Amisulpride

groupe de stréréoisomères

Amisulpride
Image illustrative de l’article Amisulpride
Structure de l'amisulpride
Identification
Nom UICPA (RS)-4-amino-N-[(1-éthylpyrrolidin-2-yl)méthyl]-5-éthylsulfonyl-2-méthoxy-benzamide
No CAS 71675-85-9
No ECHA 100.068.916
No CE 275-831-7
Code ATC N05AL05
DrugBank DB06288
PubChem 2159
Propriétés chimiques
Formule C17H27N3O4S  [Isomères]
Masse molaire[1] 369,479 ± 0,022 g/mol
C 55,26 %, H 7,37 %, N 11,37 %, O 17,32 %, S 8,68 %,
Données pharmacocinétiques
Biodisponibilité 48 %
Demi-vie d’élim. 12 h
Excrétion

Urinaire

Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique neuroleptique
Voie d’administration oral, intramusculaire

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

L'amisulpride (vendu sous les marques Solian, Deniban ou Amitrex) est un neuroleptique atypique. Il possède, en outre, des « propriétés antidépressives »[2] lorsqu'il est employé à faible dose (50 mg par jour).

En France, il n'est pas répertorié dans la classe des antidépresseurs mais il l'est en Italie[3].

Histoire modifier

Initialement employé comme antipsychotique atypique dans la schizophrénie et les épisodes de manie dans le trouble bipolaire, il s'est révélé posséder de « puissantes propriétés antidépressives »[2] et constituer un traitement contre la dépression, la dysthymie et l'anxiété mais uniquement lorsqu'il est employé à faible dose (50 mg par jour[4] contre 400 mg par jour en moyenne dans le traitement des psychoses).

Mécanisme d'action modifier

Aux posologies habituelles, il bloque les récepteurs de la dopamine D2 et D3 et fut donc au départ principalement utilisé pour traiter les psychoses. À l'inverse, à faible posologie, il bloque les récepteurs D2 présynaptiques de la dopamine [5],[6] et augmente ainsi la quantité de dopamine disponible dans le cerveau. Cette faculté le fait utiliser comme antidépresseur[4].

amisulpride
 
Informations générales
Princeps
  • Solian (Belgique, France, Suisse)
Classe psycholeptiques, antipsychotiques, benzamides, ATC code N05AL05
Forme comprimés et comprimés sécables dosés à 50, 100, 200, 400 mg, solution pour suspension buvable dosée à 100 mg·ml-1, solution injectable dosée à 200 mg/4 ml
Administration injection IM, per os
Laboratoire Actavis, Arrow, Biogaran, Cristers, Eurogenerics, Mepha Pharma, Mylan, Qualimed, Ratiopharm, Rivopharm, RPG, Sandoz, Sanofi, Teva, Zentiva, Zydus
Données physico-chimiques
Formule brute C17H27N3O4S
Identification
No CAS 71675-85-9  
No ECHA 100.068.916
Code ATC N05AL05
DrugBank 06288  

Outre ses propriétés dopaminergiques, il possède des propriétés sérotoninergiques[7] qui semblent aussi expliquer ses propriétés antidépressives.

Efficacité en tant qu'antidépresseur modifier

Dans au moins six études cliniques, l'amisulpride à faible dose (50 mg par jour) a montré une efficacité égale ou supérieure à d'autres antidépresseurs dans la réduction des symptômes de la dépression, de la dysthymie et de l'anxiété. Ces études ont ainsi montré :

  • une meilleure efficacité par rapport à l'imipramine [8] (antidépresseur de référence, chef de file des tricycliques, commercialisé en France sous le nom de Tofranil)
  • une efficacité supérieure [9]et plus rapide[10] que celle de la sertraline (Zoloft)
  • et une efficacité égale à celles de :

En outre, l'amisulpride a montré une plus grande efficacité dans la diminution de l'anxiété que la fluoxétine (résultats mesurés avec la HAM-A : amisulpride à 50 mg/jour : 63 % de répondants ; fluoxétine à 20 mg/jour : 54 % de répondants [12]).

Mises sur le marché modifier

Il a été introduit en France par Sanofi-Aventis dans les années 1990.

L'amisulpride n'a pas été approuvé par la Food and Drug Administration pour les États-Unis, mais il est disponible partout en Europe (France, Allemagne, Italie, Suisse, Russie, Royaume-Uni, etc) et Australie pour traiter les schizophrénies et les autres psychoses.

En Italie, en dose de 50 mg, il est aussi vendu comme antidépresseur sous le nom de spécialité Deniban.

Effets secondaires modifier

À doses normales et comme tous les autres neuroleptiques, il peut entraîner :

Cependant, dans le cadre d'une utilisation à faibles doses comme antidépresseur, il ne semble pas exister actuellement d'étude portant sur les effets secondaires de l'amisulpride.

Dans le cadre d'un traitement adjuvant à un antidépresseur, on peut juste indiquer qu'avec d'autres neuroleptiques de seconde génération certains effets secondaires apparaissent plus fréquemment qu'avec l'utilisation d'un antidépresseur seul[13],[14].

Chez des patients âgés atteints de démence et sous traitement antipsychotique atypique, le risque d'accident vasculaire cérébral est supérieur au placebo[15].

Développement comme antiémétique modifier

En 2010, l'amisulpride fait l'objet d'études cliniques pour évaluer son effet dans la prévention des nausées et vomissements induits par la chimiothérapie anticancéreuse[16] ou par la chirurgie. Cette étude est menée par le laboratoire pharmaceutique britannique Acacia Pharma, avec une forme injectable de l'amisulpride dosée à moins de 50 mg[17] développée sous le nom de code APD421[18].

Notes et références modifier

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. a b et c Atheir I. Abbas, Peter B. Hedlund, Xi-Ping Huang et Thuy B. Tran, « Amisulpride is a potent 5-HT7 antagonist: relevance for antidepressant actions in vivo », Psychopharmacology, vol. 205, no 1,‎ , p. 119 (ISSN 0033-3158, PMID 19337725, PMCID 2821721, DOI 10.1007/s00213-009-1521-8, lire en ligne, consulté le )
  3. sous le nom de spécialité Deniban
  4. a b et c « Amineptine ( Survector ) v amisulpride ( Solian ) », sur amineptine.com (consulté le ).
  5. « Amisulpride : substance active à effet thérapeutique », sur VIDAL (consulté le ).
  6. (en) Rajnish Raj et Balwant Singh Sidhu, « Hyperprolactinaemia with amisulpride », Indian Journal of Psychiatry, vol. 50, no 1,‎ , p. 54 (PMID 19771309, DOI 10.4103/0019-5545.39761, lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) Bryan L Roth, « Amisulpride is a potent 5-HT7 antagonist: relevance for antidepressant actions in vivo - PubMed », Psychopharmacology, vol. 205, no 1,‎ , p. 119–128 (ISSN 1432-2072, PMID 19337725, DOI 10.1007/s00213-009-1521-8, lire en ligne, consulté le ).
  8. « Amisulpride ( Solian ) », sur biopsychiatry.com (consulté le ).
  9. Montgomery, Stuart A., Dopaminergic deficit and the role of amisulpride in the treatment of mood disorders. [1]
  10. « Amisulpride ( Solian ) versus sertraline », sur biopsychiatry.com (consulté le ).
  11. « Amisulpride ( Solian ) versus Amitriptyline ( Elavil ) », sur biopsychiatry.com (consulté le ).
  12. (en) Smeraldi E, « Amisulpride versus fluoxetine in patients with dysthymia or major depression in partial remission: a double-blind, comparative study », J Affect Disord, vol. 48, no 1,‎ , p. 47–56 (PMID 9495601, DOI 10.1016/S0165-0327(97)00139-0)
  13. (en) K Komossa, AM Depping, A Gaudchau, W Kissling et S Leucht, « Second-generation antipsychotics for major depressive disorder and dysthymia », Cochrane database of systematic reviews (Online), no 12,‎ , p. CD008121 (PMID 21154393)
  14. GI Spielmans, MI Berman, E Linardatos, NZ Rosenlicht, A Perry et AC Tsai, « Adjunctive atypical antipsychotic treatment for major depressive disorder: a meta-analysis of depression, quality of life, and safety outcomes. », Cochrane database of systematic reviews (Online), no 3,‎ 2013 mar 12, p. CD008121 (PMID 23554581)
  15. (en) Herrmann N, Lanctôt KL, « Do atypical antipsychotics cause stroke? », CNS Drugs, vol. 19, no 2,‎ , p. 91-103. (PMID 15697324) modifier
  16. Résumé de l'étude clinique EUCTR2010-022170-14-GB sur la base de données internationale des essais cliniques de l'OMS. Consulté le 30 mai 2012. (en)
  17. Brevet WO 2011110854 (A3) sur le site Esp@cenet. Consulté le 30 mai 2012. (fr)
  18. Communiqué de presse sur le site web du laboratoire Acacia Pharma. Consulté le 30 mai 2012. (en)

Voir aussi modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier