Archichancelier
Archichancelier | ||
![]() Armorial des souverains du Saint-Empire. | ||
![]() Pierre d'Aspelt († 1320), archevêque de Mayence. | ||
Création | vers 965 | |
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Premier titulaire | Guillaume de Mayence | |
Dernier titulaire | Charles-Théodore de Dalberg | |
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L’archichancelier (en allemand : Erzkanzler), pour le Saint-Empire romain, est le successeur du chancelier des cours carolingiennes : un officiel royal dont la fonction est celle d'un chancelier, donc de rédiger les actes du roi et d'y apposer le sceau pour prouver leur authenticité. Ce terme apparait à la fin du Xe siècle, notamment après l'avènement de la dynastie des Ottoniens, que les rois de Francie orientale entendent réunir sous une même autorité les trois royaumes de Germanie, d'Italie et de Bourgogne. Le poste était réservé aux trois princes-électeurs ecclésisatiques ; une importance particulière a été accordée à l'archichancelier de Germanie.
HistoireModifier
Déjà au Xe siècle, le rôle d’archichancelier était lié à l’archidiocèse de Mayence. Vers 965, l’archevêque Guillaume, fils de l'empereur Otton Ier, reçoit de son père le titre d'archi-chapelain de l'Empire. Dans les faits, la fonction ne se formalise véritablement qu'avec l'évêque Willigis († 1011) : désormais, cette fonction va échoir presque systématiquement aux archevêques de Mayence, qui président le collège des princes-électeurs pour l'élection du nouveau roi des Romains à Francfort-sur-le-Main. Il dirigeait également les délibérations relatives à la capitulation électorale et oignit le nouveau roi.
En tant que tête de la chancellerie impériale, l'archichancelier est, au plan protocolaire, le premier conseiller de la Diète d'Empire. Au début des temps modernes, il exerce le contrôle des archives de cette assemblée et détient une position particulière au sein du Conseil aulique et de la Chambre impériale de justice.
Le titre d'archichancelier de l'Empire (Reichserzkanzler) était reservée aux trois princes-électeurs ecclésiastiques désignés par la Bulle d'or de l'empereur Charles IV en 1356 :
- le prince-archevêque de Mayence, archichancelier pour la Germanie (Archicancellarius per Germaniam) ;
- le prince-archevêque de Cologne, archichancelier pour l'Italie (Archicancellarius per Italiam) ;
- le prince-archevêque de Trèves, archichancelier pour la Bourgogne (Archicancellarius per Galliam).
À la cour impériale, les archichanceliers pour l'Italie et la Bourgogne exercent essentiellement des fonctions honorifiques, alors que l'archichancelier pour la Germanie était une personnalité politique puissante considérée comme l'auxiliaire du souverains du Saint-Empire. Il était notamment chargé de convoquer la réunion électorale destinée à désigner un nouveau roi des Romains et agit en qualité de régent impérial pour la durée de l'interrègne. La chancellerie rédigeait tous les actes de l'empereur et l'archevêque de Mayence présidait les assemblées de la Diète perpétuelle d'Empire à partir de 1663.
D'autres royautés l'emploieront, notamment en Bourgogne alors que Conrad III de Hohenstaufen (1093-1152) et son neveu l'empereur Frédéric Barberousse (1122-1190) tentent de restaurer une suzeraineté que leur éloignement affaiblit, en s'appuyant sur les princes ecclésiastiques en lutte perpétuelle contre les seigneurs laïcs. Conrad III inféode en 1144 à l'archevêque d'Arles les quelques châteaux qui lui restent ; les archevêques d'Arles deviennent les représentants des empereurs en Provence alors que l'archevêque de Vienne devient archichancelier du royaume de Bourgogne et d'Arles.
Premier EmpireModifier
Le titre V de la Constitution du 18 mai 1804 crée six grandes dignités de l’Empire, dont celle de l'archichancelier de l’Empire et de l’archichancelier d’État, nommés à vie par Napoléon Ier.