Antoine Christophe Cochois

Antoine Christophe Cochois, né le à Creutzwald (duché de Lorraine), mort le à Nancy (Meurthe), est un général français du Premier Empire.

Antoine Christophe Cochois
Antoine Christophe Cochois

Naissance
Creutzwald (Moselle)
Décès (à 74 ans)
Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Origine Drapeau de la France France
Arme Cavalerie
Grade Général de brigade
Années de service 17721814
Distinctions Officier de la Légion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis

Il est fait Chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis à la Restauration.

Biographie modifier

Fils de Joseph Cochois, inspecteur des fermes du roi, il entre d'abord dans le corps de la gendarmerie rouge à Lunéville, d'où il sort le pour s'engager ensuite comme simple canonnier dans le régiment de Strasbourg-Artillerie.

Incorporé, le dans le corps royal des carabiniers, il y devient maréchal-des-logis le , et adjudant sous-officier le . Le , il est appelé à l'honneur de porter l'étendard du corps d'élite auquel il appartient. Il est nommé sous-lieutenant et lieutenant les et . Il se fait remarquer au début de la campagne de la Moselle, et reçoit le , les épaulettes de capitaine.

Dans le mois d'octobre 1793, étant à la tête de son escadron aux environs de Neukirchen, sur la Sarre, il court au secours du 3e régiment de hussards, vigoureusement chargé par un corps de cavalerie considérable, attaque l'ennemi avec impétuosité et le force à rebrousser chemin[note 1].

Il se distingue de nouveau le suivant, à l'attaque infructueuse de l'armée prussienne, retranchée à Kaiserslautern, est blessé d'un coup de mitraille en poursuivant trop chaudement le reste de la cavalerie ennemie, échappée au carnage qu'en a fait le 1er régiment de carabiniers. C'est vers cette époque que le capitaine Cochois refuse le titre de colonel, qui lui est offert par le 6e régiment de dragons[note 2]. Le 1er de carabiniers qui a pris une part glorieuse aux affaires de 1793, passe à l'armée du Nord, où il fait avec une grande valeur, les guerres des ans II et III. Le 5 floréal an II, ce corps est vers Avesnes-le-Sec sous Bouchain, au moment de la déroute des troupes françaises, et se voit pris en flanc par une colonne de 12 à 1 400 chevaux[note 3].

Après ce combat, qui fait donner aux carabiniers le surnom de Bouchers de l'armée, Cochois se rend à l'état-major général pour solliciter qu'il ne soit pas fait mention de lui dans le rapport sur cette affaire, afin, disait-il, de ne pas ajouter aux regrets de son colonel, le marquis de Jaucourt. Deux jours après, la division Chapuis, forte de 30 000 hommes, tente mais en vain, une attaque sérieuse sur Le Cateau-Cambrésis[note 4]. Démonté à l'affaire de Sainghien le 21 du même mois (floréal), il reste au milieu de l'ennemi, dans le village de Baisieux, entre Lille et Tournai. Il parvient cependant à gagner une maison dont l'habitant prend soin de le cacher et de le faire évader.

Après la prise de Boxtel le 28 fructidor an II, la brigade de carabiniers, fait une reconnaissance sur l'armée britannique, que l'on suppose en position, se trouve tout à coup en face d'une très-forte avant-garde, qui vient elle-même reconnaître les troupes françaises[note 5].

Nommé chef d'escadron le 10 messidor an III, il fait les campagnes de l'an IV à l'an VII aux armées de Rhin-et-Moselle, d'Allemagne, de la Angleterre, du Danube et du Rhin, et reçoit le 12 vendémiaire an VIII, le brevet de colonel. Le 30 prairial suivant, il exécute à la tête de son régiment, le passage du Danube, franchi par le 1er carabiniers à pied et homme par homme, sur le pont de Blindheim[note 6].

Le colonel Cochois reçoit les éloges les plus flatteurs des généraux Lecourbe et Laval, témoins de cette action. Il est fait membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, et officier du même ordre le 23 prairial suivant[1]. La campagne de l'an XIV termine glorieusement sa carrière militaire. Il se distingue dans la course de Nuremberg, à la poursuite de la cavalerie du prince Ferdinand[note 7]

Il est promu général de brigade le 3 nivôse an XIV (), mais ne pouvant continuer un service actif, il est destiné à un commandement dans l'intérieur, et il reste en attendant, à la tête de son régiment. Le général Cochois ne quitte le corps qu'au mois de juillet 1806, pour aller prendre le commandement de la place de Lyon, dont il est pourvu par décret du .

Il est admis à la retraite le , et habite Lyon en 1815, lorsque Napoléon Ier fait son entrée dans cette ville. Il se retire en Lorraine et fait choix de Nancy pour y fixer sa résidence.

À la Restauration, il est fait Chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis.

Antoine Christophe Cochois décéda le , à Nancy sans descendance connue.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Comme il le poursuit avec plus d'audace que de prudence, on l'avertit qu'il va tomber sous le feu d'une batterie vers laquelle l'ennemi se retirait : Tant mieux, dit-il, s'il y a du canon, il y aura plus de gloire. Il n'arrête son mouvement de poursuite que quand il voit un grand développement de forces s'apprêter à lui faire un mauvais parti.
  2. Ce corps ayant appris que la brigade, des carabiniers, appelée par le général Pichegru, va arriver, supplie le général de lui donner un colonel pris parmi les officiers de cette arme. Pichegru en fait la proposition au capitaine Cochois, qui refuse. C'est le capitaine Fauconnet du même régiment, que l'on nomme à sa place.
  3. Résolu de soutenir seul l'honneur de son arme, Cochois se dispose à l'attaquer en l'absence du colonel, qui s'est porté sur un petit mamelon pour observer la marche des troupes ennemies. Le plus brillant succès couronne son audace : une partie de cette cavalerie resta sur le champ de bataille, tandis que l'autre s'enfuit épouvantée. Dans cet engagement, le vaillant capitaine tue de sa main le commandant ennemi qui l'a manqué d'un coup de pistolet.
  4. Là aussi, le 1er régiment entouré d'ennemis, se bat avec le plus grand courage, repousse toutes les attaques et rentre dans Cambrai avec deux bataillons qu'il a sauvés.
  5. Le capitaine Cochois, à la tête de son escadron, qui s'est trop avancé, tombe avec tant de résolution et de vivacité sur les premières colonnes, qu'il les renverse. Ce mouvement, qui a démasqué l'entrée de la plaine, permet à la brigade de se déployer et d'arrêter l'avant-garde ennemie, qui se hâte de prendre la fuite.
  6. Arrivé sur la rive opposée, il attaque un corps de 4 000 hommes, infanterie et cavalerie, enfonce deux bataillons et culbute les escadrons qui cherchent à lui opposer de la résistance : 10 pièces de canon, 1 obusier, 50 hussards montés, 200 chevaux d'équipage, 1 500 hommes d'infanterie et 3 drapeaux sont le résultat de cette brillante charge. En apprenant ce fait d'armes, le général Moreau s'écrie : « Les carabiniers se sont couverts de gloire ! »
  7. Où, à la tête de 300 carabiniers, il joint le corps ennemi, qui a près de deux journées d'avance sur lui, l'arrête par un combat brillant et donne le temps au 2e régiment d'arriver. Il reçoit dans cette affaire un coup de pistolet dans les reins, et mérite une mention honorable et spéciale dans le rapport du prince Murat. Sa blessure n'est pas encore cicatrisée, lorsqu'il part du dépôt avec un détachement qu'il a formé et va rejoindre son régiment. Il a la douleur de n'y arriver que le lendemain de la bataille d'Austerlitz.

Références modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

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