Anthony Ray Hinton

écrivain américain
Anthony Ray Hinton
Biographie
Naissance
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AlabamaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Anthony Ray Hinton, né le , est un Afro-Américain ayant passé 28 ans dans un couloir de la mort après avoir été condamné à tort du meurtre de deux employés de restaurant à Birmingham (Alabama) en 1985[1],[2],[3],[4],[5],[6].

Il est libéré en 2015 après que la Cour suprême des États-Unis a infirmé sa condamnation et que l'État d'Alabama a levé les accusations à son encontre[1],[3].

Hinton est l'auteur du mémoire The Sun Does Shine: How I Found Life and Freedom on Death Row (« Oui, le soleil brille : comment j'ai trouvé la vie et la liberté dans le couloir de la mort »), paru en 2018[3].

Biographie modifier

Emprisonnement modifier

Le et le , deux employés de fast-food, John Davidson et Thomas Wayne Vasona, sont tués lors de deux braquages à main armée différents à Birmingham, en Alabama[2]. Un survivant d'un troisième braquage pointe la photo de Hinton sur une parade d'identification ; la police enquête donc sur lui. Mais lorsque Hinton déclare son innocence à son avocat, celui-ci lui répond : « Vous les Noirs, vous dites toujours que vous n'avez rien fait »[7].

Le seul élément de preuve apporté pendant le procès est un rapport d'une étude balistique qui souligne la correspondance entre les balles de la scène de crime et le pistolet de la mère de Hinton[1] ; aucune empreinte digitale et aucune déclaration de témoin oculaire ne met en cause Hinton. Hinton est condamné à mort pour deux homicides[2]. Le procureur du procès est connu pour ses préjugés raciaux[1].

Les procédures d'appel de Hinton sont réalisées par l'organisation Equal Justice Initiative (en) (EJI), qui travaille sur cette affaire pendant 16 ans. L'EJI démontre que les balles de la scène de crime ne correspondent pas à l'arme de la mère de Hinton, mais l'État de l'Alabama refuse d'ouvrir un nouveau procès[2].

Libération modifier

Lors d'un appel transmis à la Cour suprême des États-Unis en 2014, la Cour juge que l'avocat de Hinton a « manqué à la Constitution » et qu'un nouveau procès doit être ouvert. En effet, l'avocat de Hinton a cru ne disposer de 1 000 $ seulement pour contracter un nouvel expert balistique afin de réfuter les accusations de l'État avec des preuves. Or, le seul expert qui accepterait ce prix est un ingénieur civil borgne peu formé à l'étude balistique et admettant ne pas pouvoir utiliser un microscope correctement[4].

Le , le bureau de l'avocat général du comté de Jefferson lève les accusations contre Hinton, les experts scientifiques étant incapables de faire correspondre les balles de la scène de crime avec l'arme de la mère de Hinton. Les procureurs admettent l'absence de correspondance, rejetant ainsi la seule preuve fournie lors du procès[2].

Le , Hinton est libéré après que Laura Petro, la juge du circuit du comté de Jefferson, a annulé sa condamnation et que l'État a levé toutes les accusations à son encontre[5],[6]. Il est le 152e détenu libéré du couloir de la mort aux États-Unis depuis 1973 et le 6e en Alabama.

Notes et références modifier

  1. a b c et d « Anthony Ray Hinton, innocenté après trente ans dans le couloir de la mort », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  2. a b c d et e (en) Associated Press, « Alabama man off death row after 28 years to jailers: You will answer to God », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b et c (en) Chris McGreal, « 'I went to death row for 28 years through no fault of my own' », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b (en) Abby Phillip, « Alabama inmate free after three decades on death row. How the case against him unraveled », The Washington Post,‎ (lire en ligne).
  5. a et b (en) Daniella Silva, « Anthony Ray Hinton, Alaabama Man Who Spent 30 Years on Death Row, Has Case Dismissed », NBC News (consulté le ).
  6. a et b (en) « Alabama death row inmate freed after 30 years » [« Un condamné à mort de l’Alabama libéré après 30 ans »], BBC, (consulté le ).
  7. (en) Anthony Ray Hinton, « I spent 28 years on death row », The Guardian,‎ (lire en ligne).

Liens externes modifier