Annie Tribel

architecte d'intérieur et designer française

Annie Tribel (ou Annie Tribel Heinz), née en à Paris, est une architecte d'intérieur et designer française[1].

Table-banquette par Annie Tribel, 1968. Design Museum Brussels. Conçu pour la cafétéria du Théâtre de la Ville à Paris. Coque orange en polyester armé de fibre de verre avec éclairage intégré. Pieds en fonte d'acier. 180x201x138 cm (71x79x54 in).

Biographie modifier

Annie Tribel est née à Paris en 1933. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure des arts décoratifs en 1956[2].

Elle passe ensuite quelques années en Inde et, à son retour, réalise plusieurs projets d’aménagement et dessine des meubles démontables inspirés de techniques artisanales indiennes[2].

L'Atelier d'urbanisme et d'architecture modifier

Elle intègre, en 1962, l’Atelier d'urbanisme et d'architecture (AUA) dont son frère, l’architecte et enseignant Jean Tribel est un des fondateurs[3]. En lien avec l’équipe Fabre et Perrotet, elle est l’auteur de programmes socio-culturels au sein des Maisons de la culture ou de théâtres.

Elle travaille régulièrement avec les architectes Paul Chemetov et Jean Deroche, s'occupant de l'architecture intérieure ou du mobilier : bar du théâtre de plein air de Hammamet (1964)[4], Foyer des anciens de La Courneuve[5], Maison Shalit (1965-1967)[6]...

À Paris, en 1967-1968, elle aménage les espaces en sous-sol du Théâtre de la Ville, en introduisant des éléments de mobilier en polyester moulé de couleur rouge orangé, qui sont autant d’alvéoles indépendantes[7]. Le Design museum (musée ADAM) de Bruxelles dispose d'un exemplaire de cette structure[8]. C’est avec cette même technique de panneaux imbriqués qu’elle habille en 1971 la façade extérieure du magasin Roche Bobois, avenue de la Grande armée (la couleur de la façade a été modifiée vers 2019 pour du blanc au lieu du rouge sombre initial[9])[2],[10].

En 1972, elle participe, avec Jacques Berce et Henri Ciriani à la création du Tétrodon, un habitat modulaire reposant sur un container métallique dont le volume est augmenté de doubles coques rétractables en polyester. Les Tétrodons sont transportables par camion ou par bateau pour être levés ensuite par grue et posés sur des plots de béton à destination. Ils peuvent être disposés horizontalement ou verticalement[11],[12].

Parmi d'autres projets, on peut noter le Village de vacances Le Graffionier (1970), le Théâtre national de Chaillot (1975) et la Maison de la culture de Bobigny (1978)[13].

En , François Mitterrand décide qu’une partie des crédits alloués au Mobilier national sera destinée à l’achat de mobilier contemporain, ainsi qu’à l’élaboration de prototypes dans le but de valoriser le travail des designers français. Il fait effectuer des travaux de réaménagements dans les espaces privés du Palais de l'Élysée. Annie Tribel est chargée de réaliser une chambre d'amis. Par la suite, les meubles seront produits de façon industrielle pour le public[14],[15].

Après l'AUA modifier

Annie Tribel quitte l’AUA en 1986 pour enseigner à l’École supérieure d’arts graphiques puis à l’école Camondo en 1975-1976[2].

Elle continue à travailler comme architecte d'intérieur. En 1988, elle aménage les espaces intérieurs du Théâtre national de la Colline à l'aide de vernis colorés et de lasures pour favoriser les transparences[16].

Elle participe aussi à la construction ou rénovation de plusieurs complexes de cinéma UGC : Bercy en 1998, Lyon en 1999, Strasbourg en 2000 et Cergy en 2001[17],[18],[19] et à d'autre projets comme le centre des congrès de Tours (1989), le théâtre d’art dramatique de Toulouse (1989), le centre de promotion de l’image France Télécom (1990), la salle des fêtes et théâtre de Colombes (1991), le centre culturel La Faïencerie, Creil (1993) ou encore le théâtre d'Angoulême (1997)[13].

Expositions modifier

Références modifier

  1. « Annie Tribel », sur Centre Pompidou (consulté le ).
  2. a b c et d « Annie Tribel », sur La Recherche, (consulté le ).
  3. « Annie Tribel - Acteur - Atlas de l'architecture et du patrimoine », sur patrimoine.seinesaintdenis.fr (consulté le ).
  4. « Théâtre de plein air », sur www.paulchemetov.com (consulté le ).
  5. Aurore Reynaud, « L'ancien foyer Croizat à La Courneuve »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur crh.archi.fr (consulté le ).
  6. Batiactu, « Le "Chacun sa maison" de Paul Chemetov (diaporama) », sur Batiactu, (consulté le ).
  7. « Elles@centrepompidou - Annie Tribel, Table-banquette, 1968 - Ina.fr », sur Elles@centrepompidou (consulté le ).
  8. « ADAM Brussels Design Museum: Permanent Plastic Design Expo – BrusselsPictures.com », sur www.brusselspictures.com (consulté le ).
  9. « Rénovation du magasin Roche Bobois, avenue de la Grande Armée à Paris. », sur Roche Bobois (consulté le ).
  10. (en) 1238472, « Vitrine d'une epoque », sur Issuu (consulté le ).
  11. « Martigues - Tétrodon », sur www.culture.gouv.fr (consulté le ).
  12. « AUA, une architecture de l’engagement - Exposition- AMC Architecture », sur AMC Archi (consulté le ).
  13. a et b Fonds Valentin Fabre (1927-) et Jean Perrottet (1925-) 402 IFA, Cité de l'architecture et du patrimoine. Centre d’archives d’architecture du xxe siècle, (lire en ligne)
  14. « Le mobilier de l'Elysée, reflet de la création française », sur Lumni | Enseignement (consulté le ).
  15. Claude Mollard, 5. Le levier de la commande publique (1981), dans La culture est un combat. Les années Lang-Mitterrand, Paris, Presses universitaires de France, , 9782130654407 p. (lire en ligne), p. 65-79
  16. « espaces | La Colline théâtre national », sur www.colline.fr (consulté le ).
  17. « Ciné Cité réinvente la sortie cinéma », Le Moniteur,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Cergy : ouverture de l'UGC Ciné-Cité », Le Moniteur,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « Des murs nobles et modernes pour un art noble et moderne », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. « Annie Tribel », sur Centre Pompidou (consulté le ).
  21. « Mobi Boom, l'explosion du design en France 1945-1975 », sur madparis.fr (consulté le ).
  22. « Une architecture de l'engagement : l'AUA (1960-1985) », sur Cité de l'architecture & du patrimoine (consulté le ).

Bibliographie modifier

  • René Lesné, 250 illustres, 1767-2017 – Dictionnaire – De l’École royale gratuite de dessin à l’École nationale supérieure des Arts décoratifs, Paris, éditions Ar/Dé, 2017 (ISBN 978-2-90571-098-7)

Liens externes modifier