Anonymes, Justes et Persécutés durant la période nazie
AJPN
Forme juridique | Association déclarée (selon loi de 1901) |
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Surnom | AJPN |
Zone d’influence | France |
Fondation | 27 février 2008 |
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Fondateurs | Hellen Kaufmann, Bernard Lhoumeau, Thierry Marchal |
Siège | Bordeaux |
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Présidente | Hellen Kaufmann |
Site web | http://www.ajpn.org/ |
Anonymes, Justes et Persécutés durant la période nazie, le plus souvent abrégé en AJPN, est une association française créée, selon ses statuts, « pour offrir une plateforme ouverte de contributions, d’échanges et de rencontres entre toutes les personnes désireuses d’apporter un témoignage qui permettra d’enrichir, de compléter et de faire connaître une histoire ou un épisode de sauvetage durant la Seconde Guerre mondiale »[AJPN 1],[Caveat 1].
Historique
modifierEn , le CRIF Sud-Ouest Aquitaine publie un opuscule intitulé Connus ou inconnus, mais Justes, dont la direction éditoriale a été confiée à Hervé Rehby, et la coordination éditoriale, à Hellen Kaufmann. Dans sa préface, le Dr Albert Roche, président de la section régionale, déclare : « 2007 restera, sans conteste, une année importante dans l’histoire de la mémoire de la Shoah. À l’initiative du président de la République, Jacques Chirac, l’année 2007 a été nommée "Année des Justes" »[1].
Le une cérémonie se tient au Panthéon au cours de laquelle est apposée une plaque commémorative où l'on peut lire « Nommés "Justes parmi les Nations" ou restés anonymes, des femmes et des hommes, de toutes origines, ont sauvé des Juifs des persécutions antisémites et des camps d'extermination »[2].
C'est dans cet esprit que l'AJPN est fondée à Bordeaux. Hellen Kaufmann, sa présidente, en décrit la genèse : déjà en 1975, après avoir rencontré un des Justes de sa région, elle a eu le pressentiment que le nombre officiel de Justes qui y était alors dénombré, 225, n'était pas cohérent avec le fait que les trois-quarts de la communauté juive résidant en France avait survécu à la guerre. Elle a vite découvert « tous les acteurs de l'ombre venant s'ajouter au nombre de Justes reconnus ». Au sein du CRIF, elle poursuit sa démarche avec l'aide de Yad Vashem France, et en rencontrant de nombreux témoins de l'époque[3]. Son cheminement, rejoint par d'autres personnes, aboutit en 2008 à la fondation de l'AJPN[4].
En parallèle est créé le site Web de l'association, son principal outil de travail et d'échanges[AJPN 2].
Objectifs
modifierLa mémoire des Justes reconnus étant par définition archivée et préservée pour toujours au mémorial de Yad Vashem, l'AJPN se consacre essentiellement à celle des anonymes.
L’AJPN se donne pour mission de faire connaître au grand public les actes d’aide et de sauvetage d’enfants ou d’adultes durant la Seconde Guerre mondiale. Ils restitueront la mémoire de leurs auteurs, hommes et femmes, anonymes pour la plupart, qui ont sauvé des personnes persécutées par le régime nazi et le gouvernement de Vichy : Juifs, républicains espagnols, francs-maçons, communistes, Tziganes[AJPN 3]...
Actions
modifierL'AJPN définit ainsi ses actions :
- Créer et animer une base de données en ligne active : après recherche et collecte des informations nécessaires, elle est enrichie des apports des internautes.
- Nombre d'articles du site ajpn en mars 2021 répertoriés[AJPN 2] :
- 38 080 communes
- 95 départements français et l'étranger
- 1 228 lieux d'internement
- 744 lieux de sauvetage
- 33 organisations de sauvetage
- 4 342 Justes de France
- 15 850 personnes sauvées, cachées
- De nombreuses annonces de recherche [AJPN 4]
- Produire des documents de mémoire : En complément à la base de données en ligne, recueillir, enregistrer, filmer, éditer, les témoignages de Justes ou de leurs ayants droit, d’anonymes, d’enfants cachés et sauvés pour sauvegarder la parole vivante.
- Produire des supports pédagogiques : Enregistrements, films, base de données, brochures pédagogiques sont proposés et mis à la disposition des enseignants [5], [6].
- Multiplier les rencontres pédagogiques : Faciliter les témoignages des Justes, des sauveurs et des sauvés ou de leurs ayants droit, auprès des jeunes dans les écoles, les collèges et les lycées en privilégiant l’échange direct[5].
- Assister les collectivités et institutions dans l’organisation et la coordination de cérémonies et manifestations (telles que des expositions) ayant un rapport historique et culturel avec les persécutés de la période nazie et les sauveurs[5].
- Communiquer et relayer : Faire connaître l’existence et la mission de l’association pour faire converger vers elle le plus grand nombre de témoignages spontanés, en particulier via son site Web.
- Initier des actions de communication vers la presse et tous les relais d’opinion : fichiers presse, conférences de presse, dossiers de presse, communiqués[AJPN 3],[5].
Site Web
modifierAudience et notoriété
modifierAu vu des objectifs et actions que se fixe l'AJPN, son site Web revêt une importance considérable. Ceci est corroboré par les mesures d'audience pratiquées par XiTi : durant le mois mobile finissant le , où aucun évènement d'actualité majeur ne peut justifier une pointe de fréquentation, l'audience s'élève en moyenne à 1 600 visites par jour[7].
Il est référencé auprès de plusieurs organismes nationaux ou internationaux :
- Site Web du Mémorial de la Shoah[8].
- Site Web de la Croix-Rouge, sous la rubrique « Rétablissement des liens familiaux »[9].
- Site Web du Grand Palais[6].
- Site Web de la Société lyonnaise d’histoire de la police, qui recense les policiers et gendarmes reconnus Justes parmi les Nations[10].
- Site Web du Conseil de l'Europe[5].
- Site Web du United States Holocaust Memorial Museum[11].
Le ministère de la Cohésion des territoires donne le site ajpn.org en sitographie pour quatre des personnalités de la liste Portraits de France issues des Outre-Mer, des anciennes colonies ou de l’immigration, établie en vue de diversifier les noms des rues ou des bâtiments publics en France : Olga Bancic, Max Ernst, Rosine Schiari et Alfred Otto Wolfgang Schulze[12].
Examen critique
modifierL'AJPN ne présente pas son site comme une source historique, mais comme un outil muni d'une gestion du type « Wiki » : « Le travail que réalise l'AJPN n'est pas le fait d'historiens ni de scientifiques, mais résulte de la volonté militante d'hommes et de femmes concernés [...]. Les informations affichées [...] ne peuvent être vérifiées par ajpn.org et ne peuvent donc pas être considérées d'une fiabilité totale [...]. Toutes les demandes de rectification de données erronées sont bienvenues et, dans ce cas, les corrections nécessaires sont appliquées dans les meilleurs délais en citant la source de ces corrections[AJPN 2]. »
Malgré ce problème de fiabilité, qui implique un taux d'inexactitudes, c'est-à-dire d'inclusions faites à tort, c'est cependant le seul site répertoriant aussi des personnes qui n'ont pas pu être reconnues officiellement Justes, mais qui, selon certains témoignages, ont néanmoins sauvé des Juifs en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est cité par deux travaux universitaires dont une thèse[13],[14].
Notes et références
modifierCaveat
modifierSources primaires (AJPN)
modifier- ↑ « Statuts de l’association Anonymes, Justes et persécutés durant la période nazie (AJPN) » [PDF], sur ajpn.org, (consulté le ).
- « AJPN - Page d'accueil », sur ajpn.org (consulté le ).
- « AJPN - missions de l'association », sur ajpn.org (consulté le ).
- ↑ « Annonces de recherche », sur ajpn.org (consulté le ).
Références
modifier- ↑ Rehby 2007, p. préface.
- ↑ Le Monde avec AFP, « Les "Justes de France" vont entrer au Panthéon », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Hellen Kaufmann : «Transmettre des trésors d'humanité que sont les Justes est un devoir absolu» », sur CRIF, (consulté le ).
- ↑ République française – L'annuaire des entreprises, « Anonymes, Justes et persécutés durant la période Nazie (AJPN) » (Fiche d'information), sur annuaire-entreprises.data.gouv (consulté le ).
- MARS - Media Against Racism in Sport, « Anonymes, Justes et persécutés durant la période nazie (AJPN) : Hellen Kaufmann, présidente, France » [PDF], sur Conseil de l'Europe (consulté le ).
- RmnGP, « Le Grand Palais de 1940 à 1945 : De la collaboration à la libération des camps » [PDF], sur Grand Palais (Paris), Dossier pédagogique du Grand Palais n°5, Paris, (consulté le ).
- ↑ XiTi, « Publication de résultats d'audience : AJPN », sur v75l.xiti.com (consulté le ).
- ↑ « Sélection de sites Web : Organisations et associations », sur Mémorial de la Shoah (consulté le ).
- ↑ « Nos actions - Rétablissement des liens familiaux : Les autres organismes qui peuvent vous aider dans vos recherches », sur Croix-Rouge française (consulté le ).
- ↑ Société lyonnaise d’histoire de la police, « Policiers et gendarmes Justes parmi les Nations », sur polices.mobiles.free.fr, (consulté le ).
- ↑ (en) « Anonymes, Justes et persécutés durant la période nazie dans les communes de France », sur United States Holocaust Memorial Museum (consulté le ).
- ↑ Ministère de la Cohésion des territoires, « Portraits de France » [PDF], sur cohesion-territoires.gouv.fr, (consulté le ), p. 60, 160, 320, 367.
- ↑ Julien Bouchet, Université Clermont-Auvergne, « Les Justes d’Auvergne : Introduction générale », HAL (archive ouverte), Presses universitaires Blaise-Pascal, (ISBN 978-2-84516-716-2, consulté le ) : « Les informations contenues sur le site de l’association “Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie dans les communes de France” (A.J.P.N.) ont fait l’objet d’une vérification systématique" par l'auteur qui a cependant préféré utiliser les sources du comité français de Yad vashem et les entretiens directs », p. 24.
- ↑ Bernard Bocquenet, Université de Pau et des pays de l'Adour, « La censure en Béarn sous Vichy : 1940-1944 » (Thèse d'université), sur Fichier central des thèses, (consulté le ) : « [ Bernard Lecache ] Voir sa biographie complète sur le site de l'association des Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie dans les communes de France », p. 133.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- [Rehby 2007] Hervé Rehby (dir.) et Hellen Kaufmann (coordination), CRIF, Connus ou inconnus, mais Justes, CRIF Sud-ouest Aquitaine, , 64 p. (OCLC 235975516, lire en ligne [PDF]).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Notices d'autorité : WorldCat
- Ressource relative aux organisations : SIREN
- Site officiel