Antoinette Reille, née Antoinette Terray le 14 juillet 1907 à Paris et morte le 1er mars 2001 à Boulogne-Billancourt à l’âge de 93 ans. Elle a eu des hautes responsabilités dans la Résistance Française. Elle a mis en place et a dirigé la section féminine des agents de liaison du 27e BCA sous la tutelle du Commandant Jean Vallette d’Osia, chef départemental de l’Armée Secrète (AS) à partir de 1942 en Haute-Savoie[1],[2],[3],[4]. Elle est également connue pour son engagement dans le mouvement des Guides de France dont elle a exercé la présidence de 1954 à 1969[5].

Antoinette Reille
Antoinette Reille en tenue militaire
Fonction
Présidente
Guides de France
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière de Rothéneuf (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Juliette Antoinette TerrayVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
École de la Croix Rouge, Moulins, avril 1940
Activités
Famille
Conjoint
Ludovic Reille (1901-1989), officier puis capitaine au 27e BCA, (Bataillon de Chasseurs Alpins) d’Annecy, colonel, industriel, directeur des Forges d'Alais
Parentèle
Xavier Reille (beau-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Conflit

Biographie

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La Résistance

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En 1941, suite au ralliement de son mari Ludovic Reille au Bataillon des Chasseurs Alpins commandé par Jean Vallette d’Osia, elle s’installe à Annecy et devient Commissaire de District pour les Guides de Haute-Savoie des Guides de France[5].

En 1942, dans un contexte de durcissement du régime, avec la mise en place du STO, elle organise à la demande de Jean Vallette d’Osia un réseau exclusivement féminin travaillant en liaison avec des officiers de Chasseurs Alpins passés à la Résistance notamment pour cacher les nombreux jeunes ouvriers fugitifs venus se cacher pour ne pas être envoyés en Allemagne[1].

Ces agentes de liaison assurent de nombreux services notamment en lien avec le maquis du plateau des Glières.  Le grand résistant Tom Morel à la tête du maquis des Glières, dont la devise est « vivre libre ou mourir » leur écrit : « Tous les espoirs sont permis tant qu’il y aura des filles de France pour faire ce que vous faites. »[6]

De nombreuses femmes, dont quelques Guides de France, se sont engagées dans la Résistance[7],[8]. La discrétion des Guides sur leur participation à la Résistance renvoie à la longue invisibilisation des femmes dans la Résistance[9].

[Jean Vallette d'Osia] met sur pied une équipe d'agent de liaison départementaux composé exclusivement de jeunes filles. Il fait appel pour cela à Antoinette Reille, épouse du capitaine Reille, et cheffe d'une troupe scoute de "Guides Ainées". Sillonnant le département sur leur bicyclette avec des messages cachés dans le guidon ou franchissant le lac à la rame, passant la frontière suisse pour acheminer des messages, récupérer des fonds, voire escorter des fugitifs, elles font preuve d'une vaillance et d'une détermination qui force l'admiration[1].

La Préfecture de Haute-Savoie cite parmi elles, Louise « Loulette » Périès épouse du Général Idier et sa sœur Colette, aussi « Poupée » Fournier-Charton, Elizabeth Lalanne-Pascal, Marianne Cohn, Angèle Nicollet « Katy » Paccard, Denise Jacob, Madeleine Golliet, Georgette Peyrot-Berberat, Jeanne Maurier-Brousse et combien d’autres femmes héroïques ayant risqué leur vie pour la liberté[6]...

Une trentaine de femme résistante de Haute Savoie sont déportées et fusillées en Allemagne[6].

Responsabilités nationales dans le scoutisme

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1953 : Antoinette Reille est Commissaire Générale des Guides de France en 1953, après le départ d'Andrée Dalberto[5]

1954-1969 : Elle prend la présidence de l'association une fois que Marie-Thérèse Cheroutre fût nommée Commissaire Générale[5].


Bibliographie

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  • Binghaus J., « Les journaux clandestins rédigés par des femmes : Une résistance spécifique (1941-1944) », dans Gilzmer M., C. Levisse-Touzé, S. Martens (dir.), Les Femmes dans la Résistance en France, Paris, Éditions Tallandier, (ISBN 2-84734-030-0), p. 151.
  • Krivopissko, G., Levisse-Touzé, C. et Trouplin, V., Dans l’honneur et par la victoire : Les femmes compagnons de la libération, Éditions Tallandier, .
  • Association des Glières pour la mémoire de la Résistance, « Message 2015 : le 27e BCA dans la Résistance[1] », Revue annuelle de l’association des Glières pour la mémoire de la Résistance,‎ .
  • Béatrice Wettstein-Delorme et Louis Guinamard, « Portraits de figures du guidisme : Antoinette Reille, un esprit de résistance et d'ouverture », dans Être femme, être guide, 100 ans de guidisme qui ont changé des vies, Les Presses d'Île-de-France, (ISBN 978-2-7535-4102-3, présentation en ligne), p. 65.

Notes et références

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  1. a b c et d Association des Glières pour la mémoire de la Résistance, « Messages 2015 », Revue annuelle de l’association des Glières pour la mémoire de la Résistance,‎ , p. 20 (lire en ligne   [PDF], consulté le )
  2. « Actes du colloque Femmes résistantes, organisé le 27 mai 2014 dans le cadre de la première commémoration, au Sénat, de la Journée nationale de la Résistance », sur Sénat, (consulté le )
  3. Michel FLAHAUT, « Femme dans la résistance en haute-savoie : Périès Louise », sur Femme dans la résistance en haute-savoie : Périès Louise, (consulté le )
  4. « HAUTE-SAVOIE. Louise et Colette Périès : deux sœurs d’un exceptionnel dévouement », sur www.ledauphine.com (consulté le )
  5. a b c et d « Antoinette Reille - Scoutopedia, l'Encyclopédie scoute ! », sur fr.scoutwiki.org (consulté le )
  6. a b et c « Colette et Louise Périès, femmes résistantes en Haute-Savoie », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (consulté le )
  7. « Musée de la résistance en ligne », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
  8. Groupe Elidia, « Agnès de Nanteuil (1922-1944) - Éditions Artège », sur editionsartege.fr (consulté le )
  9. « Les femmes dans la Résistance, à l'égal et à la différence des hommes | Chemins de mémoire », sur www.cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

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Liens externes

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