Bataille de Chemillé
Date | 11 avril 1793 |
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Lieu | Chemillé |
Issue | Victoire vendéenne |
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• Jean-François Berruyer • Charles Duhoux de Hauterive | • Maurice Gigost d'Elbée • Jacques Cathelineau |
4 000 hommes | 6 000 hommes |
15 morts 60 blessés 400 prisonniers | 200 morts |
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La bataille de Chemillé, également connue sous le nom de Choc de Chemillé, se déroula lors de la guerre de Vendée le 11 avril 1793.
Sommaire
PréludeModifier
Pendant le mois d'avril 1793, le général Jean-François Berruyer, nommé commandant des troupes républicaines à Angers avait reçu l'ordre de réprimer l'insurrection en Anjou. Berruyer partit donc d'Angers à la tête de ses troupes et se dirigea sur Chemillé, tandis que, suivant son ordre, les généraux François Leigonyer à Saumur et Pierre Quétineau à Bressuire se mirent en route respectivement pour Vezins et Les Aubiers. Le début de l'offensive fut fixé pour le 10 avril.
La batailleModifier
Le jour dit, la division de Berruyer se mit en marche en direction de Chemillé, sur la route les soldats fusillèrent plusieurs habitants du village de Pont-Barré. À midi, les forces républicaines rencontrèrent les paysans insurgés dirigés par D'Elbée et Cathelineau, tous retranchés dans Chemillé et derrière l'Hyrome. Les Républicains passèrent à l'attaque, la bataille fut longue et resta longtemps incertaine, mais après la tombée de la nuit elle semblait toutefois se dessiner en faveur des Républicains.
Cependant, sur le flanc gauche, les Vendéens avaient placés devant eux les prisonniers républicains faits lors des combats précédents. Ceux-ci profitèrent de la confusion dans les rangs des rebelles pour prendre la fuite et rejoindre les leurs. Tous ces prisonniers, liés entre eux, durent conserver une sorte d'ordre dans leur fuite. Mais les soldats républicains, voyant courir tous ces hommes en bon ordre dans leur direction, crurent, à cause de l'obscurité, à une attaque vendéenne massive de flanc. D'Elbée profita de la situation pour lancer une contre-attaque générale. Berruyer ordonna alors la retraite et se retira sur Saint-Lambert-du-Lattay avec le général Duhoux, blessé.
Cette victoire à Chemillé resta néanmoins pour les Vendéens sans lendemain : à court de munitions, ils rejoignirent les troupes de Nicolas Stofflet à Beaupréau et, peu de temps après, Berruyer put occuper Chemillé sans livrer de combat.
PertesModifier
Selon les rapports des Républicains, leurs pertes sont de treize soldats et deux officiers de tués ainsi que 60 blessés. Cependant 133 soldats retenus prisonniers au début de la bataille étaient parvenus à s'échapper. Les pertes des insurgés sont quant à elles estimées à 500 ou 600, cependant cette estimation est sans doute exagérée, Patu-Deschautschamps les estime à 200[1],[2].
Malgré leur victoire, les Vendéens avaient subi des pertes bien plus lourdes que les Républicains, 400 de ceux-ci ayant également été capturés. Les Vendéens, éprouvés par leurs nombreux morts et voulant venger les habitants massacrés au village de Pont-Barré, voulurent exécuter leurs prisonniers. Ils se heurtèrent toutefois à leur chef D'Elbée qui, devant l'insistance de ses hommes, leur fit réciter le Pater Noster. Lorsque ceux-ci arrivèrent au « pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés », D'Elbée les arrêta: « Ne mentez pas à Dieu ». Pour les paysans, très catholiques, ces paroles ne provoquèrent plus la moindre contestation. Les prisonniers furent sauvés et ce geste resta par la suite connu sous le nom de Pater de D'Elbée. Un vitrail témoigne de cet épisode dans l'église St Pierre de Chemillé et un spectacle théâtral joué à Chemillé pour la dernière fois en 1993 conserve la mémoire de ce fait.
Cependant, cette victoire à Chemillé resta pour les Vendéens sans lendemain : à court de munitions, ils rejoignirent les troupes de Nicolas Stofflet à Beaupréau et, peu de temps après, Berruyer put occuper Chemillé sans livrer de combat.
SourcesModifier
- Yves Gras, La Guerre de Vendée, éditions Economica, 1994, p.31-32.
NotesModifier
- Dix années de guerre intestine: présentant le tableau et l'examen raisonné ... Par F. L. Patu-Deschautschamps, p.33.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860: recueil complet des débats législatifs et politiques des chambres françaises, volume 62, p.172.