Antonio Escohotado

essayiste et professeur d’université espagnol
Antonio Escohotado Espinosa
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
IbizaVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Santa Agnès de Corona (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Site web
Distinctions
Prix Anagrama ()
Prix Espasa de Ensayo (d) ()
Prix Juan de Mairena (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Historia general de las drogas (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Antonio Escohotado Espinosa (né le à Madrid et mort le à Ibiza[1]) est un essayiste espagnol et professeur d’université dont les recherches ont porté principalement sur le droit, la philosophie et la sociologie. Il s’est surtout fait connaître par ses travaux sur l’usage des drogues.

Biographie modifier

Né à Madrid, il passe les premières années de sa vie à Rio de Janeiro (Brésil), où son père est responsable du service de presse de l’ambassade espagnole. De retour à Madrid, il entreprend des études de droit et philosophie, et fait une thèse sur Hegel, qui sera plus tard éditée sous le titre La conciencia infeliz. Ensayo sobre la filosofía hegeliana de la religión. En 1970, il abandonne son poste à l'Instituto de Crédito Oficial pour aller vivre à Ibiza, où il se consacre à la traduction. Il y fonde également en 1976 la discothèque Amnesia qui devient plus tard une des plus célèbres de l'île. En 1983, il est piégé par la police et emprisonné pour possession de cocaïne. En prison, il rédige son ouvrage majeur : Historia general de las drogas (1989-1999). À sa sortie de prison, il est engagé par l'Universidad Nacional de Educación a Distancia, où il enseigne le droit, la philosophie, la sociologie et la méthodologie des sciences.

Essais modifier

Outre une importante activité de traducteur, il a touché dans ses essais à une grande variété de sujets. Spécialiste d'Aristote, il a aussi écrit sur la sociologie du pouvoir politique (Majestades, crímenes y víctimas, 1987) et le discours économique (Sesenta semanas en el trópico, 2003). Il adopte une perspective interdisciplinaire et combine une grande variété de savoirs à l'intérieur d'une position humaniste. Sur le plan politique, il se démarque dans le panorama espagnol, refusant de s'inscrire dans la dichotomie traditionnelle gauche/droite, étant surtout préoccupé par le rapport liberté/autorité. Il se définit comme un penseur libéral classique, héritier de David Hume, Adam Smith, John Stuart Mill et Jefferson. Il rejette les utopies et l'autoritarisme. Il a contribué à de nombreux magazines et périodiques, notamment El País et El Mundo.

Au fil de ses livres, articles et entrevues, Escohotado a développé une théorie critique sur la politique actuelle de croisade contre la drogue et propose à la place un modèle de consommation responsable et informé. Il est partisan de la décriminalisation des drogues, dans une perspective libertaire influencée par Thomas Szasz et Milton Friedman : non pas la légalisation mais l'arrêt de la prohibition, car c'est celle-ci qui, selon lui, engendre le narcotrafic et met sur le marché des produits adultérés et toxiques. Il défend aussi les drogues comme un moyen d'aller à la recherche de soi-même, un outil de maturation, de dialogue ou de simple récréation

Œuvres traduites en français modifier

  • Histoire élémentaire des drogues : des origines à nos jours, Paris, Éd. du Lézard, 1995
  • Ivresses dans l'histoire : les drogues, des origines à leur interdiction, Paris, L'Esprit frappeur, 1998.
  • Histoire générale des drogues, Paris, L'Esprit frappeur, 2003-2004.

Références modifier

Liens externes modifier