Baracoa

municipalité de Cuba
Baracoa
Vue de Baracoa à travers la Baie de Miel.
Géographie
Pays
 Cuba
Subdivision
Subdivision
Baracoa
Superficie
974,4 km2
Altitude
710 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Démographie
Population
78 056 hab.
Densité
80,1 hab./km2
Fonctionnement
Statut
Histoire
Fondation
Identifiants
Code postal
97310Voir et modifier les données sur Wikidata
TGN
Indicatif téléphonique
21Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Carte

Baracoa est une ville et une municipalité de la province de Guantánamo à l'extrémité orientale de Cuba. Cette colonie fut fondée le par le conquistador Diego Velázquez de Cuéllar sous le nom de Nuestra Señora de la Asunción de Baracoa (« Notre-Dame de l'Assomption de Baracoa »), ce qui en fait tout à la fois la plus ancienne colonie espagnole de l'île, mais aussi la première capitale (d'où son surnom de Ciudad Primada). Coupée du reste du monde pendant plusieurs siècles, Baracoa est accessible depuis 1960. Cette petite ville a gardé son charme colonial ainsi que son importance stratégique avec ses trois forts construits par les Espagnols au XVIIIe siècle contre les attaques des corsaires.

La ville a été proclamée Monument National en raison de son paysage exotique, caractérisé par une grande quantité de végétation endémique que l'on peut retrouver notamment dans le Parc National Alejandro de Humboldt ; et grâce à son histoire, liée aux combats entre les natifs et les espagnols. Les événements de guerre ont inspiré de nombreuses légendes, telle que celle de la mort du cacique Hatuey.

Géographie modifier

Situation modifier

La ville de Baracoa[1] est située à 989 km sud-est de La Havane et 153 km nord-est de sa capitale de province Guantánamo[2].

Elle se trouve sur la côte où elle entoure deux baies : la baie de Miel (Bahía de Miel) et la baie de Baracoa[1].


Municipalités voisines modifier

  Moa
(Holguín)
(océan Atlantique)  
N
O    Baracoa[1]    E
S
San Antonio del Sur Imías Maisí

Divisions administratives modifier

La municipalité inclut 15 consejos populares[3] :

  • Nibujón[4]
  • Cayo Güín
  • Quiviján
  • Mabujabo
  • El Turey
  • La Playa
  • La Asunción
  • La Reforma
  • Cabacú
  • 30 Aniversario
  • Sabanilla
  • Jamal
  • Mosquitero
  • Mata-Guandao
  • Mandinga
 
Baie de Baracoa et mont El Yunque.

Voies de communication modifier

Baracoa est entourée d'une chaîne de montagnes (dont la sierra del Purial)[réf. nécessaire] qui ferme l'accès par voie de terre et isolait la ville du reste de l'île jusqu'à la construction dans les années 1960 de la Carretera Central, la route centrale qui parcourt l'île de Cuba d'est en ouest jusqu'au village de La Fe (municipalité de Sandino, province de Pinar del Río). cette route passe par le col du mont Cotilla[5] (alto de Cotilla) avant d'aboutir à Baracoa. Le mont Iberia (alto de Iberia), dans le nord de la municipalité, s'élève à 710 l d'altitude[1].

L'aérodrome Gustavo Rizo se trouve en bord de mer au nord de la ville[1].

Population modifier

En 2022 la population de la municipalité est estimée à 78 056 habitants. Pour une surface de 974,4 km2, la densité est de 80,11 habitants/km²[6].

Histoire modifier

 
Une relique du XVe siècle : la Cruz de Parra.

Le , Christophe Colomb débarqua à Cuba dans un golfe qu'il appela Porto Santo. De la description qu'il donne de l'endroit, on estime généralement qu'il s'agit de Baracoa, bien que certains auteurs optent plutôt pour Gibara ; seulement Colomb ajoute qu'il y a alentour une montagne, qui est sans aucun doute El Yunque : « ... le plus bel endroit du monde... J'entends les oiseaux chanter qu'ils ne quitteront jamais ce lieu... ». Selon la légende, Colomb aurait planté un crucifix, la Cruz de la Parra, dans les sables de l'actuel port de Baracoa. La ville espagnole se dresserait donc à l'emplacement de la colonie fondée par Christophe Colomb lors de son premier voyage. Les indigènes de l'île étaient les indiens Taïnos. On pense que le nom de la colonie provient de la langue arawak et signifie « au bord de la mer ». Ces indigènes, qui furent massacrés par les colons espagnols sur toute l'île de Cuba, ont été épargnés à Baracoa, où on trouve des descendants de l'ethnie originelle. Un héros local des amérindiens est Hatuey, qui s'enfuit de la colonie pour s'établir dans l'île d'Hispaniola, où il leva une armée Taïno pour expulser les Européens de Cuba. Selon les chroniques, Hatuey aurait été trahi par l'un des siens et condamné au bûcher. Juste avant de mourir, pressé par un prêtre de se convertir afin de faire son salut, Hatuey demanda si les Espagnols morts allaient au paradis ; devant la réponse affirmative du prêtre, il aurait déclaré ne pas vouloir s'y rendre.

Vers le (date officielle), Diego Velázquez de Cuéllar fut nommé premier gouverneur de Cuba. Il établit un comptoir dans la baie qu'il baptisa Nuestra Señora de la Asunción de Baracoa, faisant de Baracoa la première capitale de Cuba. En 1518 le comptoir reçut le droit de cité et le premier évêque de Cuba y institua le diocèse. L'endroit a conservé nombre de vestiges de l'occupation espagnole, comme les fortifications d'El Castillo, de Matachín et de La Punta, ou encore le vieux cimetière.

Au XVIe et au XVIIe siècle, l'isolement du port en fit la plaque tournante de la contrebande avec les colonies françaises et anglaises. Puis au début du XIXe siècle, la colonie fut ralliée par plusieurs planteurs français fuyant la révolution haïtienne : ils amenèrent avec eux la culture du café et du cacao.

À partir du milieu du XIXe siècle, plusieurs indépendantistes débarquèrent d'abord à cet endroit très retiré pour entreprendre la reconquête de l'île, tels Antonio Maceo et José Martí qui jouèrent un rôle important dans l'indépendance de Cuba en 1902.

Jusqu'à la révolution cubaine, le seul accès possible était par voie de mer ; puis dans les années 1960 une route de col, La Farola, longue de 120 km et reliant Guantánamo à la baie, fut excavée dans la montagne : c'est l'un des épisodes de la révolution. La construction de cette route avait d'ailleurs déjà été programmée par le gouvernement Batista. Le col s'élève à 600 m et la route d'accès comporte onze ponts.

Culture locale et patrimoine modifier

  • Fuerte Matachín (musée municipal) : c'est aussi le bureau de l'historien de Baracoa, Alejandro Hartmann, personnalité de la culture cubaine.
  • La Punta : avec Matachin, El Castillo voici la troisième forteresse protégeant Baracoa au XVIIIe siècle des nombreux assauts venus de la mer. Un restaurant en plein air très bien aménagé. Des prix corrects, notamment pour goûter le poisson au cacao. Baracoa étant le principal producteur de cacao de Cuba, renommé pour sa qualité dans le monde entier.
  • El Castillo
  • L'église de Nuestra Señora Asunción de Baracoa
  • Le Malecón
 
Cascades du parc naturel El Campismo

Patrimoine naturel modifier

  • Les Cascades d'El Campismo : El Campismo est un parc naturel où coule le rio Toa.
  • Boca de Miel : village de pêcheurs le long de la plage de Baracoa qui comprend la playa Blanca, plage de sable blanc.
  • Playa Maguana : belle plage à 45 minutes de Baracoa, sable blanc et eaux turquoise.
  • Playa Manglito : plage de sable blanc, le long d'un lagon et d'un village de pécheurs bordé de cocotiers et d'amandiers.
  • Boca de Yumuri : dans l'est de Baracoa, une route mène à l'embouchure du fleuve Yumuri.


Personnalités nées à Baracoa modifier

Jumelage modifier

Baracoa possède un aéroport, l'Aeropuerto Gustavo Rizo (code AITA : BCA).

Notes et références modifier

  1. a b c d et e « Municipalité de Baracoa », carte, sur openstreetmap.org.
  2. « Baracoa », carte (les distances sont calculées avec l'outil "Directions"), sur google.com/maps.
  3. (es) « Localidades de Guantánamo », sur ecured.cu (consulté en ).
  4. a et b « Nibujón et sa baie », carte, sur openstreetmap.org.
  5. « Mont Cotilla (Alto de Cotilla) », carte, sur google.fr/maps.
  6. (en) « Guantánamo » > « Baracoa », sur citypopulation.de (consulté en ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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