La 15e DIC s'empare des Côtes de Meuse, de la Crête des Éparges à la route d'Hannonville-ferme Longeau, de Combes et d'Herbeville. En fin d'opérations, elle pousse dans la plaine des reconnaissances, qui occupent les villages de Champlon, Saulx-en-Woëvre, Saint-Hilaire, Wadonville et Avillers en capturant de nombreuses pièces d'artillerie.
BilanModifier
Les pertes, côté franco-américain, sont de 7 000 hommes. 13 200 Allemands sont faits prisonniers avec 400 canons.
Télégramme de Foch à Pershing : « La première armée américaine, sous votre commandement, a remporté dans cette première journée une magnifique victoire par une manœuvre aussi habilement préparée que vaillamment exécutée. »
La bataille de Saint-Mihiel n'est que le prélude du grand assaut que les armées alliées doivent donner à la ligne Hindenburg.
Monument commémoratifModifier
En 1932 est édifié un monument sur la butte de Montsec, rendant hommage au courage des divisions américaines et présentant également une carte-relief du champ de bataille.
Le cimetière américain du Saillant de Saint-Mihiel se trouve sur le territoire de la commune de Thiaucourt-Regniéville.
FilmographieModifier
Le film américain Les Ailes de 1927 retrace la bataille de septembre 1918. Ce film reçoit l'Oscar du meilleur film en 1929, au cours de la 1re cérémonie des Oscars.
Jeux vidéoModifier
Dans les jeux vidéo Verdun et Battlefield 1, un des endroits où l'on peut combattre est le saillant de Saint-Mihiel.
Notes et référencesModifier
- (fr) Service historique de l'armée de terre, Inventaire sommaire des archives de la Guerre 1914-1918, Troyes, Imprimerie « la Renaissance », , 691 p., (notice BnF no FRBNF35127448).
- Victor Giraud, Histoire de la Grande Guerre, Paris, Librairie Hachette, , 777 p.