Balzac au théâtre

Le théâtre n’est pas le moyen d’expression le plus naturel d’Honoré de Balzac, mais le genre dramatique est celui qui permet le plus rapidement de se faire de l’argent. Aussi l’endetté perpétuel voit-il dans l’écriture dramatique une source de revenu. Le , sa toute première pièce, Le Nègre (une allusion à son travail harassant de nègre littéraire chez Lepoitevin) est refusée par le théâtre de la Gaîté à Paris. Pratiquement toutes ses tentatives suivantes seront vaines, ne resteront à l’affiche que quelques jours (L’École des ménages, en 1839), ou seront interdites (Vautrin, en 1840). Les Ressources de Quinola, créées au Théâtre de l'Odéon le , connaissent un échec cuisant, ce qui n’empêche pas Balzac de persévérer dans le genre avec Paméla Giraud (théâtre de la Gaîté), créée le , et La Marâtre (Théâtre-Historique, le ).

Cependant Mercadet le faiseur, comédie jouée le après sa mort, obtient un certain succès. L’œuvre, étonnamment moderne, met en scène un spéculateur cynique et sympathique qui tire toujours son épingle du jeu dans les situations les plus périlleuses. Mais ce sont surtout les générations suivantes qui en ont apprécié les qualités : l’œuvre n’a jamais cessé d’être jouée depuis sa première représentation.

Et le type humain décrit par l’auteur de La Comédie humaine a donné naissance à un nouveau mot de la langue française : un « faiseur[1] » selon la définition de Léo Lespès est « un homme qui crée trop, qui tente cent affaires sans en réussir une seule, et rend souvent la confiance publique victime de ses entraînements. En général, le faiseur n’est point un malhonnête homme ; la preuve en est facile à déduire ; c’est un homme de travail, d’activité et d’illusions ; il est plus dangereux que coupable, il se trompe le premier en trompant autrui ».

C’est au répertoire de la Comédie-Française qu’on trouve le plus grand nombre d’œuvres de Balzac, soit dans leur forme d’origine (Le Faiseur) soit sous forme d’adaptation de ses romans : Vautrin d’Émile Guiraud, en 1922, et surtout La Rabouilleuse d’Émile Fabre (1936) qui connaît de nombreuses reprises. En 1943, pour le centenaire de La Comédie humaine, Émile Fabre met en scène Vidocq chez Balzac, avec André Brunot dans le rôle du romancier.

Représentations du Faiseur modifier

Adaptations de romans et pièces de théâtre de Balzac modifier

Notes et références modifier

  1. La définition actuelle de faiseur est : « Personne qui cherche à se faire valoir, hâbleur » (Larousse).
  2. Séraphîta au théâtre de l'Île-Saint-Louis