Wikipédia

Airald

saint, bienheureux, évêque de Maurienne
(Redirigé depuis Airald III)
Airald
Fonction
Évêque de Maurienne
entre et
Conon II (d)
Biographie
Naissance
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Sépulture
Autres informations
Ordre religieux
Étape de canonisation
Fête

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Airald, aussi orthographié Ayrald, dit Bienheureux Airald ou Saint Airald, est un moine chartreux de la Chartreuse de Portes (Bénonces, Bugey), devenu évêque de Maurienne dans la seconde partie du XIIe siècle.

Biographie modifier

Airald Ier ou Airald II ? modifier

Selon les sources, plusieurs Airald, orthographié également sous la forme Ayrald, se seraient succédé à la tête du diocèse de Maurienne, au cours du XIIe siècle.

Joseph-Antoine Besson (1759) mentionne ainsi trois Ayrald au cours de ce siècle, avec Ayrald Ier, suivi par Conon II, puis saint Ayrald II, puis Ayrald III (chartreux)[1]. De son côté, le chanoine Angley, auteur d'une Histoire du diocèse de Maurienne (1846) parle d'un Aicald[2], suivi de Conon II, puis de Bienheureux Ayrald (chartreux)[3], suivi de Benard de Portes et Ayrald II (doyen du décanat de Saint-André)[4]. Saturnin Truchet (1828-1904), auteur de Histoire du diocèse de Maurienne, donne pour saint Ayrald ou Ayrard[5].

Les auteurs de La Savoie de l'an mil à la Réforme (1984) donne Ayrald Ier, également sous les formes Eyraud ou encore Ayrald de Maurienne, comme saint, moine chartreux, auquel succède Bernard des Portes, puis Ayrald II (doyen du décanat de Saint-André)[6]. Ces auteurs mentionnent également un Ayrald le Doyen (v. 1130) que l'on trouve auprès de l'évêque de Grenoble, Hugues[7].

Les auteurs de Saints et saintes de Savoie (1999) n'en mentionnent également que deux, Airald Ier ou saint Airald († , chartreux), puis Airald II qui lui succède (collaborateur de l'évêque Hugues de Grenoble)[8]. Enfin, l'auteur de l'ouvrage Personnages illustres des Savoie (2007) donne Airald II († ) pour saint[9].

Enfin, tant la notice de la Bibliothèque nationale de France que le fichier Fichier d'autorité international virtuel mentionnent pour Bienheureux, respectivement « Airald III (évêque de Maurienne, 11..-1160 ?) » et « Airald III évêque de Maurienne 11..-1160 ? ».

Origines modifier

Airald est dit, par plusieurs auteurs, fils du comte de Bourgogne, Guillaume II, et frère voire neveu de l'archevêque de Vienne, Gui de Bourgogne (le futur pape Calixte II)[3],[10],[11]. Les auteurs de La Savoie de l'an mil à la Réforme (1984) présentent aussi l'éventualité qu'il soit la progéniture d'un comte de Bourgogne[6]. Toutefois cette thèse est critiquée[3], par manque de preuves suffisantes[11].

Moine chartreux modifier

La plupart des auteurs font de Airald un ancien moine de l'ordre des Chartreux[6],[8], reprenant ainsi la chronique des Chartreux[11]. Cette dernière en fait un novice de la chartreuse de Portes, en Bugey[11].

Il semble avoir fréquenté Hugues de Grenoble au sein de cette chartreuse[11],[12]. Cette rencontre a d'ailleurs retenu l'attention des chroniqueurs, et à leur suite le chanoine Angley[11].

Cette appartenance à l'ordre des Chartreux fait l'objet d'un débat, par publications interposées, entre le chanoine Saturnin Truchet et le chanoine François Trépier. Ce dernier démontrait qu'Airald n'était non pas chartreux, mais un chanoine régulier du décanat de Savoie.

Épiscopat modifier

Ayrald est choisi par le Chapitre de Maurienne pour succéder à Conon II. L'année varie selon les auteurs : 1124 pour Saints et saintes de Savoie (1999)[8], 1132 chez Truchet[12], voire vers 1134 pour Jacques Lovie[11] ou La Savoie de l'an mil à la Réforme (1984)[6]. Les premiers font terminer son épiscopat en 1134[8] et les seconds en 1146[11],[6], tout comme l'historien Jacques Lovie[13]. Le chanoine Angley indique que son épiscopat débute en 1132[3].

Vers 1140, il s'attribue la dignité de prévôt[12], afin de pouvoir mieux contrôler le chapitre, qui peut parfois avoir des rapports difficiles avec les évêques[14].

Il est dit qu'il n'a jamais quitté sa tunique de chartreux, c'est-à-dire sa robe blanche[8],[11]. Il est décrit, notamment par Jacques Lovie comme « un prédicateur, un homme de tendresse à l'égard des pauvres, un guérisseur penché sur les malades »[11].

Mort, miracle et succession modifier

Airald meurt en 1146[6], d'épuisement[13]. Son corps est placé dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste[13].

La légende raconte que de son tombeau sortira une huile miraculeuse[13]. Le site deviendra un lieu de pèlerinage[13]. Ce dernier perdure jusqu'en 1794, durant la période d'occupation du duché de Savoie par les troupes révolutionnaires françaises, qui détruisent le corps[13].

Bernard dit des Portes, ancien prieur de la chartreuse de Portes, lui succède[13].

Bienheureux modifier

Le pape Pie IX le décrète Bienheureux le [8],[9].

Ce saint catholique est fêté le 4 janvier[8],[9],[15]. Le site nominis.cef.fr donne quant à lui le 2 janvier[16]. Il a été célébré dans le diocèse de Maurienne, soit le , soit le , jusqu'en 1914[8].

La cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne possédait jusqu'aux travaux de rénovation des années 1960 une chapelle dédiée à saint Airald[8].

Notes et références modifier

  1. ↑ Joseph-Antoine Besson, Mémoires pour l'histoire ecclésiastique des diocèses de Genève, Tarentaise, Aoste et Maurienne et du décanat de Savoye, S. Hénault, 1759 (copie de l'exemplaire bibliotheque cant. et univ. lausanne), 506 p. (lire en ligne), p. 287.
  2. ↑ Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 74 (lire en ligne).
  3. ↑ a b c et d Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 76 (lire en ligne).
  4. ↑ Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 95 (lire en ligne).
  5. ↑ Saturnin Truchet, Histoire hagiologique du Diocèse de Maurienne, Chambéry, F. Puthod, , 343 p. (lire en ligne), p. 223.
  6. ↑ a b c d e et f Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie - La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe-début XVIe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X), p. 48-49.
  7. ↑ Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie - La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe-début XVIe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X), p. 50.
  8. ↑ a b c d e f g h et i Saints et saintes de Savoie, 1999, p. 55 (lire en ligne).
  9. ↑ a b et c Michel Germain, Personnages illustres des Savoie, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-9156-8815-3), p. 15.
  10. ↑ Abbé Truchet 1867, p. 223-224 (lire en ligne).
  11. ↑ a b c d e f g h i et j Jacques Lovie, Histoire des diocèses de France : Chambéry, Tarentaise, Maurienne, vol. 11, Paris, Éditions Beauchesne, , 299 p. (ISSN 0336-0539), p. 29.
  12. ↑ a b et c Abbé Truchet 1867, p. 227-228 (lire en ligne).
  13. ↑ a b c d e f et g Jacques Lovie, Histoire des diocèses de France : Chambéry, Tarentaise, Maurienne, vol. 11, Paris, Éditions Beauchesne, , 299 p. (ISSN 0336-0539), p. 30.
  14. ↑ Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie - La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe-début XVIe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X), p. 51.
  15. ↑ Jacques Lovie, Histoire des diocèses de France : Chambéry, Tarentaise, Maurienne, vol. 11, Paris, Éditions Beauchesne, , 299 p. (ISSN 0336-0539), p. 281.
  16. ↑ « Saint Ayrald » sur le site nominis.cef.fr.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Chanoine Ambroise Angley (18xx-18xx, historien et prêtre), Histoire du diocèse de Maurienne, Saint-Jean-de-Maurienne, impr. de J.-B. Héritier, , 500 p. (lire en ligne), p. 210-214.
  • Charles-Félix Bellet (1846-1924, prêtre) Un Problème d'hagiographie. Le bienheureux Ayrald, évêque de Maurienne, A. Picard, Paris , 1901, 51 pages
  • Cyprien-Marie Boutrais (1837-1900, coadjuteur à la Grande-Chartreuse), Le Bienheureux Ayrald, chartreux, évêque de Maurienne, Montreuil-sur-Mer : impr. de la Chartreuse de Notre-Dame-des-Prés, 1880, 50 pages.
  • Léon Joly (chanoine), « Le bienheureux Ayrald, évêque de Maurienne, moine de Portes (chartreuse). » publié dans Bulletin de la Société Gorini (1934) p. 121.
  • Jean Prieur et Hyacinthe Vulliez, Saints et saintes de Savoie, La Fontaine de Siloé, , 191 p. (ISBN 978-2-8420-6465-5, lire en ligne), p. 55-56.  .
  • François Trépier (prêtre), Le B. Ayrald, chanoine régulier et non chartreux avant son épiscopat : réplique à M. le chanoine Truchet et au R.P. Boutrais, coadjuteur à la Grande-Chartreuse, Impr. savoisienne - Jacquelin, Chambéry, 1886, 160 pages (lire en ligne sur Gallica)
  • Saturnin Truchet (historien et prêtre)
    • Histoire hagiographique du diocèse de Maurienne, Chambéry, Puthod, , 346 p. (lire en ligne).  
    • « Le B. Ayrald, d'abord chartreux, puis évêque de Maurienne », publié dans les Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne, 4e volume, 5e bulletin, 1879.
    • Dernier mot sur le B. Ayrald, chartreux, évêque de Maurienne : réponse à la réplique de M. le chanoine Trépier, Impr. savoisienne - Jacquelin, Chambéry, 1888, 69 pages (lire en ligne sur Gallica)
    • Le Bienheureux Ayrald, chartreux, évêque de Maurienne. Précédé d'une lettre d'approbation de Mgr Michel Rosset, évêque de Maurienne, et suivi d'un « Cantique au bienheureux Ayrald », par le chanoine Charvoz, Impr. Notre-Dame des Prés, Montreuil-sur-Mer, 1891, 71 pages.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Airald&oldid=210747598 ».