Alliance franco-indienne (Amérique)

L'alliance franco-indienne a été une alliance entre des peuples amérindiens et les Français, centrée sur les Grands Lacs et l'Illinois au cours de la Guerre de la Conquête (1754-1763)[1].

Carte montrant, vers 1750, les possessions britanniques (en rouge), de la France (en bleu), et de l'Espagne (brun) sur les territoires contemporains des États-Unis et du Canada.

Historique modifier

L'alliance impliquait les colons français d'un côté, et les Abénaquis, les Ottawa, Menominees, les Winnebagos, les Mississaugas, les Illinois, les Sioux, les Hurons-Peton, et les Potawatomis de l'autre[1]. Il a permis aux Français et aux Autochtones de former un havre de paix dans la moyenne vallée de l'Ohio avant que le conflit ouvert entre les puissances européennes n'éclate[2].

La France avait depuis longtemps une présence en Amérique du Nord, qui a débuté par la création de la Nouvelle-France en 1534. L'acculturation et les conversions ont été promues, notamment à travers les activités des missions jésuites en Amérique du Nord. Selon l'historien du XIXe siècle Francis Parkman :

« La civilisation espagnole a écrasé les Indiens ; la civilisation anglaise les a méprisés et négligés ; la civilisation française les a enlacés et chéris. - Francis Parkman[3]. »

Les colons français se sont dirigés vers le sud de la Louisiane, en se déplaçant le long des vallées de l'Ohio et du Mississippi. La France s'est alliée à un grand nombre de nations en Amérique du Nord, avec l'intention de vaincre les Britanniques. Selon un observateur :

« Toutes les nations indiennes ont été convoquées et invitées à se rejoindre pour aider les Français à repousser les Britanniques qui venaient de les chasser des terres qu'ils possédaient[4]. »

Les troupes françaises et amérindiennes se sont combinées dans des offensives contre les Britanniques. En , Montcalm réunit un groupe de 6 000 soldats français et 2 000 Autochtones à la bataille de Fort William Henry.

En 1759, la Grande-Bretagne a eu une série de succès, notamment avec la bataille de Fort Niagara, les Français n'étaient pas en mesure d'approvisionner et d'assister ses alliés autochtones, si bien que l'alliance franco-indienne commença à s'effritter. Dans le même temps, les Britanniques firent des promesses de soutien et de protection des Autochtone. Finalement, Québec fut pris en septembre lors de la bataille des plaines d'Abraham[5].

Longtemps après la disparition de la Nouvelle-France en 1763, les communautés franco-amérindiennes maintiennent, la pratique de la foi catholique, parlent français et utilisent des noms français[6]. Du Saint-Laurent au Mississippi, des communautés françaises cosmopolites accueillent des Autochtones et les Noirs[6].

Pendant la guerre d'indépendance des États-Unis et le début de l'alliance franco-américaine, les Français seront encore mélangés avec les troupes autochtones, comme lors la bataille de Kiekonga en 1780, sous le commandement d'Augustin de La Balme[7].

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Family Life in Native America by James M. Volo, Dorothy Denneen Volo p. 316 (lire en ligne)
  2. The American Revolution in Indian country by Colin G. Calloway p. 6 (lire en ligne)
  3. Cté par Cave, p.42
  4. Quoted in Family Life in Native America by James M. Volo, Dorothy Denneen Volo p.316 (lire en ligne)
  5. The scratch of a pen by Colin Gordon Calloway p. 5 (lire en ligne)
  6. a et b The American Revolution in Indian country by Colin G. Calloway p. 3 (lire en ligne)
  7. The American Revolution in Indian country by Colin G. Calloway p. 41 (lire en ligne)

Sources modifier

Articles connexes modifier