Attaque d'Abqaïq et de Khurais

attaque de drones
Attaque d'Abqaïq et de Khurais
Description de cette image, également commentée ci-après
Photos satellites des sites pétroliers d'Abqaïq et de Khurais
Informations générales
Date
Lieu Abqaïq et Khurais (Arabie saoudite)
Issue Sites pétroliers gravement endommagés
Belligérants
Houthis (revendiqué)
Drapeau de l'Iran Iran (d'après les Occidentaux[1] et l’Arabie saoudite)
Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite
Forces en présence
Drones et/ou missiles
Pertes
Inconnues

Guerre civile yéménite

Coordonnées 25° 55′ 43″ nord, 49° 41′ 09″ est
Géolocalisation sur la carte : Arabie saoudite
(Voir situation sur carte : Arabie saoudite)
Attaque d'Abqaïq et de Khurais

L'attaque d'Abqaïq et de Khurais est une attaque aérienne, vraisemblablement commise par drone[2], ayant eu lieu le en Arabie saoudite. Les bombardements ont visé les installations de traitement de pétrole Saudi Aramco à Abqaïq et Khurais, dans l'est de l'Arabie saoudite.

Le mouvement houthi, groupe rebelle engagé au Yémen, a revendiqué l'attaque. Les États-Unis et d'autres nations l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, affirment cependant que l'Iran est à l'origine des frappes[3] et qu'elle aurait utilisé des missiles de croisière[4]. Un groupe d'experts de l'Organisation des Nations unies affirme début janvier 2020 que l'attaque ne vient pas des Houtis[5]. L'attaque s'inscrit dans le cadre de l'intervention de l'Arabie saoudite dans la guerre civile yéménite et des tensions avec l'Iran.

Contexte modifier

 
Le pétrolier MV Kokuka Courageous, un des navires victimes d'attaques dans le golfe d'Oman.

Deux autres attaques réussies contre l'industrie pétrochimique saoudienne ont eu lieu précédemment. Au même moment ont lieu des sabotages et des arraisonnements de pétroliers dans le Golfe Persique et le golfe d'Oman. Les attaques sur le territoire saoudien, revendiquées par les Houthis, ont touché le l'oléoduc Est-Ouest, connu aussi sous le nom de Petroline, et le le champ pétrolier de Shayba[6]. Ce mouvement frappe régulièrement divers cibles saoudiennes dont l'aéroport international d'Abha.

Les attaques modifier

L'attaque, déclenchée à 4 h du matin (UTC+03:00), provoque de grands incendies dans les raffineries saoudiennes ciblées et les deux installations sont fermées en attente de réparations, ce qui réduit la production de pétrole de l'Arabie saoudite d'environ 60 %[2] — soit environ 5 % de la production mondiale de pétrole[2] — passant de 9,7 millions de barils par jour à 4 millions de bbl/j et entraîne une déstabilisation des marchés financiers mondiaux[7].

Saudi Aramco et les photos satellites de DigitalGlobe indiquent 18 impacts sur des installations critiques dont des tours de stabilisation, servant notamment à séparer le gaz du pétrole brut et des réservoirs de carburant[8]. Selon un responsable d'Aramco, Khaled al-Ghamdi, 6 000 ouvriers sont impliqués dans les travaux de réparation contre 112 sur le site habituellement. « En moins de 24 heures, 30% de l'usine était opérationnelle », a-t-il dit, affirmant que « la production sera au même niveau qu'avant l'attaque d'ici la fin du mois ». « Nous reviendrons plus forts », mais des spécialistes jugent cet objectif ambitieux et estiment que certaines réparations nécessiteraient plusieurs semaines[9].

Il y a au moins deux installations endommagés à Khurais[8]. Aucun décès n'a été signalé lors des attaques.

Selon les autorités saoudiennes, dix-huit drones et sept missiles de croisière ont été utilisés[9].

Responsabilité des attaques modifier

Selon les résultats d'une commission d'experts des Nations unies publiés le 10 janvier 2020, « les projectiles tirés en direction d’Abqaiq et de Khurais sont respectivement arrivés du nord-nord-ouest et nord-nord-est, et non pas du sud comme on pourrait s’y attendre dans le cas d’un lancement depuis le territoire yéménite. » Par ailleurs, les experts doutent également que les drones et les missiles ayant visé les installations saoudiennes et qui sont « « relativement sophistiqués, aient pu être « développés et fabriqués au Yémen »[5].

Pour Gilles Kepel, si les tirs de missiles ont été revendiqués initialement par les Houthis yéménites, ils sont imputables en réalité au Hezbollah irakien (les deux organisations étant téléguidées par le corps des Gardiens de la révolution islamique iranien)[10].

Vidéographie modifier

Notes et références modifier

  1. (en) « Joint statement by the heads of state and government of France, Germany and the United Kingdom », sur Gouvernement fédéral allemand, (consulté le ).
  2. a b et c Steve Tenré avec AFP, « Attaque contre l'Arabie saoudite : les images satellites des dégâts », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. https://actu.orange.fr/monde/attaques-en-arabie-saoudite-washington-met-en-cause-l-iran-et-prepare-la-riposte-CNT000001jff94.html
  4. « Des missiles de croisière sur les installations saoudiennes? », JForum, (consulté le ).
  5. a et b Laurent Lagneau, « Pour un groupe d’experts de l’ONU, les Houthis ne sont pas les auteurs des attaques contre les sites pétroliers saoudiens », sur www.opex360.com, Opex 360, (consulté le )
  6. (en) Jon Gambrell, « Yemen rebel drone attack targets remote Saudi oil field », sur Associated Press, (consulté le ).
  7. Armin Arefi, « Attaques contre des sites pétroliers : « En Arabie saoudite, c'est le choc et l'inquiétude » », sur Le Point, (consulté le ).
  8. a et b (en) DigitalGlobe, « Image satellite », sur Associated Press, (consulté le ).
  9. a et b Anuj Chopra, « L'Arabie saoudite dévoile les dégâts sur ses installations pétrolières », sur Corse-Matin, (consulté le ).
  10. Gilles Kepel, Macron à Dubaï, Doha et Djedda : géopolitique d’un itinéraire, legrandcontinent.eu, 10 décembre 2021