André Oltramare

philologue classique et homme politique suisse
André Oltramare
Fonctions
Conseiller national suisse
Canton de Genève
-
Conseil d'État du canton de Genève
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 63 ans)
GenèveVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière du Petit-Saconnex (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
Paul Oltramare (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Enfant
Marc Oltramare (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Antoine Carteret (grand-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Université de Genève (-)
Collège Calvin (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Membre de
Distinction
Vue de la sépulture.

André Oltramare, né le à Genève et mort dans la même ville le , est un latiniste professeur à l'université de Genève, et une personnalité politique genevoise, membre du Parti socialiste.

Biographie modifier

Famille modifier

André Oltramare est né dans une famille d'érudits : tant son père que son grand-père ont occupé une chaire de latiniste à l’Université de Genève, il était le frère de Georges Oltramare et le petit-fils d'Antoine Carteret[1].

Il était le compagnon de la philosophe Jeanne Hersch.

Études et carrière professionnelle modifier

Après des études de lettres classiques à Genève et à Berlin, André Oltramare devient maître de latin au collège et à l'école supérieure de jeunes filles de Genève (1908-1928) puis professeur de langue et littérature latines à l'université de Genève (1928-1947). Lors de ses études, il devient membre de la société suisse des étudiants de Zofingue[1].

Engagement associatif et carrière politique modifier

Fondation de l'Union sociale modifier

En 1919, il participe à la fondation de l'Union sociale (rebaptisée "Pour l'avenir" en 1921), une fondation destinée à soutenir financièrement les élèves du secondaire issus de familles en difficulté dans un contexte où les bourses scolaires, apparues en 1949, n’existaient pas encore à Genève[2].

Conseiller d'État genevois modifier

André Oltramare adhère au parti socialiste en 1922 et est élu conseiller d’État en 1924. Il est chargé de l’Instruction publique. Il n’est pas réélu en 1927. Son action à la tête du Département de l'Instruction publique est marquée par un projet d’introduction d’une « école moyenne », un tronc commun permettant de créer la jonction entre l’enseignement primaire et secondaire dans un contexte où l’accès à l’enseignement secondaire, -payant,- est encore réservé à une petite élite[3]. Si la non-réélection d’André Oltramare empêchera la réalisation de son projet, ce dernier est néanmoins considéré comme précurseur du Cycle d’orientation qui fera son apparition dans la décennie 1960[4]. Par ailleurs, à l’occasion de la célébration de l'Escalade en 1925, une circulaire de sa part invite professeurs et instituteurs à insister sur l’état social de l’époque plutôt que sur les faits militaires en évitant les chants guerriers. Cette demande provoque de vives réactions chez ceux qui l’accusent de manque de patriotisme[5]. Dans le même esprit pacifiste, il fait retirer les gravures militaires des écoles.

Héritage politique modifier

L'action d'André Oltramare pour la démocratisation de la culture a trouvé un aboutissement dans l’ouverture en 1931, dans l’école de la Madeleine, de la « bibliothèque moderne », placée sous la direction d’Hélène Rivier mais dont André Oltramare était l’initiateur. Inspiré du modèle anglais, il s’agissait du premier établissement genevois de prêt de livres gratuit. Lors de son discours d’ouverture, André Oltramare insista sur la nécessité d’y créer à l’avenir une section de jeunesse (projet réalisé en 1933) et de la compléter par un service d’automobiles-bibliothèques à destination des communes rurales[6] (projet réalisé en 1962 sous le nom de bibliobus).

Lancement du Conseil suisse des associations pour la paix modifier

À la sortie de la Seconde guerre mondiale, André Oltramare a présidé au lancement du Conseil suisse des associations pour la paix, dont les objectifs conciliaient pacifisme et réalisations sociales[7].

Conseiller national modifier

De 1946 à sa mort un an plus tard, il siège au Conseil national où il avait remplacé Jacques Rosselet. Durant ce bref laps de temps, André Oltramare obtient une augmentation conséquente de la subvention accordée au Don suisse, insiste pour que soit maintenue l’interdiction d’exporter des armes, participe à la mise sous toit de l’AVS ainsi qu’à une discussion sur le droit au travail et dans une de ses interpellations les plus remarquées, invite le Conseil fédéral à prendre des dispositions pour que les objecteurs de conscience puissent effectuer un service civil[8].

Distinctions modifier

Publications modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Marie Bron, « André Oltramare » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. « Présentation de Pour l’Avenir »
  3. Mario Togni, « «Dans les années 1960, le Cycle genevois était cité en exemple dans toute l'Europe» », Le Courrier,‎ (lire en ligne)
  4. « Chronique d'une réforme annoncée: les avatars d'un projet de tronc commun au Cycle d'orientation genevois »
  5. « Lettre de Genève », Le confédéré,‎ (lire en ligne)
  6. « L’inauguration de la bibliothèque moderne », Journal de Genève,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  7. « Buts du Conseil suisse des associations pour la paix », Journal de Genève,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  8. « Où le Conseil fédéral s’oppose à l’institution du service civil », L'Express,‎ , p. 1 (lire en ligne)

Voir aussi modifier

Liens externes modifier