Armand De Decker

personnalité politique belge

Armand De Decker
Illustration.
Armand De Decker en 2001.
Fonctions
Bourgmestre d'Uccle

(10 ans, 6 mois et 16 jours)
Prédécesseur Claude Desmedt
Successeur Marc Cools (intérim)
Boris Dilliès
Président du Sénat de Belgique

(3 ans et 8 jours)
Prédécesseur Anne-Marie Lizin
Successeur Danny Pieters

(5 ans et 6 jours)
Prédécesseur Frank Swaelen
Successeur Anne-Marie Lizin
Ministre de la Coopération au développement

(2 ans, 11 mois et 22 jours)
Premier ministre Guy Verhofstadt
Gouvernement Verhofstadt II
Prédécesseur Marc Verwilghen
Successeur Charles Michel
Président du Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale

(4 ans et 1 mois)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Bruxelles-ville (Belgique)
Date de décès (à 70 ans)
Lieu de décès Woluwe-Saint-Lambert (Belgique)
Nationalité Belge
Parti politique Mouvement réformateur (jusque mai 2018)
Père Luc De Decker
Fratrie Jacques De Decker (frère)
Conjoint Jacqueline Rousseaux
Diplômé de Université libre de Bruxelles

Armand De Decker est un homme politique belge libéral né à Bruxelles le et mort le [1],[2], président du Sénat de Belgique de 1999 à 2004, puis de 2007 à 2010. Il quitte le MR en 2018, après son inculpation dans l'affaire du Kazakhgate.

Biographie modifier

Originaire de Schaerbeek en région bruxelloise, Armand De Decker est le fils du peintre Luc De Decker et d'une enseignante. Il a un frère unique, l'écrivain Jacques De Decker, secrétaire perpétuel de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique[3]. Son épouse, Jacqueline Rousseaux-De Decker, est députée régionale bruxelloise.

Formation et parcours modifier

Licencié en droit de l'ULB, avocat, Armand De Decker devient député libéral vers trente ans et secrétaire général adjoint du parti libéral sous la présidence de Jean Gol. Il est président du parlement de la Région bruxelloise de juin 1995 au 13 juillet 1999 puis président du Sénat à deux reprises : une première fois du 14 juillet 1999 au 20 juillet 2004, et une deuxième 12 juillet 2007 à juillet 2010. C'est un royaliste convaincu qui défend publiquement la monarchie. En juillet 2004, à la suite du départ de Louis Michel à la Commission européenne, Armand De Decker est nommé ministre fédéral de la Coopération au développement. Il restera au gouvernement jusqu'en juillet 2007. Il redevient président du Sénat, le 12 juillet 2007, après avoir démissionné de son poste de ministre[4],[5].

Armand De Decker est bourgmestre d'Uccle depuis décembre 2006 ; « empêché » jusqu'en juillet 2007 — période au cours de laquelle son prédécesseur Claude Desmedt exerce la fonction[6] —, il devient bourgmestre effectif d'Uccle à la suite de sa démission ministérielle. Début novembre 2007, le roi Albert II charge le président de la Chambre Herman Van Rompuy et le président du Sénat Armand De Decker de « prendre une initiative afin d'entamer un dialogue sur la poursuite de l'élaboration équilibrée de nos institutions et un renforcement de la cohésion entre les communautés », selon les termes du communiqué royal[7]. Dans cette optique, Armand De Decker a proposé de mettre sur pied un « collège national pour le dialogue des Communautés » composé de commissaires royaux, mais ce projet est tombé à l'eau. Armand De Decker a fait partie en 2008 du groupe de 18 responsables politiques chargés de négocier la prochaine réforme de l'État sous d'Yves Leterme. Il est nommé ministre d'État en 2009, et réélu sénateur direct de 2010 à 2014, et député bruxellois en 2014.

Affaire Patokh Chodiev modifier

En 1999, à la suite d'une plainte déposée par l'entreprise Tractebel qui considère leur avoir alloué des frais de consultance suspects à hauteur de 55 millions euros, Patokh Chodiev et ses associés font l'objet de poursuites judiciaires en Belgique. Chodiev a toutefois pu bénéficier de la récente loi belge permettant la conclusion de transactions pénales qui lui a permis d'éteindre l'action pénale moyennant un paiement de 522 500 euros[8].

Le 4 novembre 2016, la presse révèle qu'Armand De Decker aurait joué un rôle central dans cette affaire de corruption liée à Patokh Chodiev, et aurait touché 740.000 euros [9].

Armand De Decker a été l'avocat de l'homme d'affaires belgo-kazakh Patokh Chodiev[10] en 2011, en parallèle de son activité parlementaire. À partir de 2012, la justice française enquête sur des soupçons de corruption autour d'une proposition de loi déposée en février 2011, entrée en vigueur en mai, appliquée à Patokh Chodiev en juin, puis amendée en juillet 2011. Son rôle dans cette affaire serait central[11]. Après être à nouveau mis en cause dans cette affaire par une commission d'enquête, il annonce sa démission du poste de bourgmestre d'Uccle le 17 juin 2017[12],[4] afin de « préserver la sérénité dans la gestion de la commune ». Le , il est inculpé de trafic d'influence dans l'enquête belge sur le scandale du Kazakhgate[13].

Le procureur général de Mons Ignacio de la Serna a expliqué pourquoi l'ancien président du Sénat Armand De Decker avait été inculpé de trafic d'influence : « Il lui est reproché d'avoir utilisé son influence, à l'époque où il était vice-président du parlement et bourgmestre d'Uccle, d'avoir pris des contacts avec le cabinet de l'ancien ministre de la Justice Stefaan De Clerck et ses collaborateurs, en vue d'obtenir qu'une transaction pénale soit conclue, et surtout que monsieur Chodiev n'ait pas de casier judiciaire »[14].

Démission modifier

Le 7 mai 2018, Armand De Decker démissionne de son parti : dans l'après-midi, un email est adressé au président du MR, Olivier Chastel; l’information est confirmée par la présidence du parti et par Olivier Chastel lui-même via Twitter[15].

Il meurt en juin 2019 à l'âge de 70 ans.

Décorations modifier

Décorations belges[16] modifier

Décorations étrangères[17] modifier

Notes et références modifier

  1. « L'ex-président du Sénat et ex-bourgmestre d'Uccle Armand de Decker (MR) est décédé », sur RTBF Info, (consulté le )
  2. « L'ancien président du Sénat et bourgmestre d'Uccle Armand De Decker est décédé », sur L'Echo, (consulté le )
  3. « Jacques De Decker | Marginales » (consulté le )
  4. a et b La Libre.be, « Uccle: Armand De Decker démissionne de son poste de bourgmestre », sur www.lalibre.be, (consulté le )
  5. Pauline Deglume, « Armand De Decker (1948-2019) », sur L'Echo, L'Echo, (consulté le )
  6. L'ex-bourgmestre FDF d'Uccle Claude Desmedt est décédé sur RTBF, 21 décembre 2012
  7. La Libre.be, « Un gouvernement, et vite ! », sur www.lalibre.be, (consulté le )
  8. Kazakhgate : Chodiev n'a payé que 522,500 euros pour sa transaction, Thierry Denoël, Le Vif/L'Express, 25 novembre 2016
  9. RTL Newmedia, « Armand De Decker aurait joué un rôle central dans l'affaire de corruption liée à un milliardaire kazakh et aurait touché 740.000€: il se défend »
  10. Thierry Denoël, « C’est qui, ce Chodiev ? », Le Vif,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Fabrice Lhomme, Gérard Davet, « Les hélicoptères du Kazakhstan, l’affaire d’Etat qui inquiète Sarkozy », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ) « Les investigations policières vont confirmer le rôle central joué dans cette affaire trouble par un homme politique belge de premier plan, le libéral Armand De Decker »
  12. RTBF Info, Armand De Decker annonce sa démission du poste de bourgmestre d'Uccle [1]
  13. « Belgique: 1re inculpation dans l'enquête sur le Kazakhgate », sur FIGARO, (consulté le )
  14. « Le parquet reproche à Armand De Decker les contacts qu'il a pris avec l'ex-ministre Stefaan De Clerck », sur RTBF (consulté le )
  15. A.V., « Kazakhgate : suite à son inculpation, Armand De Decker réagit », sur rtbf.be, (consulté le ).
  16. Sénat Belge, Biographie
  17. Belgian Senate, Senators Biography 2007, p. 97-104
  18. https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.lematin.ma%2Factualite%2Fspecial%2FArticle.asp%3Fidr%3D512%26id%3D95807#federation=archive.wikiwix.com&tab=url
  19. « Kazakhgate : Francis Delpérée et Armand De Decker, chouchous de l'Ordre de Malte »,

Liens externes modifier