Anna Caspari

Marchande d'art juive allemande
Anna Caspari
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 41 ans)
KaunasVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Aniela NaphtaliVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint
Georg Caspari (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Anna Caspari, née le à Wrocław (Empire allemand) et morte le à Kaunas (Lituanie) est une marchande d'art juive allemande.

Biographie modifier

Jeunesse et création de la galerie d'art modifier

Anna Caspari est la fille d'Hugo Naphtali et d'Olga Naphtali (née Bielski). Elle étudie l'histoire de l'art à Munich et épouse le marchand d'art Georg Caspari deux ans après son arrivée à Munich[1].

Le 20 juin 1913, Georg Caspari ouvre une galerie d'art au Palais Eichthal sur la Brienner Straße[1]. Il vend des tableaux de maîtres anciens et d'art moderne, des antiquités et des dessins[1].

Les œuvres comprennent celles de maîtres anciens de Hans Rottenhammer et Maulbertsch, des œuvres du XIXe siècle de Feuerbach, Böcklin, Leibl et Thoma ainsi que celles des plus modernes de Max Liebermann, Wilhelm Trübner, Max Slevogt, Edouard Manet, Pierre-Auguste Renoir et Vincent van Gogh. Les artistes du catalogue vont des artistes locaux comme Maria Caspar-Filser et Oskar Coester (de) aux stars internationales comme Paul Klee, Kokoschka, Lehmbruck et Pablo Picasso. Le soir, des lectures publiques des textes de Frank Wedekind, Heinrich Mann, Thomas Mann, Franz Werfel se tiennent à la galerie[2].

En 1930, Georg Caspari est tué dans un accident de voiture[1]. Devenue veuve, Anna Caspari doit s'occuper seule des enfants qui sont Ernst (né en 1926) et Paul (né en 1922). En 1935, la galerie est déplacée rue Ottostraße. Sous sa direction, la galerie reste ouverte malgré des conditions économiques difficiles et la repression mais finit par fermer en 1939[1]. Elle sert également d’intermédiaire et d’évaluateur aux marchands d'art au service du troisième Reich[1].

Spoliation des œuvres par la Gestapo modifier

Le 19 janvier 1939, la Gestapo se rend chez Anna Caspari pour « s'emparer des biens culturels » sous prétexte de les protéger. Sa résidence à l'hôtel Continental et l'entrepôt d'art sur Briennerstraße sont saccagés et les nazis pillent 22 peintures, 140 livres et de nombreuses gravures et dessins[1]. L'art spolié est ensuite donné au Musée national de Bavière, à la Bibliothèque d'État et à la Collection graphique d'État[3],[4].

Avant d'être déportée par les nazis et assassinée, Anna Caspari réussit à mettre ses fils en sécurité à Londres[1]. À partir de 1938, elle tente désespérément de rejoindre ses deux fils, mais ses demandes d'autorisation pour émigrer sont à plusieurs reprises rejetées par les autorités Allemandes[1].

Déportation modifier

Le 20 novembre 1941, Anna Caspari est déportée vers la Lituanie occupée lors des premiers épisodes de déportation massive de citoyens juifs de Munich. Elle est assassinée le 25 novembre à Kaunas[5]. Sa mère, Olga Naphtali, est déportée au ghetto de Theresienstadt[6].

Demandes de restitution modifier

De nombreux clients de la Galerie Caspari étaient juifs et, comme tous les juifs d'Allemagne, ils furent persécutés, leurs biens aryanisés et pillés pendant le troisième Reich[7]. En conséquence, en plus des demandes déposées par la famille Caspari, les clients des Caspari ont déposé des demandes de restitution pour des œuvres d'art pillées ou vendues sous la contrainte durant cette période[8],[9]. L'un des cas les plus célèbres concerne la collection de Max Emden (en)[10].

Bibliographie modifier

  • (de) Stadtarchiv München, Biographisches Gedenkbuch der Münchner Juden, 1933-1945
  • (de) Münchener Neue Secession, Graphische Ausstellung 1918, Frühjahr 1918, München 1918 Digitalisat
  • (de) Stephan Kellner, Forschung nach NS-Raubgut an der Bayerischen Staatsbibliothek, Ein Zwischenbericht,, Munich,
  • (de) Alexandra Lautenbacher, Raub jüdischer Kunstsammlungen (onesprime.de)
  • (de) Horst Keßler/Vanessa Voigt (Dans : Régine Dehmel (Hrsg. ), NS-Raubgut in Museen, Bibliotheken und Archiven, Frankfurt am Main), Die Beschlagnahmung jüdischer Kunstsammlungen 1938/39, Munich, , 119-132 p.
  • (de) Lynn Rother, Kunst durch Kredit : Die Berliner Museen und ihre Erwerbungen von der Dresdner Bank 1935, Berlin, De Gruyter,

Références modifier

  1. a b c d e f g h et i « Anna Caspari » [archive du ], www.bsb-muenchen.de, Bayerische Staatsbibliothek (consulté le )
  2. Peters, « Die Galerie Caspari in München, 1913-1939. Netzwerke und Handlungsspielräume einer jüdischen Kunsthändlerin im Nationalsozialismus », Ludwig-Maximilians-Universität München, Ludwig-Maximilians-Universität München
  3. « NS-Raubkunst beim SPK-Chef Parzinger? - Nazi-Looted Art in the Office of SPK Head Parzinger? », www.lootedart.com (consulté le )
  4. « Anna Caspari » [archive du ], www.bsb-muenchen.de (consulté le ) : « Le raid exécuté par le siège de la Gestapo de Munich à la fin de l'année 1938/1939 a touché la propriété de la marchande d'art Anna Caspari (1900 – 1941) parmi d'autres familles juives de Munich. Pendant la campagne, surnommée « la sauvegarde des biens culturels », sa résidence d'alors à l'hôtel Continental ainsi que l'entrepôt de la Briennerstraße 52 sont saccagés le 19 janvier 1939. Au total, 22 tableaux, 140 livres ainsi qu'un nombre indéterminé d'estampes et des dessins ont été volés à l'occasion. »
  5. « The Central Database of Shoah Victims' Names – Annie Caspari », yvng.yadvashem.org (consulté le )
  6. « Joint Press Release by the Stiftung Preußischer Kulturbesitz and Commission for Looted Art in Europe on 'Pariser Platz in Berlin' by Oskar Kokoschka », www.lootedartcommission.com (consulté le )
  7. « Parzinger und sein Bild - Parzinger and his painting », www.lootedart.com (consulté le )
  8. Sebastian Peters, « Die Galerie Caspari in München, 1913-1939. », sur epub.ub.uni-muenchen.de, (consulté le )
  9. « Joint Press Release by the Stiftung Preußischer Kulturbesitz and Commission for Looted Art in Europe on 'Pariser Platz in Berlin' by Oskar Kokoschka », www.lootedartcommission.com (consulté le )
  10. Advisory Commission on the return of cultural property seized as a result of Nazi persecution, especially Jewish property, « Explanatory statement on the recommendation of the Advisory Commission in the case of Dr. Max James Emden vs. The Federal Republic of Germany »

Article connexe modifier

Liens externes modifier