Augusta-Victoria de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg

impératrice allemande
Augusta-Victoria de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg
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L'impératrice Augusta-Victoria en 1913.

Titres

Épouse du prétendant au trône royal de Prusse et au trône impérial allemand


(2 ans, 5 mois et 2 jours)

Prédécesseur Elle-même (reine de Prusse et impératrice allemande)
Successeur Hermine Reuss zu Greiz

Reine de Prusse


(30 ans, 4 mois et 25 jours)

Prédécesseur Victoria du Royaume-Uni
Successeur Instauration de l'État libre de Prusse

Impératrice allemande


(30 ans, 4 mois et 25 jours)

Prédécesseur Victoria du Royaume-Uni
Successeur Instauration de la République de Weimar
Biographie
Dynastie Maison de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg
Naissance
Sommerfeld, Brandebourg (Prusse)
Décès (à 62 ans)
Doorn, Utrecht (Pays-Bas)
Père Frédéric-Auguste de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg
Mère Adélaïde de Hohenlohe-Langenbourg
Conjoint Guillaume II
Enfants Guillaume de Prusse
Eitel-Frédéric de Prusse
Adalbert de Prusse
Auguste-Guillaume de Prusse
Oscar de Prusse
Joachim de Prusse
Victoria-Louise de Prusse
Religion Luthérianisme

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Augusta-Victoria de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg, née le à Sommerfeld et morte le à Doorn, est une princesse germano-danoise, impératrice allemande et reine de Prusse par son mariage avec Guillaume II.

Biographie modifier

Famille et jeunesse modifier

Fille de Frédéric-Auguste de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg et d'Adélaïde de Hohenlohe-Langenbourg[1], elle est une petite-nièce de la reine Victoria du Royaume-Uni. Elle est la sœur aînée de Caroline-Mathilde, d'Ernest-Gonthier et de Louise-Sophie de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg.

Surnommée « Donna » par sa famille[2], elle passe son enfance dans le Schleswig, où elle ne connaît pratiquement rien du monde.

Mariage et descendance modifier

 
L'impératrice Augusta-Victoria par Philip de Laszlo en 1908.

Sans illusion sur son avenir de princesse issue d'une dynastie secondaire et venant d'une région reculée d'Allemagne, elle est fiancée à son cousin le prince Ernest de Saxe-Meiningen, fils cadet du duc Georges II de Saxe-Meiningen-Hildburghausen et de la princesse Théodora de Hohenlohe-Langenbourg, lorsqu'une des cousines de sa mère, la princesse héritière Victoria de Prusse, épouse du Kronprinz Frédéric, la remarque et songe à elle pour épouser son fils aîné le prince Guillaume. Ses fiançailles avec le prince de Saxe-Meiningen sont alors rompues.

Guillaume avait d'abord demandé en mariage sa cousine, Élisabeth de Hesse-Darmstadt, mais celle-ci avait refusé. Vexé, il est déterminé à épouser rapidement une autre princesse. La famille de Guillaume est à l'origine contre le mariage avec Augusta-Victoria, dont le père n'est même pas un souverain. Cependant, le chancelier Otto von Bismarck est un fervent partisan de l'union, estimant que cela mettrait fin au différend entre le gouvernement prussien et le père d'Augusta-Victoria[3]. En fin de compte, l'intransigeance de Guillaume et le soutien de Bismarck persuadent la famille impériale à donner son consentement officiel.

La jeune princesse tombe amoureuse de son futur mari au premier regard et sera toute sa vie la première admiratrice du « Kaiser ». D'ailleurs, le prince apprécie chez la jeune femme l'absence de coquetterie et sa profonde piété.

Le mariage est célébré le . Le couple a sept enfants en dix ans de mariage dont six fils, ce qui consolide particulièrement la Maison de Hohenzollern :

Elle a une nette préférence pour son plus jeune fils, le prince Joachim, et pour sa fille, la princesse Victoria-Louise, dont le mariage est vécu douloureusement. Elle veille à l'éducation de ses enfants, qui est stricte, mais elle se montre assez indulgente.

Elle a une relation quelque peu tiède avec sa belle-mère, qui avait espéré que la jeune femme aiderait à combler le fossé entre elle et Guillaume, ce qui n'est pas le cas. L'impératrice douairière est également ennuyée que le titre de chef de la Croix-Rouge soit attribué à Augusta-Victoria, qui n'a aucune expérience ou inclination pour les soins infirmiers ou les activités caritatives, bien que dans ses mémoires, la princesse Victoria-Louise brosse un tableau différent, déclarant que sa mère aimait le travail caritatif. L'impératrice prend souvent plaisir à snober sa belle-mère, généralement par de petits incidents, comme en lui disant qu'elle porterait une robe différente de celle recommandée par Victoria, qu'elle ne monterait pas à cheval pour retrouver sa silhouette après l'accouchement, Guillaume n'ayant pas l'intention de s'arrêter à un seul fils, ou encore en l'informant que sa fille, Victoria-Louise, n'est pas nommée en son honneur, bien que, encore une fois, dans ses mémoires, la princesse déclare qu'elle porte le nom de sa grand-mère et de son arrière-grand-mère, Victoria. Augusta-Victoria et sa belle-mère se rapprochent pendant quelques années lorsque Guillaume devient empereur, car elle est souvent seule lorsqu'il est occupé par des exercices militaires. Elle ne laisse toutefois jamais ses enfants seuls avec leur grand-mère, de peur qu'ils ne soient influencés par son libéralisme. Augusta-Victoria est au chevet de Victoria à sa mort en 1901.

 
L'impératrice Augusta-Victoria et sa fille la princesse Victoria-Louise à Berlin en 1911.

Augusta-Victoria a également des relations peu cordiales avec certaines de ses belles-sœurs, en particulier avec Sophie, princesse héritière de Grèce. En 1890, lorsque Sophie annonce son intention de se convertir à l'orthodoxie grecque, Augusta-Victoria la convoque et lui dit que si elle le faisait, non seulement Guillaume, en tant que chef de l'Église protestante de l'Union prussienne, trouverait cela inacceptable, mais qu'elle serait interdite de revenir en Allemagne et que son âme finirait en enfer. Sophie lui répond que sa religion est uniquement son affaire. Augusta-Victoria devient hystérique et donne naissance prématurément à son fils, le prince Joachim, qu'elle surprotège toute sa vie, le croyant délicat. Guillaume écrit à sa mère que si l'enfant n'avait pas survécu, cela aurait été de la faute de Sophie.

Durant le règne de son mari et jusqu'en exil, elle ne s'occupe pas de politique, incarnant les vertus de la « Hausfrau » allemande, ce qui la rend populaire. Elle n'aime ni les catholiques, ni les étrangers. Elle choisit ses dames d'honneur uniquement dans des milieux protestants de l'Allemagne du Nord et, pendant le règne de son mari, fera édifier un grand nombre de lieux de culte luthériens, notamment à Berlin (église de la Réconciliation) et à Metz.

Pendant la Première Guerre mondiale, l'impératrice rend visite aux blessés et fonde des hôpitaux.

Dernières années modifier

 
L'impératrice Augusta-Victoria.

Lorsqu'en , le Kaiser fuit l'Allemagne et se réfugie aux Pays-Bas, elle reste seule avec sa belle-fille, la princesse héritière Cécilie, à Potsdam. Elle obtient du gouvernement provisoire de pouvoir aller rejoindre son mari aux Pays-Bas, le .

Atteinte d'une affection cardiaque, et ayant douloureusement subi l'échec du mariage de son fils préféré, le prince Joachim, elle meurt le , peu après le suicide de celui-ci. Son petit-fils, le prince Louis-Ferdinand de Prusse, conservera une admiration sans borne pour sa grand-mère.

Devenu veuf, Guillaume II se remarie le avec Hermine Reuss zu Greiz, princesse douairière de Schönaich-Carolath.

Distinctions modifier

Hommages modifier

Une rose lui est dédiée en 1891 sous le nom de Kaiserin Auguste Viktoria[15]. La baie de l'Impératrice-Augusta en Papouasie-Nouvelle-Guinée porte son nom, ainsi que l'hôpital Augusta Victoria à Jérusalem.

Ascendance modifier

Notes et références modifier

  1. (de) Gothaisches genealogisches Taschenbuch nebst diplomatisch-statistischem Jahrbuch: 1873, Gotha, (lire en ligne), p. 30
  2. (en) Eliakim Littell et Robert S. Littell, « The Last Hohenzollern Empress », Littell, Son and Company, vol. 309,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Radziwill, p. 30.
  4. « Guía Oficial de España », Guía Oficial de España,‎ , p. 166 (lire en ligne, consulté le )
  5. Hof- und Staats-Handbuch des Königreich Württemberg (1907), "Königliche Orden" p. 136
  6. (ja) 刑部芳則, 明治時代の勲章外交儀礼, 明治聖徳記念学会紀要,‎ (lire en ligne), p. 157
  7. « Image » [JPG], sur C7.alamy.com (consulté le )
  8. « Image » [JPG], sur C7.alamy.com (consulté le )
  9. « Image » [JPG], sur C7.alamy.com (consulté le )
  10. « Image » [JPG], sur C7.alamy.com (consulté le )
  11. « Empress Augusta Victoria wearing decorations » [archive du ], sur S3-us-west-2.amazonaws.com (consulté le )
  12. « Empress Augusta Victoria wearing Orders and Decorations », sur C7.alamy.com (consulté le )
  13. « Image » [JPG], sur Media.gettyimages.com (consulté le )
  14. Joseph Whitaker, An Almanack for the Year of Our Lord ..., J. Whitaker, (lire en ligne), p. 112
  15. François Joyaux, Nouvelle Encyclopédie des roses anciennes, Ulmer, 2005, page 241.

Bibliographie modifier

  • Catherine Radziwill, The Royal Marriage Market of Europe, New York, Funk and Wagnalls Company, (ISBN 1-4589-9988-2, lire en ligne)
  • Van der Kiste, John: The last German Empress: A life of Empress Augusta Victoria, Consort of Emperor William II. CreateSpace, 2015
  • Thomas Weiberg: … wie immer Deine Dona. Verlobung und Hochzeit des letzten deutschen Kaiserpaares. Isensee-Verlag, Oldenburg 2007, (ISBN 978-3-89995-406-7).
  • Jörg Kirschstein: Auguste Victoria. Porträt einer Kaiserin.edition q im be.bra Verlag, Berlin 2021, (ISBN 978-3-86124-739-5).
  • Heinrich Freiherr von Massenbach: Die Hohenzollern einst und jetzt. 15. Auflage. Verlag Tradition und Leben, Schleching 1994, (ISBN 3-9800373-0-4).
  • Angelika Obert: Kaiserin Auguste Victoria. Wie die Provinzprinzessin zur Kaiserin der Herzen wurde. Wichern, Berlin 2011, (ISBN 978-3-88981-312-1).
  • Thomas Parent: Auguste Victoria – Frau und Mutter, Landesmutter, Kaiserin. Zur Biographie der Namenspatronin der zweitletzten Zeche des Ruhrgebiets. In: Märkisches Jahrbuch für Geschichte, Bd. 117, Essen 2018, S. 103–154, (ISBN 978-3-8375-1935-8).
  • (de) Gottfried Traub (de), « Auguste Viktoria », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 1, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 452 (original numérisé).

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