Athil al-Noujaïfi

homme politique irakien
Atheel al-Nujaifi
Athil al-Noujaïfi en février 2014.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (65 ans)
MossoulVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie
Usama al-Nujayfi (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Al-Hadba (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Athil al-Noujaïfi (anglais : Atheel Alnujaifi ; arabe : أثيل النجيفي ; turc : Esil Nuceyfi), né en 1958, est un homme d'affaires[1], homme politique[1],[2], et commandant paramilitaire irakien[1],[2].

Famille modifier

Il est issu d'une famille de notables mossouliotes[2]. Il est le petit frère d'Oussama al-Noujaïfi (en), président du parlement irakien de 2010 à 2014[3].

Carrière politique modifier

En 2009, la liste Al-Hadba (en) qu'il coordonne obtient la majorité absolue des sièges au Conseil provincial de Ninive[4], ce qui lui permet d'être élu gouverneur de la province (ar)[5].

Au cours de son mandat, il ne parvient pas à lutter contre la corruption ni à assurer les besoins vitaux de tous ses administrés[1].

Lors des élections gouvernorales de 2013 en Ninive (en), son alliance Moutahidoun (en) — soutenue par le premier ministre Nouri al-Maliki — essuie une défaite électorale face à l'Alliance du Kurdistan de Netchirvan Barzani. Dans la province d'Al-Anbar, elle obtient cependant une majorité relative des suffrages[3].

Le , il annonce la suspension de la construction d'une école primaire iranienne au nom de Khomeini à Bartella, affirmant que « le choix de ce nom particulier [...] est un choix intentionnel visant à attiser les conflits »[6],[7].

Le , soit la veille de la bataille de Mossoul, il déclare qu'« il n'y a pas d'hommes armés ni à Mossoul ni dans ses environs » et que le couvre-feu imposé dans la ville n'est qu'une « mesure de précaution »[8].

Pendant la bataille de Mossoul, il convoque une session extraordinaire du Conseil provincial et appelle la population à résister face à l'avancée (en) de l'État islamique en Irak et au Levant mais n'est pas suivi[9],[10]. Le , dernier jour de la bataille, les combattants de l'organisation encerclent son palais et il manque de peu d'être capturé par ces derniers mais parvient à fuir vers Erbil avec l'aide de la police[11].

Le , le parlement irakien vote sa destitution par 169 voix sur 218[12].

Le , la commission d'enquête parlementaire sur la chute de Mossoul rend au président du parlement irakien, Salim al-Joubouri (en), un rapport qui accable — entre autres — Athil al-Noujaïfi[13],[14],[15].

Carrière militaire modifier

Au Kurdistan, il fonde les Hachd al-Watani (La « Mobilisation nationale »)[1],[2], un groupe armé de plusieurs milliers d'hommes, ennemi de l’État Islamique, qui prône une plus grande autonomie des régions sunnites du nord de l'Irak, et qui est hostile aux interventions des milices chiites irakiennes ou iraniennes dans la province de Ninive et au Kurdistan[1],[16].

Au cours de la bataille de Mossoul de 2016, grâce à ses bonnes relations auprès du gouvernement turc[17] — allié des Hachd al-Watani — il obtient le commandement de la Garde de Ninive, un groupe composé de 1 500 à 2 000 combattants arabes sunnites[18], tous originaires de Mossoul ou de ses environs[16],[17]. Ce groupe étant soutenu par la Turquie, ceci suscite la méfiance du gouvernement irakien[18].

Références modifier

  1. a b c d e et f Myriam Benraad, « Mossoul, clé de l’avenir d’un Irak unifié », sur Orient XXI, (consulté le )
  2. a b c et d Jean-Dominique Merchet, « Mossoul: la bataille des deux gouverneurs », L'Opinion, (consulté le )
  3. a et b « Irak: percée surprise des Kurdes dans une élection provinciale », Institut kurde de Paris, (consulté le )
  4. (ar) « العراق: نتائج انتخابات مجالس المحافظات الـ14 لانتخابات 2009 » [« Irak : résultats des 14 élections des conseils provinciaux pour les élections de 2009 »], Arab Elections Network,‎ (consulté le )
  5. (ar) « مخاوف بالموصل لانفصال ثلاث مناطق وانضمامها لكردستان » [« Craintes à Mossoul que trois régions fassent sécession et rejoignent le Kurdistan »], Al Jazeera,‎ (consulté le )
  6. (ar) « النجيفي يكشف عن إيقاف بناء مدرسة إيرانية تحمل اسم "الإمام الخميني" شرقي الموصل » [« Al-Noujaïfi révèle l'arrêt de la construction d'une école iranienne portant le nom « Imam Khomeini » à l'est de Mossoul »], sur Alsumaria TV,‎ (consulté le )
  7. (ar) « محافظ الموصل يوقف بناء مدرسة لأنها تحمل اسم الإمام الخميني! » [« Le gouverneur de Mossoul arrête la construction d'une école parce qu'elle porte le nom de l'Imam Khomeini ! »], Buratha News Agency,‎ (consulté le )
  8. (ar) « كيف سقطت مدينة الموصل؟ » [« Comment la ville de Mossoul est tombée ? »], Al Jazeera,‎ (consulté le )
  9. (ar) « العراق: «النخبة» تتحرك لتحرير رهائن»الأنبار» ... والأهالي يفرون من معارك الموصل » [« Irak : L'« Élite » s'apprête à libérer les otages d'« Al-Anbar »... et le peuple fuit les combats de Mossoul »], Al-Sabah (en),‎ (consulté le )
  10. (ar) « سقوط كركوك بأيدي المتشددين في العراق » [« La chute de Kirkouk aux mains des extrémistes en Irak »], sur Ammon News,‎ (consulté le )
  11. (ar) « أنباء عن سيطرة مسلحي "داعش" على الجانب الأيمن من الموصل » [« Rapports selon lesquels des militants de Daech prennent le contrôle de la partie droite de Mossoul »], Deutsche Welle,‎ (consulté le )
  12. (ar) « البرلمان العراقي يقيل محافظ نينوى أثيل النجيفي » [« Le parlement irakien limoge le gouverneur de Ninive, Athil al-Noujaïfi »], Al Jazeera,‎ (consulté le )
  13. (ar) « لجنة برلمانية تُحمّل المالكي مسؤولية سقوط الموصل » [« Une commission parlementaire tient al-Maliki pour responsable de la chute de Mossoul »], Deutsche Welle,‎ (consulté le )
  14. (ar) « اسماء المتهمين في تقرير لجنة سقوط الموصل ونص اتهام رئيس الحكومة السابق نوري المالكي. » [« Les noms des accusés dans le rapport de la commission sur la chute de Mossoul et le texte de l'accusation contre l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki. »], sur iraqkhair.com,‎ (consulté le )
  15. (ar) « "زمان الوصل" تحصل على وثيقة برلمانية عراقية تتهم تركيا والبشمركة في التورط بسقوط الموصل بيد "الدولة" » [« « Zaman Alwasl » obtient un document parlementaire irakien accusant la Turquie et les Peshmergas d'être impliqués dans la chute de Mossoul aux mains de « Dawla » »], sur Zaman Alwasl (ar),‎ (consulté le )
  16. a et b Boualem Rhoubachi, « La bataille de Mossoul se prépare sur fond de rivalités entre "libérateurs" », France 24, (consulté le )
  17. a et b Allan Kaval, « La Turquie s’organise pour peser dans la libération de Mossoul », Le Monde, (consulté le )
  18. a et b Catherine Gouëset, « Les enjeux de la bataille de Mossoul, centre de gravité de Daech », L'Express, (consulté le )