Armand Coussens

peintre, graveur, et illustrateur français
Armand Coussens
Naissance
Décès
(à 53 ans)
Nîmes
Nom de naissance
Henri Armand Maxime CoussensVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint
Jeanne Coussens (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Armand Coussens (1881-1935) est un peintre, graveur, et illustrateur français, réputé pour ses eaux-fortes.

Biographie modifier

Né à Saint-Ambroix (Gard) le et cévenol par sa mère, Armand Coussens étudie à l'école des beaux-arts de Nîmes dans la classe d'Alexis Lahaye, qui incite le jeune-homme à monter à Paris pour tenter le prix de Rome[1],[2].

De 1900 à 1907, Coussens passe son temps à peindre les quais de Seine, et à fréquenter les cabarets de Montmartre, plutôt que de tenter le concours. Il collabore durant cette époque à des périodiques illustrés comme Le Rire, Le Cri de Paris, L'Assiette au beurre ou Cocorico. Ses peintures sont marquées par le courant post-impressionniste et Coussens semble avoir été influencé par Jean-François Raffaëlli. Durant son séjour, il fréquente André Salmon, Jean Moréas, et Paul Fort.

Puis, lassé[réf. souhaitée], il retourne vivre à Nîmes qu'il ne quittera plus et parcourt la Provence. Entre 1907 et 1913, il collabore à l'hebdomadaire satirique Le Cri de Nîmes[3].

Il devient en 1908 professeur de dessin aux beaux-arts de Nîmes, engagé par Lahaye, devenu directeur.

À compter de 1912, Coussens se lance activement dans la gravure. Il pratique l'eau-forte, le vernis mou, l'aquatinte en noir et en couleurs, produit quelques lithographies et monotypes. Son œuvre gravé compte 208 pièces originales dont certaines sont peu connues. Il tirait ses épreuves sur sa propre presse, héritée de son premier imprimeur, Vernant. Il cessera de graver en 1933. Ses maîtres en la matière sont Rembrandt, Charles Meryon, Honoré Daumier et Gustave Doré[4].

Reconnues de son vivant, huit de ses gravures sont achetées par le musée du Luxembourg en 1919 et il fait l'objet d'articles dans la revue internationale The Studio, à plusieurs reprises (1921-1924), ainsi que dans Byblis (1922)[5].

En 1922, il illustre un recueil de Francis Jammes, Le Poète et l'inspiration, publié à Nîmes chez Comès.

En 1928, le magazine L’Illustration publie une nouvelle d’Albert Londres, intitulée « Figures de nomades», sur Marius Gardebois dit « le Savoureux », bagnard et romanichel, illustrée de gravures de Coussens.

Il meurt à Nîmes le , apparemment victime des vapeurs nocives de l’acide nitrique qu’il utilisait pour ses plaques à graver[6].

Son épouse, Jeanne, née Amblard, elle-même peintre, légua au musée de Nîmes plusieurs toiles. Tous deux reposent au cimetière de La Roque-sur-Cèze (Gard). C'est dans ce village pittoresque que Jeanne et Armand Coussens passèrent pendant plus de vingt ans leurs vacances d'été, dans l'ancien presbytère. La rivière et les paysans de La Roque furent une puissante source d'inspiration pour ces deux peintres.

Postérité modifier

  • Le collège de Saint-Ambroix, dont la mairie possède de nombreuses œuvres exposées, est nommé d'après lui.

Quelques estampes modifier

Livres illustrés modifier

  • André Suarès, Saint-Juin de la primevère, Nîmes, Société nîmoise des amis des livres, 1926.
  • Joris-Karl Huysmans, À rebours, dix-huit gravures, Paris, Simon Kra, 1927 (lire en ligne sur Gallica).
  • Abbé Fabre, Jean-l'ont-pris, traduit du Languedocien et préfacé par Marcel Coulon, quatre cuivres d'Armand Coussens, Paris, éditions du Trianon, 1929.
  • Paul Arène, Jean des figues, Lyon, Association lyonnaise des cinquante, 1929.
  • Paul Arène, Neuf contes, Nîmes, Société nîmoise des amis du livre, 1930.
  • Pierre Louÿs, La Femme et le pantin, trente-deux gravures hors-textes, Paris, Albin Michel, 1932.
  • Jean Boucoiran, La Sylvie de Gérard de Nerval, portrait gravé, Nîmes, Lapeyre Tallez, 1933.
  • Paul Arène, La mort de Pan, publié après la mort de l'artiste, Paris, Carteret éditeur, 1945.

Notes et références modifier

  1. Office du tourisme de Saint-Ambroix, notice en ligne.
  2. « Armand Coussens à Saint-Ambroix ou un artiste méconnu chez les siens » par Jean-Paul Rodier, dans Causses et Cévennes, Tome 14, no 4, 1981, p. 359-361lire sur Gallica.
  3. Discours de réception de Léon Fosse, Bulletin des séances de l'Académie de Nîmes, 1971, p. 101 (lire en ligne).
  4. « Coussens, Armand », dans Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France (1830-1950), Paris, Arts et métiers graphiques/Flammarion, 1985, p. 80.
  5. « A. Coussens peintre-graveur provençal », dans Byblis, miroir des arts du livre et de l'estampe, Paris, P. Gusman, été 1922.
  6. A. Bernardy, « Séance publique du 31 janvier 1971 », Mémoires de l'Académie de Nîmes, vol. Tome 57,‎ , p. 110-123 (lire en ligne)

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • (en) « Armand Coussens », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit  , sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
  • Jean Valmont, Armand Coussens, préface de Noël Clément-Janin, Paris, s.e., 1936.
  • Jeanne Coussens, Armand Coussens (1881-1935), témoignages, Nîmes, Éditions Colomb de Daunant, 1962.
  • Albert Londres, Figures de nomades, avec des eaux-fortes d'Armand Coussens ; suivi d'une bibliographie des œuvres d'Albert Londres par Alain Sprauel, Paris, Arléa, 2010.
  • « Coussens, Armand », dans G. Schurr et P. Cabanne, Les Petits Maîtres de la peinture (1820-1920), Paris, Les éditions de l'amateur, 2014, p. 286-287.
  • André Bernardy, Les artistes gardois 1820-1920, Uzès, Atelier Henri Pelatan, 1980, p. 80-98.
  • Catalogue de l'exposition Coussens, préface de Christian Giudicelli, Uzés, Musée Georges Borias, 1992.
  • Jean-Pierre Frach, Armand Coussens illustrateur, catalogue d'exposition, La Roca, 2008.

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :