André Parsal

personnalité politique française
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André Puech, dit « André Parsal » (Capestang, Hérault, Cormeilles-en-Parisis, Seine-et-Oise, ), est un ouvrier agricole, syndicaliste, député communiste français, puis responsable d’un mouvement de collaboration pendant la période de l’Occupation.

Biographie modifier

Syndicaliste agricole modifier

Le jeune André Puech est le fils d’un cultivateur, ouvrier agricole[1]. Il prend, après la Première Guerre mondiale, des responsabilités dans la Fédération de l’agriculture de la Confédération générale du travail unitaire (CGTU) en tant que responsable régional en Languedoc, puis dans le Centre.

En 1929, il est manœuvre dans une marbrerie, puis ouvrier imprimeur. Il devient secrétaire général de la fédération de l’agriculture de la CGTU en 1933. Lors de la réunification syndicale en 1936, il devient secrétaire général de la fédération de l’agriculture de la Confédération générale du travail (CGT) et le reste jusqu’en 1939.

Militant communiste internationaliste modifier

André Puech adhère au parti communiste en 1923, prend des responsabilités dans l’Hérault et est élu, en 1925, conseiller municipal de Capestang, mais l’élection est annulée car il n’avait pas l'âge légal de vingt-cinq ans. Il prend part à des actions contre les opérations militaires françaises au Maroc et en Syrie, puis est condamné en décembre 1925, pour provocation de militaires à la désobéissance. Il passera dix ans dans la clandestinité, adoptant alors le pseudonyme d’André Parsal.

Il séjourne 3 ans en Union soviétique, d'avril 1926 à août 1929, à Moscou comme élève de l'école léniniste internationale. Il est désigné comme député au Soviet de Moscou.

Il est délégué, en tant qu’auditeur, aux 8e, 9e et 10e plenums et au 6e congrès mondial de l'Internationale communiste.

Député du Front populaire modifier

Aux élections législatives de mai 1932, André Parsal est candidat communiste dans la 1re circonscription d'Orléans ; il obtient 4,9 % des voix et le radical Jean Zay est élu.

Installé ensuite en région parisienne, affecté à la cellule de Maisons-Alfort, élu du canton de Saint-Maur au conseil général de la Seine en 1935, il est candidat aux élections législatives dans la 4e circonscription de Sceaux (Saint-Maur-des-Fossés), et est élu député au second tour en battant l'ancien ministre et député sortant, Adolphe Chéron. Il intervient à la Chambre en faveur des ouvriers agricoles et à propos des conflits du travail.

Député membre du groupe ouvrier et paysan français, il est arrêté le , déchu de son mandat le , et condamné le par le 3e tribunal militaire de Paris à 4 ans de prison avec sursis, 4 000 francs d'amende et 5 ans de privation de ses droits civiques et politiques pour appartenance à ce groupe parlementaire et propagation des « mots d'ordre de la IIIe Internationale »[2].

Le avec cinq autres députés, il se désolidarise de son parti et en devient démissionnaire de fait ; il est cependant déchu de ses mandats électifs par arrêté préfectoral du .

Engagé dans la collaboration modifier

Responsable d'un garage, à Créteil, André Parsal écrit dans le quotidien Le Cri du peuple de Jacques Doriot, en , et le suit au Rassemblement pour la Révolution nationale (RNRN) qui réunit d’anciens communistes passés au Parti populaire français (PPF). Il adhère ensuite au Parti ouvrier et paysan français (POPF), puis participe, en , à la création du Comité d'information ouvrière et sociale (CIOS) chargé de la propagande pour la relève en zone occupée.

André Parsal fait un an de prison à la Libération. Il est condamné à la dégradation nationale à vie et à la confiscation de ses biens, le 8 avril 1948, à l'occasion du procès devant la chambre civique de Paris des membres de l'ex-POPF.

Fondateur d’un syndicat indépendant modifier

Après la guerre, André Parsal s’associe à la fondation de « syndicats indépendants » anticommunistes inspirés par René Belin et sa revue Travail et Liberté. Les initiateurs sont d’anciens communistes, des ex-collaborateurs et des gaullistes.

Il devient un des responsables de la Confédération générale des Syndicats indépendants (CGSI) fondée en 1949. En conflit avec l’autre dirigeant de cette organisation, Sulpice Dewez, lui aussi ancien député communiste depuis rallié au gaullisme, Parsal crée la Confédération syndicale Travail et Liberté (CSTL) en 1954. Elle deviendra, en 1957, la Confédération française des syndicats indépendants (CFSI), puis Confédération française du travail (CFT).

Retiré à Cormeilles-en-Parisis, où il meurt en 1967, André Parsal y exploitait une auto-école.

Notes et références modifier

  1. Notice « PARSAL, André, Paul, Baptiste (PUECH André dit) », par Guillaume Bourgeois et Claude Pennetier, Le Maitron en ligne.
  2. Condamnation des ex-députés communistes, Le Matin, 4 avril 1940, p.1-2, sur gallica.bnf.fr

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Parsal André, Pour le bien-être des travailleurs de la terre dans une agriculture riche et prospère, Fédération nationale des travailleurs de l'agriculture (Fnta), Paris, 1937

Sources modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier