Atropos

divinité de la mythologie grecque

Atropos
Déesse de la mythologie grecque
Bas relief d'Atropos sectionnant le fil de la vie
Bas relief d'Atropos sectionnant le fil de la vie
Caractéristiques
Autre(s) nom(s) Aisa, l'Inflexible, l'Inexorable, l'Éternelle
Nom Ἄτροπος (grec ancien)
Morta (latin)
Fonction principale Déesse de la destinée
Fonction secondaire Celle qui coupe le fil de la vie
Représentation l'aînée et la plus petite
Lieu d'origine Grèce
Période d'origine Antiquité gréco-romaine
Groupe divin Divinités primordiales : première génération
Culte
Mentionné dans L'Odyssée et L'Iliade d'Homère; La République de Platon; Théogonie d'Hésiode; Le Bouclier d'Héraclès de Pseudo-Hésiode
Famille
Père Zeus (avec Thémis); ou bien Érèbe (avec Nyx)
Mère Thémis (avec Zeus); ou bien Nyx (avec Érèbe); ou bien 'Ananké (seule)
Fratrie Clotho, Lachésis, (si fille d'Érèbe et et Nyx, alors sœur de) Thanatos et d'Hypnos

Atropos (du grec ancien : Ἄτροπος "sans tour") ou Aisa, dans la mythologie grecque, est une des trois Moires, divinités du destin. Son homologue romaine, chez les Parques, est Morta.

Atropos, l'aînée des Trois Moires, est connue comme l'Inflexible[1]. C'est Atropos qui choisit la forme de la mort et termine l'existence terrestre des mortels en leur coupant le fil de la vie[2]. Elle travaille avec ses deux sœurs, Clotho, qui tisse le fil, et Lachésis, qui en mesure la longueur. Atropos apparaît dans plusieurs histoires comme celles d'Atalante[3] et d'Achille.

Ascendances modifier

Son origine, ainsi que celle de ses deux sœurs, reste sujet à débat, même si certaines sources les définissent comme étant les filles de la nuit[4]. Il semble évident, cependant, qu'au cours d'une certaine période, les Moires ont cessé d'être associées uniquement à la mort pour devenir des puissances qui président au devenir des individus. Bien que principal dieu grec et leur père, le grand Zeus lui-même demeure soumis aux décisions des Moires, devenant l'instrument du destin plutôt que sa source. Selon Hésiode et sa Théogonie, Atropos et ses sœurs (Clotho et Lachésis) sont les filles d'Érèbe (les Ténèbres) et de Nyx (la Nuit) et les sœurs de Thanatos et d'Hypnos, même si plus loin dans le même ouvrage (ll. 901-906), elles sont présentées comme le fruit des amours de Zeus et de Thémis.

Des origines controversées modifier

Dans le poème grec, le Bouclier d'Héraclès, Atropos est décrite comme la plus ancienne et la plus petite des trois sœurs. Cette description est rare parmi les références à Atropos. Il n'est pas courant de rencontrer cette déité sous de multiples références, Il est possible que Platon soit derrière la création d'Atropos étant donné le fait que nombre des premières descriptions la mentionnent sous le nom d'Aisa[5], outre un manque de consensus chez les mythologues. Les incohérences des mentions historiques rendent difficile un choix définitif entre Aisa et Atropos, même si des références[5] tendent à démontrer qu'Aisa était le premier nom d'usage le plus fréquent, alors que celui d'Atropos gagnerait en popularité dans une période ultérieure[6].

Zoologie modifier

En herpétologie, Bitis atropos est le nom scientifique d'un serpent venimeux qui se réfère à Atropos[7].

En entomologie, Acherontia atropos, sphinx africain à tête de mort, est nommé en référence à Atropos.

Notes et références modifier

  1. (en) Clement of Alexandria. The Exhortation to the Greeks. The Rich Man's Salvation. To the Newly Baptized. Translated by G. W. Butterworth. Loeb Classical Library 92. Cambridge, MA: Harvard University Press, 1919, pg 52-53.
  2. (en) Columbia Electronic Encyclopedia, 6th Edition, Columbia University Press, (ISBN 9780787650155)
  3. (en) James Baldwin, Old Greek Stories, (ISBN 978-1421932125, lire en ligne), « The Story of Atalanta »
  4. Dans sa Théogonie, Hésiode cite par endroit Nyx comme seule ascendante des trois sœurs (au vers 217). C'est aussi le cas dans l’Hymne orphique, consacré aux Moires, ainsi que dans Les Euménides d'Eschyle)
  5. a et b Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne], XX, 127.
  6. (en) Carpenter, « The Fates of the Madrid Puteal », American Journal of Archaeology, vol. 29, no 2,‎ , p. 117–134 (ISSN 0002-9114, DOI 10.2307/497894, JSTOR 497894, lire en ligne)
  7. (en) Beolens, Bo; Watkins, Michael; Grayson, Michael (2011). The Eponym Dictionary of Reptiles. Baltimore: Johns Hopkins University Press. xiii + 296 pp. (ISBN 978-1-4214-0135-5). ("Atropos", p. 12).

Liens externes modifier