Anna Toumazoff

militante féministe française

Anna Toumazoff est une journaliste, productrice et présentatrice radio, activiste féministe et influenceuse française[1]. Elle est connue pour avoir lancé sur les réseaux sociaux différents hashtags de dénonciation autour des violences sexuelles : #UberCestOver, #SciencesPorcs et #DoublePeine.

Biographie modifier

Jeunesse et études modifier

Anna Toumazoff suit des études de droit et obtient sa licence[2]. Elle étudie également à l'Institut d'études politiques de Toulouse[3], où elle obtient son master 2 en 2018[4].

A l'IEP de Toulouse, elle co-créé l'association féministe « Les Sans Culottes »[4],[5], avant de'effectuer un stage au Lobby européen des femmes.

Parcours professionnel modifier

En 2019, elle crée via ses plateformes une réelle communauté visant à mobiliser et rassembler afin de lutter contre les violences faites aux femmes. Ses comptes Instagram memespourcoolkidsfeministes, cequeveulentlesfemmes et annatoumazoff, rassemblent, aujourd'hui[Quand ?], 300 000 abonnés.[réf. nécessaire]

Profondément engagée, elle est au fil des années à l’initiative de plusieurs manifestations et participe activement aux débats sur différents plateaux télé, se confrontant ses points de vue à ceux de figures politiques telles que Frédérique Vidal (Ministre de l'Enseignement Supérieur en 2021) et Gérald Darmanin (Ministre de l'Intérieur en 2022).[réf. nécessaire]

En 2022, pour les trois ans de son compte, elle publie un dictionnaire à destination des ados, inspiré du célèbre dico des filles et intitulé “Ta vie sans filtre”, aux éditions Mango.

En 2023, elle devient la productrice et présentatrice radio de l’émission « Tunnel » sur Mouv’ (Radio France), tous les jeudis soirs. Pendant 2 heures, elle y reçoit trois ou quatre personnalités autour de sujets qui questionnent et rassemblent, à la façon d’un dîner entre amis qui s’éternise à l’infini pendant que le temps file.

Reconnue par des influenceuses comme Lena Mahfouf qui la classe parmi les « 60 personnes à absolument suivre sur les réseaux » dans ELLE Magazine, elle apparait également parmi les 30 personnalités de moins de 30 ans (« 30 under 30 ») à suivre d'après Vanity Fair[6].

Activisme en ligne modifier

Pages instagram modifier

Via la page Instagram qui porte son nom, Anna Toumazoff sensibilise sa communauté à diverses causes féministes et sociales. Impliquée dans plusieurs campagnes et initiatives visant à promouvoir l'égalité des genres, lutter contre les violences faites aux femmes, et soutenir les victimes de harcèlement et de cyber-harcèlement, elle prend également la parole sur des sujets comme la santé mentale, les relations amoureuses, ou encore l’alcool[7].

Sur cette page, Anna utilise des mèmes, à savoir des images humoristiques virales faisant référence à des scènes cultes (émissions de télévisions, séries, télé-réalité, etc.) pour vulgariser des thématiques principalement féministes (les violences sexistes et sexuelles, les relations toxiques, les propos sexistes de certains hommes politiques) mais aussi des sujets humoristiques qui touchent un plus grand public.[réf. nécessaire]

Créée en 2019, sa page est, aujourd’hui, suivie par 208 000 personnes.[réf. nécessaire]

Campagnes de mobilisation modifier

En , elle lance le hashtag #UberCestOver après avoir été contactée par une victime d'agression sexuelle déçue de l'inaction d'Uber à la suite de son signalement[8]. Le hashtag est utilisé pour témoigner des agressions sexuelles et viols commises par des chauffeurs VTC[5] et Anna Toumazoff crée par la suite un site Internet[8]. À la suite de la vague de témoignages, l'entreprise Uber réagit et promet de mettre en place des mesures de protection pour les victimes et de sanctionner les accusés[5].

Le [5], elle partage sur les réseaux sociaux avec le hashtag #SciencesPorcs (faisant référence à #balancetonporc, lancé en octobre 2017[9]) le témoignage d'une amie de Sciences Po Toulouse qui annonce avoir déposé plainte pour des viols subis lors de son intégration dans l'établissement[10]. Selon le directeur Olivier Brossard, les faits se seraient produits à la rentrée 2018 et il indique en avoir été alerté en et avoir contacté le procureur de la République[10].

À la suite de la diffusion du témoignage, Anna Toumazoff indique avoir reçu des centaines de témoignages d'autres agressions, sur Twitter et Instagram, concernant tous les instituts d'études politiques de France[4],[11],[12]. Dans certains cas, les victimes affirment avoir alerté la direction de leur établissement, qui n'aurait pas réagi[4].

Plusieurs responsables politiques apportent leur soutien aux victimes et plusieurs enquêtes préliminaires sont rapidement ouvertes[9].

En , l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche publie une mission relative à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans les instituts d’études politiques, après plusieurs mois d'enquête et d'auditions[13]. La mission rapporte 89 faits de violences sexistes et sexuelles connus des institutions, entre janvier 2019 et juin 2021, dont 69 relèvent du code pénal[13]. Cependant, seuls 38 ont fait l'objet d'un signalement au procureur et seules 14 procédures disciplinaires ont été engagées[13].

La mission relève des dérives au cours de certains « événements » organisés, et des pratiques de bizutage[13]. L'inspection invite à professionnaliser le travail de veille et de recueil de la parole des victimes[14].

En , elle utilise le hashtag #DoublePeine pour relayer le mauvais accueil reçu par une victime de viol au commissariat de Montpellier[15],[16],[17]. L'enquêtrice lui aurait notamment demandé si elle avait joui et commenté que « si [elle avait] bu, [elle n'avait] pas pu dire non donc il n’y a pas de problème de consentement »[18]. À la suite du grand nombre de témoignages partagés par d'autres victimes sur leur mauvaise expérience de leur prise en charge par les forces de l'ordre, le collectif #DoublePeine ainsi qu'un site Internet sont créés, avec la journaliste Constance Vilanova, le collectif Nous Toutes et d'autres activistes[15]. Le site récolte des témoignages de situations vécues dans des commissariat de La Rochelle, Bordeaux, Tours ou encore Paris et fait écho à une enquête réalisé par Nous Toutes en mars 2021 dans laquelle 66 % ds personnes répondantes indiquaient une mauvaise prise en charge par les forces de l'ordre lors de dépôt de plainte pour des violences sexuelles[15]. La préfecture de l'Hérault réagit à la polémique en dénonçant des propos diffamatoires et le syndicat Alliance dénonce la stigmatisation de la police et indique que sa priorité est « la défense des collègues »[15],[18].

Publication d'un ouvrage modifier

En 2022, pour les trois ans de son compte, elle publie un livre intitulé “Ta vie sans filtre”, aux éditions Mango[19]. Cet ouvrage est un dictionnaire de vie qui répond aux questions des jeunes et des moins jeunes. Il prône l’acceptation de soi et aborde des sujets comme la santé mentale, le rapport au corps, et toujours le féminisme, etc.

Le média Paul•e le qualifie de “nouveau dico des ados bienveillants” qui recense et explique, de façon bienveillante, 100 mots et expressions.

Tunnel sur Mouv' (Radio France) modifier

À l'image de l'expression « mettre un tunnel à quelqu’un », Anna Toumazoff et ses invités présents à chaque émission discutent 2 heures durant d'une thématique qui rassemble. De nombreux sujets y ont été exploités au fil des numéros, comme la fierté, la force, la féminité, les tatouages, la nostalgie, l’amour, l’influence, la minceur, la mode, l’écologie, la célébrité, les addictions, la timidité, l’échec…[réf. nécessaire]

Depuis septembre 2023, de nombreuses personnalités ont répondu présentes à l’invitation : Nesrine Slaoui, Terrenoire, Pomme, Tunisiano, Lauren Bastide, Janie, Amal Tahir, Lorie, Sophie Fontanel, Dany Dan, Mehdi Maïzi.[réf. nécessaire]

Notes et références modifier

  1. « Anna Toumazoff, influenceuse féministe 2.0 », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Anna Toumazoff : « Je me suis toujours sentie féministe » », sur Paulette Magazine, (consulté le )
  3. « Violences sexuelles dans les VTC : «J’ai déjà reçu 700 témoignages», confie Anna Toumazoff », sur leparisien.fr, (consulté le )
  4. a b c et d « INTERVIEW. Anna Toumazoff : "avec #SciencesPorcs je veux mettre fin au silence complice des agressions sexuelles" », sur France 3 Occitanie (consulté le )
  5. a b c et d « #sciencesporcs : Anna Toumazoff, la militante d’Instagram qui s’attaque aux violences sexuelles », sur LCI (consulté le )
  6. Condé Nast, « Le palmarès 2022 des 30 nouvelles têtes », sur Vanity Fair, (consulté le )
  7. « J'arrête de boire », sur France Inter, (consulté le )
  8. a et b « #UberCestOver : au moins 150 témoignages de jeunes femmes agressées par leur chauffeur Uber », sur LCI (consulté le )
  9. a et b « #sciencesporcs, une nouvelle vague de dénonciations de violences sexuelles, cette fois dans les IEP », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. a et b « TEMOIGNAGE : une étudiante de Sciences Po Toulouse dépose plainte pour des viols qu'elle aurait subis », sur France 3 Occitanie (consulté le )
  11. « #SciencesPorcs : la militante féministe Anna Toumazoff dénonce le "choix délibéré" des IEP "de laisser les violeurs dans l'impunité" », sur Franceinfo, (consulté le )
  12. (en-GB) « France's elite confronted by sexual abuse scandals », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. a b c et d le figaro, « Violences sexuelles à Sciences Po et dans les IEP: un rapport ministériel accable les institutions », sur Le Figaro Etudiant (consulté le )
  14. « Violences sexuelles et sexistes : les enquêtes se multiplient dans l’enseignement supérieur, sommé d’agir », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. a b c et d Léa Guedj, « Sur le site #DoublePeine, déjà plus de 200 récits de mauvais accueil de victimes de violences sexuelles », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
  16. « "Embarrassant" mais "nécessaire": comment la police se défend face aux accusations de #DoublePeine », sur BFMTV (consulté le )
  17. « VIDEO. #DoublePeine : "Je crois que ce serait bien, maintenant, qu'on nous écoute" », sur Franceinfo, (consulté le )
  18. a et b Anaïs Condomines et Mathilde Roche, « Montpellier : que sait-on de la plainte pour viol classée sans suite, à l’origine du mouvement #DoublePeine ? », sur Libération (consulté le )
  19. « Anna Toumazoff dépoussière le « Dico des Filles" », sur www.20minutes.fr, (consulté le )