Bangka

île indonésienne

Bangka
Pulau Bangka (id)
Image illustrative de l’article Bangka
Géographie
Pays Drapeau de l'Indonésie Indonésie
Archipel îles de la Sonde
Localisation Mer de Chine méridionale
Coordonnées 2° 15′ S, 106° 00′ E
Superficie 11 910 km2
Géologie Île continentale
Administration
Provinces Îles Bangka Belitung
Démographie
Population 960 692 hab. (2010)
Densité 80,66 hab./km2
Plus grande ville Pangkal Pinang
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC+7
Géolocalisation sur la carte : Indonésie
(Voir situation sur carte : Indonésie)
Bangka
Bangka
Îles en Indonésie

Bangka est une île d'Indonésie située au large de la côte orientale de Sumatra.

Bangka forme, avec sa voisine Belitung, la province des îles Bangka Belitung. La ville principale de Bangka est Pangkal Pinang.

Topographie

Géographie modifier

La superficie de l'île est de 11 910 km².

 
Le temple chinois de Fuk Tet Che dans le village d'Air Duren.

Démographie modifier

Sa population était de 960 692 habitants en 2010.

Histoire modifier

Le Mahâniddesa, ouvrage bouddhique écrit en pâli vers la fin du IIIe siècle, mentionne le nom de Vanka. Bangka semble donc être connue par les Indiens à l'époque[1].

 
L'inscription de Kedukan Bukit.
 
L'inscription de Kota Kapur.

Il semble que le village de Kota Kapur à Bangka ait été au VIe siècle le site d'un État qui pratiquait le culte de Vishnou[2]. C'est en outre à Kota Kapur qu'on a trouvé une inscription en vieux-malais, datée de 686, qui contient une imprécation au nom de la kadatuan (« principauté », du malais datu, « chef ») de Sriwijaya contre ceux qui violent sa loi. L'inscription de Kota Kapur est une des trois trouvées en Indonésie, qui attestent l'existence de ce puissant État, qui du VIIIe au XIIIe siècle, a contrôlé le trafic maritime dans le détroit de Malacca.

En 1710, la VOC (Compagnie néerlandaise des Indes orientales) découvre de l'étain à Bangka. Elle essaie d'obtenir du sultan de Palembang le monopole de son exploitation. Celle-ci sera assurée par des mineurs chinois.

Bangka est cédée aux Anglais par le sultan en 1812. En 1814, les Anglais l'échangent avec les Hollandais contre la ville de Cochin en Inde. En 1861, l'exploitation est reprise par le gouvernement colonial. Il sera finalement confié en 1924 à la société minière britannique Billiton.

Le 8 juin 1945 le croiseur lourd japonais Ashigara est coulé par le sous-marin britannique HMS Trenchant dans le détroit de Bangka.

Administration modifier

L'île est divisée en quatre kabupatens et une kota :

Économie modifier

 
Ouvriers dans une mine d'étain en 1930.

L'île de Bangka est surtout connue pour l'exploitation de minerai d'étain. Un tiers de la production mondiale d'étain provient de Bangka. L'extraction du minerai est pour la majorité faite de manière illégale, et l'étain est revendu sur un marché noir très organisé. Cette extraction illégale ravage l'île, et lui donne un aspect lunaire. Une réglementation des mines existe, mais même PT Timah, l'entreprise publique minière indonésienne, ne la respecte pas. Des cratères de la taille de terrains de football criblent le sol de l'île[3],[4].

Bangka, peuplée d'un million d'habitants, abrite la plus grande réserve au monde de cassitérite, un minéral composé de dioxyde d'étain[5]. Des dizaines de milliers d'hommes, payés en moyenne 6,2 euros par jour en 2012 (une somme près de deux fois supérieure au salaire minimum provincial de l'époque[6],[7]), creusent les fonds boueux d'étangs artificiels ou de mines sous-marines pour extraire le précieux sésame, qui rapporte plus de 52 millions d'euros chaque année à l'Indonésie[8],[9]. Les accidents du travail sont nombreux et plusieurs dizaines de décès sont recensés chaque année[9]. La construction d'un ordiphone nécessite 1 à 10 grammes d'étain, celle d'une tablette ou d'un ordinateur portable près de 30[5].

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. Nadine Dalsheimer et Pierre-Yves Manguin, "Visnu mitrés et réseaux marchands en Asie du Sud-Est : nouvelles données archéologiques sur le Ier millénaire apr. J.-C.", Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, Tome 85, 1998, pp. 87-123, p. 97
  2. Ibid., p. 101
  3. « Ecocide : L’étain meurtrier », sur Lemonde.fr, (consulté le )
  4. Arnaud Guiguitant, « Indonésie, les damnés de l'étain », Le Figaro Magazine,‎ , p. 58-67 (lire en ligne).
  5. a et b "Bangka, l'île indonésienne sacrifiée au nom de la poudre d'étain", par Nicolas Bertrand et Thomas Donzel - France 2  [1]
  6. (id) « TATA KELOLA PENAMBANGAN » [PDF], Timah, (consulté le )
  7. Thierry Osifre, « Les cours indicatifs des devises du 28 novembre 2012 », Le Particulier, (consulté le )
  8. En Indonésie, ils risquent leur vie pour l'étain des smartphones », par l'AFP, le 11 janvier 2017, sur le site de Sciencesetavenir   [2]
  9. a et b (en) Kate Hodal, « Death metal: tin mining in Indonesia », The Guardian, (consulté le )


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