Aposa

torrent qui traverse la cité de Bologne

L'Àposa (Avvsa en dialecte bolonais) est un torrent qui traverse la cité de Bologne, dans la région d’Émilie-Romagne en Italie.

Origine du nom modifier

Appelé Apoxa ou Aposa en latin médiéval, Avosa ou Veza en langue vulgaire, Avesa en italien et Avsa (ou Avvsa) en dialecte bolonais, le torrent Aposa présente un onomastique d’origine indo-européenne attribué dans diverses zones de l'Italie septentrionale, de la France, de l’Allemagne et de la péninsule balkanique[1]. La mémoire historique a retenu l’Aposa dans les toponymes qui caractérisent certaines localités et avenues de Bologne comme Via Valdaposa ou Via Avesella. Également le nom de Avesa que la légende attribue au torrent selon le roi étrusque Fero qui relate l’amante Aposa, princesse des Boïens, qui habitait la cité avec les Étrusques à l’époque préromaine, laquelle princesse se serait noyée dans le torrent en voulant rejoindre son amant.

Le cours modifier

Le cours du torrent est d’environ 10 km et sa source se trouve à 200 mètres d’altitude, près de Roncrio, localité sur une colline à la limite du territoire bolonais. Le tracé urbain actuel de l'Aposa coïncide avec le lit naturel. Depuis sa source près de Ravone, il entre dans le centre historique de la cité entre la porte Castiglione et la porte San Mamolo, où un palais médiéval en témoigne son existence historique. Puis continue son cours en souterrain un peu avant l’entrée du centre historique, traverse la plus antique place de la cité et longe les deux tours, près desquelles l’antique Via Emilia romaine enjambe le torrent en partie enterré aujourd’hui. Poursuit vers le nord jusqu’à sa confluence, toujours dans le centre historique, avec le canale delle Moline, canal artificiel dérivé du canale di Reno, un des nombreux canaux constituant le système des eaux souterraines de la cité, puis conflue dans le Canale Navile, qui recueille les eaux urbaines dans la périphérie nord de la cité.

Histoire modifier

Le torrent Aposa est particulièrement important du point de vue historique, parce qu’il est l’unique cours d’eau qui passe naturellement par le territoire de Bologne et c’est sur ses bords que s’établit la communauté étrusque Felsina au VIe siècle av. J.-C., de là l’essor de la cité romaine Bononia. Au IIe siècle av. J.-C. le cours du torrent fut dévié artificiellement au bord de l'agglomération, créant une seconde ramification vers l’ouest (près de l’actuelle via Val d'Aposa et via Galliera), pour ensuite être reporté entièrement dans le cours Est dans la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C., en parallèle avec la construction du système d’égout[2]. Au Moyen Âge, l'Aposa fut de nouveau divisé en deux cours dans un but défensif, en recréant le lit occidental antique[3], lequel est actuellement en désuétude.

Aujourd’hui modifier

À partir de 1995, l'Aposa a été remis à jour pour la séparation des eaux pluviales et des eaux usées. Depuis l'Aposa est caractérisé par un débit d’eau minimal qui pourtant, comme tous les cours d’eau traversant les cités fortement urbanisées, peu augmenter brusquement de débit en période de fortes pluies.

Notes et références modifier

  1. F. Coco, Aposa torrente bolognese, "Emilia preromana", 1953-1955, 4, p. 143-147.
  2. Francesca Cerioli et Ilaria Cornia, Bologna di Selenite, 2002, ed. Costa Editore, Bologne
  3. Fabio Foresti. Le parole dell'acqua

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • Francesco Coco, Aposa torrente bolognese, in: « Emilia preromana », 1953-1955, 4, p. 143-147.
  • Francisco Giordano, Angelo Zanotti, La riscoperta dell'acqua "che fa passaggio pel mezo della città", in: Il Carrobbio, Bologne, XXXIV, 2008
  • Francisco Giordano, Le acque di Bologna ritrovate, in: INARCOS, rivista ingegneri e architetti, Bologne, LXII, 682,
  • Francisco Giordano, Alla scoperta del torrente Aposa. Scale d'accesso in Piazza Minghetti e Piazza San Martino, in: INARCOS, rivista ingegneri e architetti, Bologne, LVI, 618,
  • Francisco Giordano, L'occultamento dell'Aposa nel 1865: "gioverà sempre e potentemente al comodo ed alla salute di un'imponente classe di cittadini", in: Strenna Storica Bolognese, éd. Pàtron, LI, 2001, Bologne
  • Marco Poli, Il torrente Aposa (con testi di Marco Poli, Elena De Angelis, Francisco Giordano, Maria Luisa Rezza, Angelo Zanotti), Bologne, éd. Costa, 2000 (volume riedito nel 2001 con aggiornamenti)
  • Angelo Zanotti, Il sistema delle acque a Bologna dal XIII al XIX secolo, Bologne, ed. Compositori, 2000

Liens externes modifier