Antoine-Hippolyte Cros

Antoine-Hippolyte Cros
Antoine-Hippolyte Cros.
Fonction
Prétendant au trône
Royaume d'Araucanie et de Patagonie
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Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activités
Fratrie
Enfant

Antoine-Hippolyte Cros est un médecin, homme de lettres et cryptarque français, né le à Lagrasse (Aude) et mort le à Asnières-sur-Seine (Seine).

Il est aussi connu comme duc de Niacalel puis troisième prétendant au trône d'Araucanie et de Patagonie sous le nom d’Antoine II, succédant à Achille Laviarde (Achille Ier).

Il est le frère du poète et inventeur Charles Cros, qui a donné son nom à l'académie de même nom.

Biographie modifier

Famille modifier

Antoine-Hippolyte Cros est né le à Lagrasse, dans l'Aude. Il est le fils du philosophe Simon Charles Henri Cros (1803-1876) et de Marie Joséphine Thérèse Thore. Il est aussi le petit-fils du grammairien Antoine Cros (1769-1844). Il est également le frère du poète et inventeur Charles Cros (1842-1888) et du peintre et verrier Henry Cros (1840-1907), et l'oncle du poète Guy-Charles Cros (1879-1956).

Le à Paris 10e, il épouse Leonilla Méndez e Texeira dos Santos, une étudiante en médecine, de nationalité brésilienne, dont il a trois enfants :

  1. Laure-Thérèse Cros (1856-1916), qui épousera (1877) l'homme de lettres Louis Marie Bernard (1853-1907), dont trois fils dont Jacques-Antoine Bernard (1880-1952) ;
  2. Térence Cros (vers 1867 - 1870), mort en bas âge ;
  3. Juliette Léonie Cros (1868-1945), qui épousera en 1889 Henri Félix Samuel — né en 1866 et mort à une date inconnue —, employé de commerce, et qui sera mère de Leonilla Jenny Lucie Samuel (née vers 1893[1]), dite Samuel-Cros puis, par celle-ci, grand-mère maternelle de l'écrivain, académicien et homme politique Maurice Druon[1] (1918-2009).

Il divorce ensuite et se remarie le à Asnières-sur-Seine avec Anna Frederica Carolina Kunzli (née en 1844 et morte à une date inconnue), dont il n'aura pas d'enfant.

Premières activités modifier

Reçu docteur en médecine en 1857, Antoine-Hippolyte Cros est un proche et le médecin privé de l'empereur Pierre II du Brésil. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages littéraires, philosophiques, médicaux ou relatifs à l'occultisme. Il sert la Commune de Paris en 1871 comme médecin-major du 249e bataillon (JO de la Commune, ).

Durant l'automne 1871, il fréquente à Paris le Cercle des poètes zutiques, avec ses deux autres frères Charles et Henry : il est l'auteur de la couverture de l'Album zutiste.

En 1878, proche du compositeur Charles de Sivry, il écrit le livret de La Légende d'Hiram, un spectacle franc-maçonnique donné à la salle du palais du Trocadéro.

Prétendant au trône d'Araucanie et de Patagonie modifier

 
Son prédécesseur Achille Laviarde (1841-1902), roi d'Araucanie et de Patagonie sous le nom d'Achille Ier.

Dans l'acte de renonciation au royaume d'Araucanie et de Patagonie par Adrien de Tounens (boucher à Tourtoirac et neveu d'Antoine de Tounens, premier roi d'Araucanie et de Patagonie sous le nom d'Orélie-Antoine Ier), en faveur d'Achille Laviarde[2] dont il est l'un des signataires[3], Antoine-Hippolyte Cros est qualifié de duc de Niacalel et garde des sceaux du royaume d'Araucanie et de Patagonie.

Achille Laviarde (devenu Achille Ier) meurt ensuite en 1902 sans laisser d'héritier ni de testament, et Antoine-Hippolyte Cros (qui l'a vraisemblablement rencontré au cabaret Le Chat noir) est alors désigné comme son successeur (sous le nom d'Antoine II ; en espagnol : Antonio II) par le conseil d'État du royaume (formé des sept membres restant de la Société des médaillés de la Constellation du Sud)[4], et conformément à la volonté d'Achille Laviarde[5] (car on raconte qu'il a cédé sa couronne à Antoine-Hippolyte Cros, à l'issue d'une partie de cartes perdue au cabaret Le Chat noir[6]).

Antoine-Hippolyte Cros est considéré par des auteurs[Qui ?] comme étant le dernier roi d'Araucanie[pourquoi ?][7],[8],[9],[10],[11].

Les prétendants au trône d'Araucanie et de Patagonie sont qualifiés de monarques et souverains de fantaisie[12],[13],[14],[15],[16] « n'ayant que des prétentions fantaisistes sur un royaume sans existence légale et ne jouissant d'aucune reconnaissance internationale »[17].

Mort modifier

Le règne d'Antoine-Hippolyte Cros est de courte durée puisqu'il meurt un an et demi plus tard à l'âge de 70 ans, le à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Ses obsèques à l'église Sainte-Geneviève d'Asnières-sur-Seine sont « presque grandioses »[18]. Il est inhumé au cimetière de Montmartre[19] en présence d'Henry Cros, son frère qu'il avait titré prince, et de l'écrivain François Coppée, ami du défunt et titulaire d'une décoration du royaume d'Araucanie.

Succession modifier

 
Laure-Thérèse Cros (1856-1916), successeur d'Antoine-Hippolyte Cros sous le nom de Laure-Thérèse Ire.

Sa fille aînée, Laure-Thérèse Cros, épouse Bernard (1856-1916), lui succède sous le nom de Laure-Thérèse Ire dans ses prétentions au trône d'Araucanie et de Patagonie. Antoine-Hippolyte Cros est ainsi le premier roi d'Araucanie et de Patagonie à transmettre le trône à sa descendance (étant donné que ses deux prédécesseurs Antoine de Tounens et Achille Laviarde n'avaient pas eu de descendance).

Son petit-fils Jacques-Antoine Bernard (1880-1952), fils de Laure-Thérèse Cros, lui succédera ensuite en 1916, sous le nom d'Antoine III. Il abdiquera en faveur de Philippe Boiry (1927-2014) avec lequel il n'a aucun lien de parenté.

Distinctions modifier

Portraits modifier

Notes et références modifier

  1. a et b « Acte de naissance n° 1460, page 18/31 à l'entrée "Wild Samuel Druon", avec mention marginale du décès », sur archives.paris.fr (consulté le ) : « Le à h 15 du matin est né boulevard de l'Hôpiltal 89, Samuel Roger Charles de sexe masculin de Roger Fernand Wild, 24 ans, dessinateur, et de Leonilla Jenny Lucie Samuel, 25 ans, artiste dramatique, mariés, rue Bonaparte 72bis. Dressé le à 10 h du matin sur présentation de l'enfant et déclaration faite en l'absence du père par Henri Kohler, 45 ans, employé boulevard de l'Hôpital, ayant assisté à l'accouchement […] [Mentions marginales : ] Rectifié par jugement du tribunal de la Seine le et transcrit le , en ce sens que l'enfant inscrit sous les nom et prénom de Samuel Roger Charles, fils de de Roger Fernand Wild et de Léonilla Jenny Lucie Samuel, mariés, ne pourra porter le nom de Wild, qui n'est pas son père et à la famille duquel il ne peut appartenir […] Légitimé par René Édouard Marie Druon et par Léonilla Jenny Lucie [sic] Samuel lors de leur mariage célébré à Paris 15e le […] Marié à Paris 16e le avec Geneviève Isabelle Charlotte Harlette Catherine Raymond Gregh. Divorcé de Geneviève Isabelle Charlotte Harlette Catherine Raymond Gregh par jugement de divorce rendu le par le tribunal civil de la Seine […] Décédé à Paris 7e le  ».
  2. Bruno Fuligni, Le souverain caché, Lausanne, Age d'homme, (lire en ligne), p. 147.
  3. Léo Magne, L'Extraordinaire Aventure d'Antoine de Tounens, Gentilhomme Périgordin, Avoué, Conquistador, roi d'Araucanie-Patagonie, préface d'André Maurois, aux éditions Latino-Américaines, Paris, 1950, p. 161.
  4. Marc Blancpain, Orélie Antoine Ier : roi d'Araucanie et de Patagonie, P. Fanlac, (lire en ligne), p. 114.
  5. Bruno Fuligni, L'Etat c'est moi : histoire des monarchies privées, principautés de fantaisie et autres républiques pirates, éditions de Paris, (lire en ligne), p. 104.
  6. Arnaud Chaffanjon et Bertrand Galimard Flavigny, Ordres & contre-ordres de chevalerie, Paris, Mercure de France, , p. 286.
  7. Hervé du Boisbaudry, Philippe Verdin, Maurice Druon : Le partisan, Éditions du Cerf, (lire en ligne), « Antoine Cros fut également le troisième et dernier roi d'Araucanie et Patagonie ».
  8. Jean Raspail, Adios, Tierra del Fuego, Albin Michel, (lire en ligne), p. 167, « Le troisième et dernier souverain d'Araucanie et de Patagonie décéda chez lui à Asnière, le 1er novembre 1903 ».
  9. Bruno Fuligni, L’État c'est moi : histoire des monarchies privées, principautés de fantaisie et autres républiques pirates, Éditions de Paris, (lire en ligne), p. 104.
  10. Auguste Villiers de L'Isle-Adam, Joseph Bollery, Correspondance générale et documents inédits. Édition recueillie, classée et présentée par Joseph Bollery, Mercure de France, (lire en ligne), p. 58.
  11. Louis Forestier, Charles Cros l'homme et l'œuvre, Lettres modernes (lire en ligne), p. 427.
  12. Bruno Fuligni, Politica Hermetica Les langues secrètes, t. 13, L'Age d'homme, (lire en ligne), p. 135.
  13. Journal du droit international privé et de la jurisprudence comparée, (lire en ligne), p. 910.
  14. Henry Montaigu, Histoire secrète de l'Aquitaine, A. Michel, (lire en ligne), p. 255.
  15. Camille Lavoix,, Argentine : Le tango des ambitions, Nevicata, (lire en ligne).
  16. Bulletin de la Société de géographie de Lille, (lire en ligne), p. 150.
  17. Intermédiaire des chercheurs et curieux, (lire en ligne), p. 51.
  18. Léo Magne, L'Extraordinaire Aventure d'Antoine de Tounens, Gentilhomme Périgordin, Avoué, Conquistador, roi d'Araucanie-Patagonie, préface d'André Maurois, Éditions Latino-Américaines, Paris, 1950, p. 183.
  19. Find a grave

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Léo Magne, L'Extraordinaire Aventure d'Antoine de Tounens, Gentilhomme Périgordin, Avoué, Conquistador, roi d'Araucanie-Patagonie, préface d'André Maurois, aux éditions Latino-Américaines, Paris, 1950 ; « chapitre XVI : Les successeurs d'Orélie-Antoine Ier : Achille Ier et Antoine II ».
  • St. Le Tourneur, « Cros (Antoine) » (ou « 3.Cros »), colonnes 1278-1279 in Dictionnaire de biographie française (DBF), tome 9, « Clésinger - Dallière », 1961, 1527 colonnes.

Articles connexes modifier

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