Albert Laprade

architecte français

Albert Laprade
Présentation
Nom de naissance Albert Henri Laprade
Naissance
Buzançais
Décès (à 94 ans)
Paris 5e
Nationalité française
Activités Architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux
Diplôme Architecte DPLG 1907
Formation École des Beaux-Arts (atelier Redon et Recoura)
Œuvre
Réalisations Palais de la Porte-Dorée
préfecture de Paris
Barrage de Génissiat
Distinctions Académie des Beaux-Arts
Prix Hercule-Catenacci (1961)
Publications Les Rues de Paris à travers les croquis d'Albert Laprade

Albert Laprade, né à Buzançais le (Indre) et mort à Paris le [1], est un architecte français.

Biographie modifier

Fils unique de Julien Laprade (1856-1940), orphelin et autodidacte, et d'Eugénie Cléret (1862-1940)[2], couturière, d'une famille de drapiers établie à Buzançais depuis le XVIIIe siècle[3], Albert Henri Louis Marie Laprade suit sa scolarité au lycée de Châteauroux de 1894 à 1900, où il se lie d'amitié avec Jean Giraudoux[4]. Il effectue son service militaire de 1900 à 1903 puis, mentoré par son grand-oncle (et non oncle[5]), l'architecte Ernest (et non Eugène[5]) Cléret[6], il intègre l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. En 1907, il obtient son diplôme en architecture[7].

Il épouse Marie-Louise Gaillot (1889-1970, nièce de l'architecte René Sergent) en juin 1914. Il a avec sa femme trois filles : Jacqueline (1916-1919), Claude épouse Breydert (Maroc 1919-2013) et Arlette Barré-Laprade (1921-2020).

Mobilisé en 1914 à la déclaration de guerre, il est blessé devant Ypres en 1915. Albert Laprade est ensuite attaché à la résidence générale du protectorat français au Maroc jusqu'en 1919 ; il est employé comme adjoint d’Henri Prost, l’urbaniste du gouverneur du Maroc Hubert Lyautey[7]. En 1916, l'architecte s'occupe de construire de la ville indigène de Casablanca (quartier des Habous) afin d'éliminer les bidonvilles[7]. Il conçoit également le phare d'El Hank ainsi que la résidence générale du gouverneur à Rabat.

Revenu en France en 1920, Albert Laprade ouvre son agence d’architecte à Paris : c'est alors qu'il élabore ses premières architectures commerciales et industrielles, comme le garage Citroën de la rue Marbeuf (1929)[7]. Il prend part à l’Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925, pour laquelle il dessine le pavillon Studium des Grands magasins du Louvre[7]. Associé à Léon Jaussely, Albert Laprade conçoit le musée permanent de l'Exposition coloniale internationale de 1931 dans le style Art Déco. Il est aussi à l'origine du pavillon du Maroc dans l’Exposition coloniale.

En 1932, Albert Laprade est nommé architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, puis inspecteur général des Beaux-arts en charge des écoles d’art en province[7]. Entre 1942 et 1965, il est occupé à rénover un quartier insalubre dans le Marais à Paris[7]. Il s'engage en faveur de la sauvegarde des quartiers historiques et s'oppose à certaines destructions qu’il considère comme abusives[7]. Il est élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1958, et en devient le président en 1965[7].

Carrière modifier

 
Tombe d'Albert Laprade au cimetière du Père-Lachaise (division 10).

L'Académie française lui a décerné le prix Hercule-Catenacci en 1961.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (10e division).

Réalisations modifier

Il a pour collaborateur au sein de son cabinet Léon Bazin, qui le seconde sur tous ses projets au cours des années 1930.

La majeure partie de ses archives est conservée aux Archives nationales sous la cote 403 AP[9]

À Paris
Reste de la France
À l'étranger

Il est également l'auteur de l'ambassade de France en Turquie à Ankara, construite de 1933 à 1939.

Projet non retenu

Publications modifier

  • avec Jean Gallotti, Le Jardin et la maison arabe au Maroc, préface du maréchal Lyautey, 1925
  • Contributions aux revues d'urbanisme Plans (1930-1932), puis Prélude (1932-1936)[14].
  • Architectures de France à travers les croquis d'Albert Laprade, Berger-Levrault, (ISBN 2-7013-0409-1).
  • Architectures de la Méditerranée à travers les croquis d'Albert Laprade, Berger-Levrault, (ISBN 2-7013-0548-9).
  • Les Rues de Paris à travers les croquis d'Albert Laprade, Berger-Levrault, (ISBN 2-7013-0410-5).
  • François d'Orbay, architecte de Louis XIV, Vincent, Fréal & Cie, 1960
  • Souvenirs sur Jean Giraudoux et le maréchal Lyautey, bulletin de la Société d'émulation du Bourbonnais, tome 54, 1966, 1er trimestre

Bibliographie modifier

  • Jean-Louis Vergeade, Vous laisserez vos noms en sortant, Paris, Guénégaud, 2004, p. 342 et suiv.
  • Maurice Culot, Anne Lambrichs et Dominique Delaunay, Albert Laprade. Architecte, jardinier, urbaniste, dessinateur, serviteur du patrimoine, Éd. Norma et Cité de l'architecture et du patrimoine, 2007.

Notes et références modifier

  1. Archives en ligne de Paris 5e, année 1978, acte de décès no 259, cote 5D 317, vue 3/31
  2. https://gw.geneanet.org/petittreho?lang=fr&pz=christophe+michel+jean+pierre&nz=dumont&p=albert&n=laprade
  3. a et b « Laprade, Albert », sur inha.fr (consulté le ).
  4. lire en ligne Le musée du lycée Jean Giraudoux conserve l'épée d'académicien d'Albert Laprade
  5. a b c d et e Mathilde Dion, Notices biographiques d'architectes français, Archives d'architecture du XXe siècle, Paris : Ifa, Liège : Mardaga,
  6. https://expositions-virtuelles.citedelarchitecture.fr/portraits_architectes/lapal.php
  7. a b c d e f g h et i « Albert Laprade », sur Palais de la Porte Dorée (consulté le )
  8. Luc Le Chatelier, « Hygiènisme, antisémitisme, chasse aux pauvres… les tribulations du Marais 1900-1980 », telerama.fr, 15 mai 2016.
  9. Voir la notice relative à ce fonds dans la Salle des inventaires virtuelle des Archives nationales.
  10. « La commande architecturale du Palais de la Porte Dorée », sur palais-portedoree.fr
  11. Photographie de la Colonne de la paix, fonds Jacques Carlu, archiwebture.citedelarchitecture.fr, consulté le 1er mars 2022.
  12. « Bénodet patrimoine », sur office de tourisme de Bénodet (consulté le )
  13. Bruno D. Cot, « Paris. Les projets fous… auxquels vous avez échappé », cahier central publié dans L'Express, semaine du 29 mars 2013, p. VIII.
  14. Maurice Culot, Albert Laprade, Norma, Paris, 2007.

Voir aussi modifier

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Article connexe modifier

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