Asja Lācis

actrice et directrice de théâtre lettonne
Asja Lācis
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 88 ans)
RigaVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Anna LāceVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Activités
Conjoints
Jūlijs Lācis (d) (à partir de )
Bernhard Reich (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Influencée par
Distinction

Anna Lāce ou Anna Lācis, connue sous le nom Asja Lācis (russe : Анна 'Ася' Эрнестовна Лацис, Anna 'Asya' Ernestovna Latsis; allemand : Asja Lazis (née le à Līgatne, alors dans l'Empire russe, et morte le (à 88 ans) à Riga, alors en URSS) est une actrice et directrice de théâtre lettonne.

Biographie modifier

Anna Lācis (née Liepina), nait le 19 octobre 1891, près de Riga et reçoit son éducation au lycée Anna Kenina de Riga. En 1912, elle part à St. Petersbourg, où elle étude la psychologie à l'Institut Vladimir Bekhterev. Bolchévique dans les années 1920, Asja Lācis se rend célèbre avec ses troupes de théâtre prolétariennes pour les enfants et ses spectacles d'agitprop dans la Russie soviétique et la Lettonie. Elle a une fille Dagmara Ķimele.

En 1922, elle se rend en Allemagne, où elle fait la connaissance de Bertolt Brecht, Fritz Lang, Erwin Piscator, qu'elle initie aux idées de Vsevolod Meyerhold et Vladimir Maïakovski. Elle rencontre aussi son futur époux le critique et metteur en scène de théâtre autrichien Bernhard Reich (1894-1972).

En 1924, elle rencontre le philosophe et critique allemand Walter Benjamin, lors d'un séjour à Capri, où celui-ci séjournait en même temps qu'Ernst Bloch. Elle entretient pendant plusieurs années une relation intermittente, à la fois intellectuelle et sentimentale, avec lui. Celui-ci lui rend visite et à Riga, à Moscou où elle s'est installée en 1925 avec Reich. Benjamin dira qu'Asja Lācis est l'une des trois femmes qui, intellectuellement et sentimentalement, comptèrent le plus dans sa vie : « Chaque fois que j'ai connu un grand amour, j'ai constaté dans ma vie un changement aussi fondamental que je me suis étonné » écrit-il plus tard à propos de cette rencontre, et il ajoute « Un véritable amour me fait ressembler à la femme que je l'aime. » Dans ce cas, la transformation a entraîné un changement de direction politique, puisque Asja Lācis est considérée comme celle qui a initié Benjamin au marxisme et qui est responsable de l'attrait du philosophe pour le « communisme radical [1]». Ils se retrouvent encore à Francfort ou à Naples mais leur liaison chaotique prend vite fin.

Entre 1928 et 1932 elle fait de longs séjours en Allemagne, maintenant ses liens de travail et d'amitié avec Brecht et Piscator.

En 1938 elle est arrêtée par la police stalinienne et elle est envoyée dans un camp de travail au Kazakstan, elle y reste dix ans jusqu'en 1948. Elle s'installe alors à Valmiera, à cent kilomètres de Riga, dans la Lettonie soviétique, c'est seulement à ce moment, qu'elle apprend, par l'intermédiaire de Bertolt Brecht, le suicide de Walter Benjamin.

De 1950 à 1957, elle est directrice du Valmiera Drama Theatre, où elle monte des spectacles d'avant-garde, marqués par l'idéologie de gauche et reste avec son mari, Bernhard Reich, à Valmiera jusqu'à sa mort.

La petite-fille d'Asja Lācis est la célèbre directrice de théâtre lettonne Māra Ķimele.

Livres modifier

  • Asja Lācis, Walter Benjamin et le théâtre d'enfants prolétarien/ Du jeu d'enfant au théâtre d'enfants, coll. Carnets no 4, éditions du Portique, 2007 (ISBN 978-2-91633-204-8)

Postérité modifier

En 2016, Asja Lācis est l'un des personnages apparaissant dans Benjamin, dernière nuit, drame lyrique en quatorze scènes de Michel Tabachnik, d'après le livret de Régis Debray, consacré au philosophe allemand Walter Benjamin, créé à l'Opéra de Lyon le .

Notes et références modifier

  1. Mark Lilla, L'énigme de Walter Benjamin, in The New York Review of Books , 25 mai 1995

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Hildegard Brenner : Asja Lacis, Revolutionär im Beruf. Rogner und Bernhard, München 1971.
  • Walter Benjamin, Journal de Moscou, Gershom Scholem (Préfacier), Jean-François Poirier (Traducteur), L'Arche éditeur, 1983, (ISBN 2851810189)
  • Heinz-Uwe Haus: In memoriam Asja Lacis (19. Oktober 1891–21. November 1979). – In: John Fuegi, Gisela Bahr, John Willett (Hrsg.): Brecht, Women and Politics. Wayne State University Press, Detroit 1985, S. 138–147.
  • Mark Lilla, L'énigme de Walter Benjamin, in The New York Review of Books ,
  • Dagmāra Ķimele, Gunta Strautmane, Asja: režisores Annas Lāces dēkainā dzīve [Asja : La vie orageuse de la directrice Anna Lāce], Riga, Likteņstāsti, 1996 (mémoires de la fille d'Asja Lācis)
  • Beata Paskevica: In der Stadt der Parolen. Asja Lacis, Walter Benjamin und Bertolt Brecht. Klartext, Essen 2006.

Liens externes modifier

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