Azuré des anthyllides

espèce de lépidoptère du genre Cyaniris

Cyaniris semiargus • Demi-argus

L’Azuré des anthyllides ou Demi-argus (Cyaniris semiargus) est une espèce paléarctique de lépidoptères de la famille des Lycaenidae et de la sous-famille des Polyommatinae.

Description modifier

Imago modifier

L'imago de Cyaniris semiargus est un papillon de petite taille qui présente un net dimorphisme sexuel.

Le dessus du mâle est bleu-violet foncé bordé d'une marge brun sombre et d'une frange blanche. Celui de la femelle est brun avec une frange blanche, et parfois un léger semis d'écailles bleues. Les femelles de la sous-espèce grecque parnassia, et plus encore celles de la sous-espèce helena, présentent en plus une rangée submarginale de taches orange.

Le revers est gris-beige orné d'une rangée postdiscale de points noirs cerclés de blanc, mais dépourvu de dessins marginaux et submarginaux, à l'exception des femelles des sous-espèces parnassia et helena qui présentent la même rangée de taches orange qu'au recto.

Chenille modifier

La chenille, petite et trapue, possède une tête rétractile noire et un corps vert clair avec une ligne dorsale vert foncé[1].

Systématique modifier

L'espèce Cyaniris semiargus a été décrite par l'entomologiste allemand Siegmund Adrian von Rothenburg en 1775, sous le nom initial de Papilio semiargus[2]. La localité type est la Saxe.

Elle est parfois mentionnée dans la littérature sous le nom de Polyommatus semiargus, mais de récentes études de phylogénie moléculaire ont montré que Cyaniris doit bien être considéré comme un genre à part entière[3].

Sous-espèces modifier

Selon Funet[4] :

  • Cyaniris semiargus semiargusEurope, Caucase, Sibérie centrale et occidentale, Extrême-Orient
  • Cyaniris semiargus amurensis (Tutt, 1909)Extrême-Orient
  • Cyaniris semiargus altaiana (Tutt, 1909)Extrême-Orient
  • Cyaniris semiargus atra (Grum-Grshimailo, 1885)Asie centrale
  • Cyaniris semiargus jiadengyunus Huang & Murayama, 1992Altaï
  • Cyaniris semiargus maroccana (Lucas, 1920)Maroc
  • Cyaniris semiargus tartessus (Gil-T. et Huertas, 2007) — Sud-Ouest de l'Espagne
  • Cyaniris semiargus transiens (Melcon, 1910)Espagne
  • Cyaniris semiargus uralensis (Tutt, 1909)Oural

Les deux sous-espèces suivantes  :

  • Cyaniris semiargus helena (Staudinger, 1862)Grèce[5]
  • Cyaniris semiargus parnassia (Staudinger, 1870)

sont parfois intégrées à l'espèce voisine Cyaniris bellis, répandue en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, et dont le statut et les contours sont incertains.

Noms vernaculaires modifier

  • en français : le Demi-argus, l'Azuré des anthyllides, l'Argus violet
  • en anglais : Mazarine blue
  • en allemand : der Rotklee-Bläuling
  • en espagnol : Falsa Limbada

Biologie modifier

Période de vol et hivernation modifier

Ce papillon hiverne au stade de chenille. Les chenilles et les chrysalides sont soignées par des fourmis du genre Lasius (celles de C. s. helena sont soignées par Campanostrus vagus et Campanostrus aethiops)[5].

Il vole en une génération, d'avril à fin juin[5].

Plantes-hôtes modifier

Sa plante-hôte est Trifolium pratense (Trifolium physodes pour C. s. helena)[5]. Les chenilles consomment les parties reproductrices (ovaire, graines, fleurs)[6].

 
Cyaniris semiargus femelle pondant à la base d'une inflorescence de trèfle







Distribution et biotopes modifier

Cyaniris semiargus est une espèce paléarctique dont l'aire de répartition couvre l'Europe et l'Asie tempérées[4],[5]. Elle peut inclure le Maroc, la Turquie et le Moyen-Orient, selon que ces populations sont attribuées ou non à l'espèce voisine Cyaniris bellis.

En France métropolitaine, l'espèce est répandue sur la majeure partie du territoire, mais est plus rare dans le tiers nord-ouest[7],[8]. Elle est absente de Corse.

Son habitat est constitué de prairies et lieux broussailleux humides où pousse la plante-hôte de sa chenille.

Statut et protection modifier

En France, la Liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine considère Cyaniris semiargus comme une espèce de préoccupation mineure (LC)[9], et il n'a pas de statut de protection particulier au niveau national[10].

Notes et références modifier

  1. (Carter 2001)
  2. Der Naturforscher 6: 20.
  3. (en) G. Talavera et al., « Establishing criteria for higher-level classification using molecular data: the systematics of Polyommatus blue butterflies (Lepidoptera, Lycaenidae) », Cladistics, vol. 29, no 2,‎ , p. 166–192 (DOI 10.1111/j.1096-0031.2012.00421.x, lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b funet
  5. a b c d et e (Tolman et Lewington 2010)
  6. Thibault Lorin et Alan Cooper, Guide pratique des papillons de France, dl 2019 (ISBN 978-2-603-02678-6 et 2-603-02678-X, OCLC 1138663832, lire en ligne)
  7. Lépi'Net
  8. Diatheo
  9. Tableau synthétique de la Liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine
  10. INPN — Statuts

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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Références taxinomiques modifier

Bibliographie modifier

  • Tom Tolman et Richard Lewington, Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, Paris, Delachaux et Niestlé, , 384 p. (ISBN 978-2-603-01649-7)
  • D.J. Carter (ill. B. Hargreaves), Guide des chenilles d'Europe, Paris, Delachaux et Niestlé, coll. « Les guides du naturaliste », , 311 p. (ISBN 978-2-603-01444-8)
  • Tristan Lafranchis, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Biotope, coll. « Parthénope », (ISBN 978-2-9510379-2-2)
  • Pro Natura — Ligue Suisse pour la Protection de la Nature, Les papillons de jour et leurs biotopes : Espèces • Dangers qui les menacent • Protection. Volume 1, , 516 p. (ISBN 978-3-85587-403-3)