Bataille de Frauenfeld

Bataille opposant la France au Saint-Empire en 1799

La bataille de Frauenfeld s’est tenu le et a vu l’Armée francaise soutenu par des forces helvétiques sous commande du général Masséna s’imposer face aux troupes autrichiennes du Saint-Empire menées par l’archiduc d’Autriche, Charles.

Bataille de Frauenfeld
Description de cette image, également commentée ci-après
Dessin représentant la mort de l’officier suisse Johann Weber
Informations générales
Date Voir et modifier les données sur Wikidata
Lieu Frauenfeld
Issue Victoire française
Belligérants
Drapeau français République française
Drapeau de la Suisse République helvétique
Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Commandants
André Masséna
Jean-de-Dieu Soult
Drapeau du Saint-Empire Archiduc Charles
Drapeau du Saint-Empire Friedrich von Hotze
Forces en présence
14 000 hommes 22 000 hommes
Pertes
230 tués
570 blessés
750 tués
1 450 blessés
3 000 capturés

Guerre de la deuxième coalition

Batailles

Contexte

modifier

L’actuelle suisse est occupée par la France depuis 1798 et s’y établit un gouvernement pro-révolutionnaire, la République helvétique. Ainsi, au début de la guerre de la deuxième coalition, les troupes françaises du général André Masséna assisté par le général Soult opèrent sur le sol suisse.

Après les défaites de la bataille de Feldkirch et de la première bataille de Stockach, les Français doivent se retirer et abandonner la Suisse orientale[1]. Poursuivis par deux armées autrichiennes commandées par le général Friedrich von Hotze et l'Archiduc Charles. Ils cherchent à unir ces deux armées le plus rapidement possible. Le , l'avant-garde de l'armée de l'archiduc atteint Frauenfeld, où elle s'arrête attendre l'armée du général Hotze. Le 24 mai, l’avant-garde de la deuxième armée rejoint également Frauenfeld. Dès lors, environ 3 000 soldats autrichiens stationnent en attendant le gros des forces de l’armée du Saint-Empire.

Apprenant qu’une partie de l’armée autrichienne est esseulée, le général Masséna, stationné à Winterthour, décide d’attaquer par surprise ce groupe de soldats en infériorité numérique par rapport aux forces françaises. Il envoie alors quatre bataillons français, deux bataillons helvètes, une compagnie de tireurs d'élite helvètes, cinq escadrons de hussards et huit canons sous les ordres du général Charles Oudinot et du général suisse Augustin Keller à la rencontre de l'ennemi[2]. Le général Soult suit en retrait avec trois autres bataillons français et trois bataillons helvètes, prêt à intervenir.

Bataille

modifier

Le 25 mai vers 5 heure, les troupes françaises fortes des plus de 10 000 hommes atteignent Frauenfeld, une ville suisse du canton de Thurgovie à 32 km au nord de Zurich. L’avant-garde autrichienne est rapidement contraint à battre en retraite. Pourtant à 9 heure, les renforts du général van Hotze se joignent à la bataille, c’est alors 6 bataillons qui débarquent sur le flanc gauche français[3]. Les soldats de Oudinot se retrouvent en infériorité numérique mais résistent face aux 22 000 Autrichiens, mal organisés[4]. En parallèle, le reste des troupes françaises attaque l’armée de van Hotze, restée derrière la Thur[5].

Vers 19 heure, les troupes autrichiennes de Frauenfeld battent en retraite et regagnent leur armée qui vient également de battre en retraite face aux troupes de Masséna[5].

Les pertes franco-suisses s’élèvent à 230 tués et 570 blessés. Les pertes autrichiennes sont bien plus importantes : 750 tués, 1 450 blessés et 3000 soldats fait prisonnier dont 74 officiers[6]. Du côté des officiers autrichiens, le colonel Christoph Karl von Piacsek (en) périt de ses blessures quelques jours après le combat. Côté franco-suisse, le commandant-chef Johann Weber meurt durant la bataille[7]. Les Autrichiens perdent environ 2 000 hommes dans la bataille, dont la plupart ont été faits prisonniers, et 2 canons[8].

Conséquences

modifier

Grâce à cette victoire, les troupes franco-suisses retournent la situation à leur avantage. Avant la bataille, les Français étaient en déroutes et poursuivent par une armée autrichienne plus grande en nombre. Au contraire, à la suite de cet affrontement, les Français se retrouvent confortés dans leurs positions et les Autrichiens doivent se réformer et réorganiser avant de pouvoir continuer leur offensive[9].

Références

modifier
  1. Herdi 1950, p. 8.
  2. Nollet 1850, p. 24
  3. Herdi 1950, p. 12.
  4. Heinzmann 1801, p. 637
  5. a et b Herdi 1950, p. 12.
  6. Bodart 1867, p. 335
  7. Hans Braun (trad. Danièle Vuilleumier), « Johann Weber » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  8. Carl von Clausewitz 1999, p. 435
  9. Herdi 1950, p. 14-15.

Bibliographie

modifier
  • (de) Ernst Herdi, « Das Gefecht bei Frauenfeld und die Schweizersoldaten », Thurgauer Jahrbuch,‎ (DOI 10.5169/SEALS-698989, lire en ligne, consulté le )
  • (de) Gaston Bodart, Militär-historisches Kriegs-Lexikon (1618-1905), , 956 p. (lire en ligne)
  • (de) Johann G. Heinzmann, Kleine Schweizer Chronik, Berne, (lire en ligne)
  • (de) Carl von Clausewitz, Die Feldzüge von 1796 und 1799 in Italien und in der Schweiz, Leipzig,
  • Jules Nollet, Histoire de Nicolas-Charles Oudinot maréchal d’Empire et duc de Reggio, Éditions Fabert, (lire en ligne)