L'altricialité définit le degré et la vitesse de maturation d'un cerveau animal au cours de l'ontogenèse.

L'être humain est caractérisé non seulement par une altricialité primaire (le nouveau-né n’est pas immédiatement compétent et a besoin du soutien de son entourage, le cerveau à la naissance atteignant à peine 25 % de sa taille adulte), mais aussi par une altricialité secondaire[1],[2], c'est-à-dire que la croissance du cerveau s'effectue essentiellement après la naissance et durant une période relativement longue (presque le dixième de sa durée moyenne globale)[3]. Cette spécificité d’Homo sapiens a une portée anthropologique capitale. Elle expose si fortement les cerveaux des êtres humains aux influences de leur environnement qu’ils deviennent naturellement des êtres hyper-sociaux et hyper-culturels. Le développement du cerveau dans la longue durée permet une imprégnation progressive du tissu cérébral par l’environnement physique et social, en particulier lors des phases de socialisation primaire et secondaire[4].

Une espèce est dite altriciale lorsque la croissance et le développement des enfants nécessitent des soins post-nataux prodigués par des individus adultes.

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Notes et références modifier

  1. Philippe Vernier – Évolution du cerveau et emergence du langage dans Aux Origines des langues et du langage, sous la direction de Jean-Marie Hombert, Fayard, 2005
  2. Cécile Lestienne, Ghislain Dehanne, laurent Sagart, Pascal Picq - La plus belle histoire du langage, Seuil, 2008
  3. La conscience dans tous ses états : approches anthropologiques et psychiatriques. Sébastien Baud & Nancy Midol
  4. Candau Joel (2018) "Altricialité", in Anthropen.org, Paris, Éditions des archives contemporaines.