Angèle Delasalle

peintre et aquafortiste française
Angèle Delasalle
Jean-Joseph Benjamin-Constant, Portrait d'Angèle Delasalle (vers 1900), Paris, Petit Palais[1].
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Le retour de la chasse (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature d'Angèle Delasalle
Signature

Mathilde Angèle Delasalle, née le à Paris et morte le à Saint-Martin-de-Ré[2], est une artiste peintre et aquafortiste française.

Biographie modifier

Enfance et éducation modifier

Née de parents parisiens[3], Angèle Delasalle montre un goût pour les dessins et enluminures[3]. Ses parents la mettent au couvent des Dames Augustines anglaises[3],[4] qu'elle abandonne pour étudier à l'Académie Julian à Paris[5] où elle suit les cours de Jean-Paul Laurens, Benjamin-Constant et Jules Lefebvre[6].

Carrière artistique modifier

Angèle Delasalle commence à exposer d'abord des peintures au Salon des artistes français dont elle devient membre à partir de 1894[6]. L'année suivante, elle obtient une mention honorable[6] pour Portrait de Mlle de J[4]... et son tableau Caïn et les Filles d'Enoch est également présenté et attire l'attention[7]. Diane au repos est présenté en 1897[8]. En 1898, Le Retour de la chasse, remarqué par Benjamin Constant dans Le Figaro[9], lui vaut une deuxième médaille et le tableau est acquis par l'État au profit du musée du Luxembourg[3]. Elle obtient une médaille de bronze en 1897 puis une médaille d'argent en 1898 et enfin l'or en 1900[6]. C'est cette dernière année qu'elle présente La Forge, un tableau plutôt en marge de ses thèmes habituels[10]. Elle reçoit le prix Piot de l'Institut français en 1899[4] ,[11].

En 1900, son tableau Un soir à Saint-Cloud lui permet d'obtenir une bourse de voyage[6].

Elle va peindre à Rome puis à Bruxelles où elle remarque la galerie du jardin zoologique[12]. À Amsterdam elle découvre l'art de Rembrandt[7], surtout ses gravures, qui produisent sur elle une forte impression. Elle complète son voyage par un séjour en Angleterre en 1902 impressionnée par Turner, Phidias et les dessins de Raphaël pour la chapelle Sixtine[12]. Elle expose à Londres, aux Grafton Galleries, des vues de la capitale anglaise, jugées « plus anglaise que l'Angleterre » par la critique[7]. Elle conclut de son voyage que « rien ne développe comme les comparaisons »[13].

Entre-temps, elle reçoit la médaille d'argent à l'Exposition universelle de 1900, rejoint la galerie Georges Petit et la Société internationale de peinture et de sculpture (1901)[11] et est nommée associée à la Société nationale des beaux-arts (1902).

Devant son admiration pour la philosophe Clémence Royer, Benjamin-Constant arrange pour que cette dernière pose pour son portrait à la maison Galignani peu de temps avant sa mort en février 1902[3].

En 1903, ses œuvres sont présentées au Salon de la Société nationale des beaux-arts et elle devient membre du premier Salon d'automne[6].

En 1919, elle est témoin du mariage d'Édouard Daladier avec Madeleine Laffont[14].

Elle est signalée en 1930 comme ayant été nommée chevalier de la Légion d'honneur[15] qu'elle aurait obtenu en 1926[6].

Tous ses travaux sont signés « A. Delasalle » et son atelier parisien se situait au 3, rue Jean-Baptiste-Dumas[4].

Importance de son œuvre modifier

Angèle Delasalle est réputée pour ses nus, ses paysages de banlieue, ses félidés, ses scènes de travailleurs et ses eaux-fortes. Elle est l'une des premières femmes de son époque à peindre des nus[7]'[10]. Elle est la première et unique femme à faire partie de la Société internationale de peinture et de sculpture[11] en raison d'un style décrit comme « viril » par la critique et de sa signature neutre (A. delasalle) conduisant à son invitation par erreur[8]. Elle s'attaque également aux thèmes habituellement réservés aux hommes peintre de l’époque tels La Forge[16]. Elle est également la seule femme de son époque à obtenir une bourse pour voyager en Europe en 1900[13].

De son temps, son art est loué par la Gazette des beaux-arts qui publie d'elle plusieurs gravures en hors-texte en 1909 et 1912. Ainsi, Raymond Escholier y décrit ses peintures de nus en ces termes : « tout d'abord nacrées de reflets, puis, bientôt, maçonnées en pleine chair. Ce qui caractérise ces nus, c'est qu'ils sont bien modernes. Sans que l'artiste y ait songé, ils sont autant des déshabillés que des nus. C'est que Mlle Delasalle n'obéit à aucun souci d'idéalisation académique et qu'elle peint simplement la femme qu'elle a sous les yeux. »[17].

Elle a participé aux expositions de groupe organisées par la Société des Femmes Artistes Modernes (FAM), créée en 1931 par Marie-Anne Camax-Zoegger. Elle est présente sur la liste des artistes de l'exposition de 1935 à la Galerie Bernheim-Jeune.

Galerie modifier

Peintures modifier

Dessins et estampes modifier

Numismatique modifier

Expositions modifier

En 2003, une sélection de ses œuvres sont présentées par le Musée d'Aquitaine lors de l'exposition Vénus et Caïn. Figures de la Préhistoire 1830-1930), qui étudie la préhistoire comme source d'inspiration[6],[28].

Références modifier

  1. parismuseescollections.paris.fr.
  2. Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine.
  3. a b c d et e Marie-Louise Néron, « Chez Mlle Delasalle »  , sur Gallica, La Fronde, (consulté le )
  4. a b c et d Robert Burnand et al., Qui êtes-vous? Annuaire des contemporains: notices biographiques. 1908-1908/10, 1924, Paris, C. Delagrave, (lire en ligne), p. 226
  5. Notice sur le site de l'Académie Julian.
  6. a b c d e f g et h Delasalle, Angèle, Oxford University Press, coll. « Benezit Dictionary of Artists », (DOI 10.1093/benz/9780199773787.article.b00048542, lire en ligne)
  7. a b c et d « Graves International Art - Angele Delasalle », sur gravesinternationalart.com (consulté le )
  8. a et b Morgane Reck, INHA, « Diane au repos, par Angèle Delasalle », sur collections.rothschild.inha.fr, (consulté le )
  9. Benjamin Constant, « Promenade de peintre au Salon de 1898 », Le Figaro,‎ (lire en ligne  ).
  10. a et b Neil, « Neglected women artists I: Angèle Delasalle », sur Adventures in the Print Trade, (consulté le )
  11. a b et c Clara Erskine Clement Waters et National American Woman Suffrage Association Collection (Library of Congress) DLC [from old catalog] (University of Wisconsin - Madison), Women in the fine arts, from the seventh century B.C. to the twentieth century A.D., Boston and New York, Houghton, Mifflin and company, , 105–107 p. (lire en ligne)
  12. a et b Pierre Serié, « Le voyage, nouvel élément moteur dans la formation artistique des jeunes peintres français : prix et bourses de l’administration des beaux-arts aux exposants du Salon (1874-1900) », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, vol. 130, no 9,‎ , p. 42 (lire en ligne, consulté le )
  13. a et b Pierre Serié, « Le voyage, nouvel élément moteur dans la formation artistique des jeunes peintres français : prix et bourses de l’administration des beaux-arts aux exposants du Salon (1874-1900) », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, vol. 130, no 9,‎ , p. 45 (lire en ligne, consulté le )
  14. Archives de Paris 8e arrondissement, acte de mariage no 994, année 1919 (vue 27/31).
  15. Journal officiel de la République française, , p. 865 (en ligne sur Gallica).
  16. (en) Julie Wosk, Women and the Machine: Representations from the Spinning Wheel to the Electronic Age, Johns Hopkins University Press+ORM, (ISBN 978-0-8018-7781-0, lire en ligne)
  17. (de) « Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 8.1912) », sur digi.ub.uni-heidelberg.de (consulté le )
  18. (en) Pinacothèque nationale d'Athènes, « Collections | Thames », sur www.nationalgallery.gr (consulté le ).
  19. Notice no 07430000647, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  20. a et b Notice no 000PE018419, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  21. Notice no 000PE018420, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  22. Notice no 00980001181, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  23. Notice no 07290021879, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  24. Notice no 50350229467, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  25. Notice no 50350229468, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  26. Notice no 50350229469, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  27. Notice no 00000096637, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  28. « Vénus et Caïn à Bordeaux, entre science et mythe », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier

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