Bécégite

réaction à la vaccination au BCG

La bécégite est une complication de la vaccination par le BCG, le plus souvent bénigne. C'est une réaction inflammatoire locale ou régionale, elle s’observe le plus fréquemment chez des enfants vaccinés avant l’âge de 6 mois, voire d’un an, et est favorisée par une dose trop importante de vaccin, ou un site d'injection trop profond (intra musculaire au lieu d'intra dermique). Elle peut également survenir après immunothérapie pour le cancer de la vessie[1].

Historique modifier

Jusqu'au , à la suite de la vaccination des appelés du contingent après leur incorporation, il arrivait fréquemment de voir 10 à 15 % d'entre eux développer une bécégite[réf. nécessaire], soit à la suite d'une erreur d'interprétation du résultat au test Mantoux, soit à la suite d'une erreur de dosage dans la quantité administrée en injection intramusculaire[2].

Chez l'enfant modifier

La bécégite disséminée est une complication très grave, parfois mortelle, survenant dans un tiers des cas chez des enfants présentant un déficit immunitaire combiné sévère (DICS). En 2007, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a cessé de recommander le BCG pour les nourrissons séropositifs, même s'il existe un risque élevé d'exposition à la tuberculose[3].

Le nombre total de bécégites disséminées est estimé d'après l'Académie française de médecine à une douzaine de cas par an en France[4] et d'après la Direction générale de la santé à deux à cinq fois pour un million de vaccinés[5].

Chez l'adulte modifier

Les premiers symptômes peuvent être retardés de plusieurs mois ou années après l'instillation du BCG[6]. La bécégite se manifeste le plus souvent par un tableau proche d'une tuberculose miliaire. Elle peut avoir également une forme ostéo-articulaire[7]. Il peut y avoir une atteinte du système nerveux central[8] ainsi que le développement d'anévrisme mycotique[9].

Notes et références modifier

  1. Elsevier Masson, « Revue des Maladies Respiratoires », sur www.rev-mal-respir.com (consulté le )
  2. Lorsque la conscription était obligatoire en France (de son instauration durant la Révolution française, jusqu'à sa suppression durant le premier septennat de Jacques Chirac, à effet du 1er janvier 1999), les soldats appelés du contingent, recevaient parfois des soins(injections, pansements...) effectués par des "infirmiers" non professionnels (eux-mêmes effectuant également leur service militaire légal), qui ne respectaient pas nécessairement les règles de l'art médical.
  3. (en) World Health Organization, « Revised BCG vaccination guidelines for infants at risk for HIV infection = Révision des lignes directrices relatives à la vaccination par le BCG des nourrissons exposés au risque d’infection par le VIH », Weekly Epidemiological Record = Relevé épidémiologique hebdomadaire, vol. 82, no 21,‎ , p. 193–196 (lire en ligne, consulté le )
  4. (fr) Avenir de la vaccination par le BCG en France (article en ligne). Pierre Bégué, Académie française de médecine
  5. (fr) Vaccination par le BCG, Direction générale de la santé, Bureau Risques infectieux et politique vaccinale
  6. Liu Y, Lu J, Huang Y, Ma L, Clinical spectrum of complications induced by intravesical immunotherapy of bacillus Calmette-Guérin for bladder cancer, J Oncol, 2019;2019:6230409-6230409
  7. Pérez-Jacoiste Asín MA, Fernández-Ruiz M, López-Medrano F et al. Bacillus Calmette-Guérin (BCG) infection following intravesical BCG administration as adjunctive therapy for bladder cancer: incidence, risk factors, and outcome in a single-institution series and review of the literature, Medicine, (Baltimore) 2014;93:236-254
  8. Parent M-E, Richer M, Liang P, The first case of bacillus Calmette-Guérin-induced small-vessel central nervous system vasculitis, Clin Rheumatol, 2018;37:2297-2302
  9. Lee CJ, Davila D, Dua A et al. Disseminated mycotic aneurysms following intravesical bacillus Calmette-Guérin therapy for bladder cancer: case discussion and systematic treatment algorithm, Ann Vasc Surg, 2017;39:284.e5-284.e10