Association tunisienne de soutien des minorités

association tunisienne
Association tunisienne de soutien des minorités

Cadre
Forme juridique Association non gouvernementale
But Protection des minorités
Zone d’influence Tunisie
Fondation
Fondation 29 septembre 2011
Identité
Siège Tunis
Présidente Yamina Thabet
Site web www.atusmi.com

L'Association tunisienne de soutien des minorités (arabe : الجمعية التونسية لمساندة الأقليات) ou ATSM est une association non gouvernementale tunisienne qui lutte pour les droits des minorités, en visant notamment l'antisémitisme et l'homophobie.

Histoire modifier

Elle est fondée à l'initiative de quatre personnes — une étudiante en médecine, une enseignante en sciences naturelles, un avocat et un professeur d'éducation physique — le 29 septembre 2011, peu après la révolution, et compte une cinquantaine de membres quatre mois plus tard[1]. Elle s'engage à défendre les droits des minorités religieuses, culturelles, ethniques, sexuelles, physiques et sociales, en militant pour l'adoption d'un texte constitutionnel les garantissant[1], mais aussi à développer et enraciner les valeurs de la diversité dans la société tunisienne[2].

En décembre 2012, l'ATSM porte plainte pour incitation à la haine contre un imam pour un prêche appelant à un génocide divin des juifs et diffusé le 30 novembre[3],[4] sur Hannibal TV[5].

Peu après, son local est vandalisé et cambriolé, l'association accusant le 9 janvier 2013 la Ligue de protection de la révolution d'être derrière cette attaque dont l'origine serait l'organisation, le 29 décembre, d'une commémoration de la déportation des juifs tunisiens durant la Seconde Guerre mondiale[3],[4].

En avril 2013, après l'arrestation du chef du Parti libéral tunisien pour pratique de la sodomie, l'ATSM appelle à la dépénalisation de cette pratique sexuelle et à revoir le texte juridique qui lui est relatif[6]. En juin de la même année, l'ATSM porte plainte contre enseigne Carrefour qui avait publié une photo de joueurs de l'équipe de Tunisie de football distribuant des bananes à de jeunes sierra léonais[7]. En juillet, sa présidente, Yamina Thabet, annonce avoir reçu une menace de mort à la suite de la publication de faits sur la cohabitation entre musulmans et juifs en Tunisie[8]. En décembre, l'association parraine avec la Fondation pour la compréhension ethnique basée à New York une conférence sur l'Holocauste en Tunisie, une première dans un pays arabe, rassemblant historiens, chercheurs et écrivains[9].

En janvier 2014, à l'occasion du 168e anniversaire de l'abolition de l'esclavage en Tunisie, l'ATSM lance une vidéo de sensibilisation contre le racisme à l'égard des Tunisiens noirs, sous le slogan « L'esclavage a été aboli mais le racisme est toujours là »[10].

Dans le même temps, l'ATSM dénonce l'exclusion des minorités dans la nouvelle Constitution, notamment l'article 74 qui stipule que seul un musulman peut se porter candidat à la présidence de la République et l'article 39 sur l'enracinement de l'identité arabo-musulmane dans l'éducation, proposant de le remplacer par l'enracinement de l'identité tunisienne[11].

À la suite de l'élimination de l'équipe de Tunisie de football lors de la coupe d'Afrique des nations 2015, l'ATSM recense des cas d'agressions verbales et de propos racistes sur les réseaux sociaux prenant pour cible des noirs[12].

L'ATSM appelle en 2016 à l'abrogation de la circulaire du 5 novembre 1973 qui interdit le mariage des Tunisiennes musulmanes avec des non-musulmans[13].

Notes et références modifier

  1. a et b Stéphanie Pouessel, « Les marges renaissantes : Amazigh, Juif, Noir. Ce que la révolution a changé dans ce « petit pays homogène par excellence » qu'est la Tunisie », L'Année du Maghreb, vol. VIII, 2012, pp. 143-160.
  2. Omar Ben Gamra, « Chronique : Mémoire vive et droit des minorités », Tunivisions, 23 décembre 2013.
  3. a et b « Une ONG tunisienne accuse des militants pro-islamistes de l'avoir attaquée », Agence France-Presse, 9 janvier 2013.
  4. a et b « Les locaux de l'Association tunisienne de soutien des minorités vandalisés », Tunisie 14, 10 janvier 2013.
  5. « Tollé en Tunisie autour d'un sermon antisémite diffusé par MEMRI TV », MEMRI, 26 décembre 2012.
  6. « L'Association tunisienne de soutien aux minorités appelle à la dépénalisation de la sodomie », Business News, 6 avril 2013.
  7. « L'Association tunisienne de soutien des minorités poursuit Carrefour en justice », Espace Manager, 10 juin 2013.
  8. « La présidente de l'association de soutien des minorités menacée de mort », Mosaïque FM, 31 juillet 2013.
  9. David Illouz, « Une Conférence sur l'Holocauste en Tunisie, une première pour un pays arabe », Tuniscope, 17 décembre 2013.
  10. Yüsra N. M'hiri, « Société : Difficile d'être noir en Tunisie, 168 ans après l'abolition de l'esclavage », Kapitalis, 23 janvier 2014.
  11. « Tunisie : Une association dénonce l'exclusion des minorités dans la constitution », Directinfo, 20 janvier 2014.
  12. « Tunisie : des Noirs victimes d'actes « racistes » après l'élimination des Aigles de Carthage de la CAN », Agence panafricaine de presse, 3 février 2015.
  13. « Appels à l'annulation de la circulaire interdisant le mariage des Tunisiennes avec un non-musulman », Business News, 18 août 2016.

Articles connexes modifier