Atrophie musculaire progressive

affection dégénérative touchant le motoneurone, plus précisément le motoneurone inférieur ou (motoneurone spinal ou 2e motoneurone) de la corne antérieure

L'atrophie musculaire progressive (AMP), en anglais : Progressive muscular atrophy (PMA), encore appelée atrophie musculaire d'Aran-Duchenne ou maladie d'Aran-Duchenne, est une affection dégénérative touchant le motoneurone, plus précisément le motoneurone inférieur ou (motoneurone spinal ou 2e motoneurone) de la corne antérieure. L'AMP représente environ 4 % des cas de maladie du motoneurone[1]. Cette atteinte dégénérative des cornes antérieures se distingue de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), la maladie la plus commune du motoneurone, qui concerne à la fois les premier et deuxième motoneurones et de la sclérose latérale primitive, une maladie peu fréquente du motoneurone qui ne touche que le premier motoneurone (neurone corticospinal). Cette distinction est importante dans la mesure où le pronostic de l'AMP est meilleur que celui des autres formes.

Atrophie musculaire progressive

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Spécialité NeurologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
DiseasesDB 29149

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Histoire modifier

Bien que plus rare que la SLA, l'AMP a été décrite plus tôt, lorsqu'en 1850 le neurologue français François-Amilcar Aran publie onze cas sous le nom d'atrophie musculaire progressive. Son contemporain Duchenne de Boulogne avait lui-même décrit la maladie un an plus tôt, mais sans en faire l'objet d'une publication, si bien que l'ordre des auteurs dans la désignation éponymique ne suit pas l'ordre de priorité chronologique : on parle le plus souvent de « maladie d'Aran-Duchenne »[2]. Certains de ces cas ont été autopsiés par Jean Cruveilhier (1791-1874) d'où l'ancienne désignation de « paralysie de Cuveilhier ».

Symptômes modifier

La dégénérescence des neurones moteurs de la corne antérieure induit les symptômes suivants :

Chez certains patients, les symptômes ne concernent que les bras ou les jambes, voire un seul membre. On parle alors de bras ou de jambe « en fléau », en anglais : Flail Arm (FA) ou Flail Leg (FL), car les membres pendent sans tonus. Ces cas, bien qu'invalidants, ont un meilleur pronostic[1].

Diagnostic différentiel modifier

Contrairement à la sclérose latérale amyotrophique ou la sclérose latérale primitive, l'atrophie musculaire progressive se caractérise par l'absence de :

Diagnostic modifier

Le diagnostic se pose par exclusion, il n'y a pas de test spécifique censé confirmer ou infirmer cette pathologie. Parmi les affections à exclure on note la neuropathie motrice multifocale et amyotrophie spinale. L'IRM, l'examen clinique, et l'électromyographie permettent d'affiner le diagnostic. L'électromyographie montre notamment la dénervation dans les parties du corps affectés et parfois dans celles qui ne le paraissent pas encore. Il faut généralement plus de temps pour être diagnostiqué avec l'atrophie musculaire progressive que la sclérose latérale amyotrophique (SLA), en moyenne 20 mois pour l'atrophie musculaire progressive contre 15 mois pour la SLA[3].

Personnalités atteintes modifier

Références modifier

  1. a et b (en) Wijesekera LC, Mathers S, Talman P, Galtrey C, Parkinson MH, Ganesalingam J, Willey E, Ampong MA, Ellis CM, Shaw CE, Al-Chalabi A, Leigh PN., « Natural history and clinical features of the flail arm and flail leg ALS variants », Neurology, vol. 72, no 12,‎ , p. 1087–1094 (PMID 19307543, PMCID 2821838, DOI 10.1212/01.wnl.0000345041.83406.a2)
  2. (en) Visser J, de Jong JM, de Visser M., « The history of progressive muscular atrophy: Syndrome or disease? », Neurology, vol. 70, no 9,‎ , p. 723–727 (PMID 18299524, DOI 10.1212/01.wnl.0000302187.20239.93)
  3. (en) Visser J, de Visser M, Van den Berg-Vos RM, Van den Berg LH, Wokke JH, de Jong JM, Franssen H., « Interpretation of electrodiagnostic findings in sporadic progressive muscular atrophy. », J Neurol., vol. 255, no 6,‎ , p. 903–909 (PMID 18484238, DOI 10.1007/s00415-008-0813-y)
  4. (en) Martin Richards, « Gregory loses his final battle. RUGBY LEAGUE is mourning the death of former Great Britain and Warrington skipper Mike Gregory after he lost a four-year battle against a neurological disease », Daily Express,‎ (lire en ligne)

Liens externes modifier