Antoine-François Prost de Royer

lieutenant-général de police de Lyon et échevin (1729-1784)
Antoine-François Prost de Royer
Portrait gravé par Charles Boily
Fonction
Échevin
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 55 ans)
Lyon
Nom de naissance
Antoine François ProstVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Français
Activité
Autres informations
Membre de

Antoine-François Prost de Royer, né le à Lyon et mort le dans la même ville, est une personnalité de celle-ci. Avocat, échevin et lieutenant-général de police, il est connu pour ses opinions humanistes, et les essais qu'il fit pour améliorer la vie des Lyonnais du XVIIIe siècle.

Biographie modifier

Il naît le dans une famille aisée de Lyon. Son père François Prost achète une terre à Royer en 1752, et fait modifier son nom ; Antoine-François adopte alors lui aussi ce nom de Prost de Royer[1]. Il mène des études pour exercer la même profession que son père, avocat, et est admis au barreau en 1748[2],[3].

Il est nommé recteur de l'hôpital de la Charité à une date inconnue[4]. En tant que tel, il effectue de nombreuses recommandations visant à préserver au mieux la santé des malades, en particulier des enfants abandonnés[5].

En 1763 il écrit et publie une lettre à l'archevêque de Lyon dans laquelle il argumente en faveur du prêt à intérêt[n 1]. Voltaire souligne la qualité de ce texte[6]. En 1765 il publie De l'Administration municipale ou Lettre d'un citoyen de Lyon, sur l'administration de cette ville. Une sentence de la Sénéchaussée, du ordonne la suppression de cette brochure, « comme pouvant troubler l'harmonie qui règne entre tous les citoyens de la ville de Lyon ».

Alors qu'il n'a que 42 ans, en 1772, le Barreau de Lyon le choisit comme bâtonnier. La même année il est nommé échevin du quartier de Fourvière[7]. Il est également membre de l'Académie de Lyon[8],[9].

Il devient lieutenant-général de police de la ville de Lyon le . Il cherche à isoler de la ville les activités provoquant le plus de nuisances[10]. Il réorganise, et de fait crée, la police à Lyon. Il s'attaque au monopole des boulangers en accordant le droit de vente aux boulangers forains. Cette nouvelle concurrence conduit à une baisse notable du prix de pain.

Il publie, en 1782, un manifeste plaidant pour une meilleure représentativité des femmes dans l'administration[11].

Il meurt le 21 ou le [12].

Publications modifier

  • Lettre à Mgr l'archevêque de Lyon, dans laquelle on traite du prêt à intérêt à Lyon, appellé ["sic"] dépôt de l'argent, Lyon, 1770, 104 p.
  • De l'administration municipale ; ou Lettres d'un citoyen de Lyon sur la nouvelle administration de cette ville Auteur Lyon, 1765, 334 p. lire en ligne sur Gallica
  • Mémoire sur la conservation des enfants, lu dans l'assemblée publique de l'Académie des sciences, belles-lettres & arts de Lyon, le 5 mai 1778. Lyon lire en ligne sur Gallica
  • Dictionnaire de jurisprudence et des arrêts, ou Nouvelle édition du Dictionnaire de Brillon. [co-auteurs : Pierre-Jacques Brillon et  Jean François Armand Riolz, continuateur] 7 vol., Lyon, 1781-1788, Imprimerie d' Aimé de la Roche lire en ligne sur Gallica

Postérité modifier

Ses combats, notamment contre le monopole des boulangers, sont racontés dans le roman La part de l'aube d'Éric Marchal, paru en .

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. « Le prêt à intérêt, même au taux légal, était, jusque-là, généralement considéré comme fait d'usure, et, dès lors, condamné en principe par la plupart des parlements. C'est cette thèse, soutenue par la lettre pastorale du 30 juin 1763, que Prost de Royer s'attachait à combattre » in Me Prost de Royer, troisième bâtonnier de l'Ordre : Étude historique, par Me A. Dubreuil, p. 329

Références modifier

  1. Dict. Académiciens de Lyon, p. 1079.
  2. Barou Du Soleil 1784, p. 11.
  3. Almanach 1771, « Conseillers de ville », p. 133.
  4. Stéphane Nivet, « Prost de Royer, Antoine (1729-1784) », sur idref.fr, Sudoc, (consulté le ).
  5. Isabelle Robin-Romero, Les orphelins de Paris : enfants et assistance aux XVIe – XVIIIe siècles, Paris, Presses Paris Sorbonne, , 277 p. (ISBN 978-2-84050-512-9, BNF 41052678, présentation en ligne).
  6. A. Dubreuil, « Me Prost de Royer, troisième bâtonnier de l'Ordre : Étude historique », Mémoires de l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon.,‎ , p. 325-351.
  7. Dict. Académiciens de Lyon, p. 1080.
  8. Samy Ben Messaoud 1996, « Note 6 », p. 183.
  9. Dict. Académiciens de Lyon, p. 1081.
  10. Thomas Le Roux, « La mise à distance de l’insalubrité et du risque industriel en ville  : le décret de 1810 mis en perspectives (1760-1840) », Histoire & mesure, vol. XXIV, no 2,‎ , p. 31-70 (ISSN 0982-1783, lire en ligne).
  11. Vida Azimi, « La Féminisation des administrations françaises : étapes et historiographie (XVIIIe siècle - 1945) », Revue française d’administration publique, no 145,‎ , p. 11-38 (ISSN 1965-0620, lire en ligne).
  12. Abbé Corréard, « Acte de décès d'Antoine-François Prost de Royer, écuyer, avocat en Parlement, ancien lieutenant général de police et échevin de Lyon, auteur du Dictionnaire de jurisprudence et des arrêts, mort le . », sur pleade.bm-lyon.fr, Bibliothèque municipale de Lyon, (consulté le ).

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Liens externes modifier