Aide-toi, le ciel t'aidera (société)

parti politique

Aide-toi, le ciel t'aidera est une société de tendance libérale fondée au mois d' dans le but d'agir sur le corps électoral par des correspondances et des publications. Elle était ainsi destinée à la formation politique des électeurs pour les législatives annoncées en novembre et à coordonner l’action des libéraux, tant monarchistes (doctrinaires) que républicains (démocrates), afin que l'opposition obtienne un maximum de sièges.

Histoire et organisation modifier

La réunion où la formation de la société a été décidée s'est tenue chez Paravey, ancien conseiller d'État ; elle était présidée par François Guizot. Montalivet y assistait. La raison sociale ou devise fut proposée par Ludovic Vitet, ancien député.

La direction de la Société était confiée à un comité élu au scrutin, tous les trois mois, en assemblée générale ; tout membre résidant ou correspondant devait verser une cotisation mensuelle. L'emploi des fonds et la mise en œuvre des résolutions du comité directeur étaient attribués à un secrétaire : André Marchais.

La société imprima un mouvement vigoureux : des pétitions arrivaient à la Chambre ; les brochures se succédaient rapidement ; l'action de la presse était plus hardie. La société Aide-toi se renforçait incessamment.

Une de ses premières actions fut d'organiser les funérailles du député Jacques-Antoine Manuel, le . Deux jeunes républicains, Armand Marrast et Louis-Adolphe Robin-Morhéry, furent désignés par la société pour prendre la tête du convoi, suivi par plus de 100 000 personnes; ce fut la première manifestation publique contre la politique de Charles X.

La société Aide-toi, le ciel t'aidera a joué un grand rôle dans les élections de [1] en retrouvant par exemple 15 500 électeurs « oubliés » durant les élections précédentes, ce qui représentait 18,7% du corps électoral. Son action permit aux libéraux d'obtenir 180 députés, sur 430 sièges. Ce résultat influença le ministère suivant, de sorte que le vicomte de Martignac, qui était royaliste, fut lui aussi tenté par des réformes libérales.

Après les élections, l'Association traversa une période de crise, déchirée entre ceux qui s'estimaient satisfaits et ceux qui souhaitaient sa dissolution. Beaucoup de doctrinaires (monarchistes libéraux) quittèrent l'Association qui affichait désormais clairement sa couleur démocrate. Guizot voulu demeurer membre mais se tint davantage à l'écart du comité directeur.

Les membres les plus radicaux de la Société prirent part à la Révolution de Juillet. L'activité de la société continue sous la monarchie de Juillet sous l'impulsion d'Étienne Garnier-Pagès, jusqu'en 1834.

Liste des comités directeurs modifier

Principaux membres de la société modifier

Cette liste a été donnée par Marchais[réf. nécessaire] : Allegre, Allier, Ambert, Andréossy, Étienne Arago, Audiat, Pierre-François Audry de Puyraveau, Ayliès, Barillon, Ferdinand Barrot, Odilon Barrot, Jules Bastide (homme politique, 1800-1879), Bavoux fils, Pierre-Jean de Béranger (le poète), Jules Bernard, Berville, Auguste Blanqui, Bocage, Bohain, Boinvilliers, Bonnarie, Borrego, Bouchené-Leger, Antoine François Boutron Charlard, Brice, Étienne Cabet, Lazare Hippolyte Carnot, Armand Carrel, Casenage, Godefroy Cavaignac, Cavé, Chambolle, Chevallier, Chevallon, Charles Comte, O'Connor, Corcelles fils, B. Dejean, général Demarçay, Desclozeaux, Drolling, Dubochet, Paul-François Dubois, Tanneguy Duchâtel, André Adolphe Duléry de Peyramont, Christian Dumas, Dupont (de Bussac), Dupont-White, Dussart, Maurice Duval, Prosper Duvergier de Hauranne, Fenet, Ferdinand Flocon, Forel, Frayssinaud, Froussard, Fulchiron, Garnier-Pagès, Gauja, Gervais (de Caen), Henri Gisquet, Joseph Guinard, François Guizot, Haussmann, Hingray, Hubert, Georges Humann, François-André Isambert, Hippolyte François Jaubert, Joubert, Alexis de Jussieu, Klein, Lacaze de Montauban, Lafayette père, Lafayette fils, L. Lagarde, Lamy, Paul-Eugène de Lanjuinais, Laprée, Larabit, J. Lasteyrie, Lavalette, Lavocat, Lebon, Lepage, Lerminier, Cauchois-Lemaire, Levasseur, Pierre-Chaumont Liadières, Émile Littré, Adolphe Loève-Veimars, Mabrun, Manuel, Marchais, Marchal, Mérilbon aîné, Montébello, Morhéry, Pagès (de l'Ariège), Pauca, Paravey, Perdonnet, Léon Pillet, Quinette, Raveau, Recurt, Charles de Rémusat, Charles Schœlcher, Sébire, Sentis, Taillandier, Taschereau, Louis Mortimer Ternaux, Charles Teste, Thiars, Thomas, Tonnet, Victor Destutt de Tracy, Ulysse Trélat, Louis Viardot, Visinet, Ludovic Vitet, J. de Wailly, Walferdin, Willocq.

Notes et références modifier

  1. Lucasson, Lettre circulaire de la Société « Aide-toi, le ciel t'aidera », en date du , relative à la dissolution de la Chambre et à la surveillance à exercer lors des nouvelles élections. (lire en ligne)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Hippolyte Duval, Revue d'Histoire du XIXe siècle - 1848, vol. 11 (66), (DOI 10.3406/r1848.1916.1559), p. 373–396
  • Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, française, historique, géographique, mythologique, bibliographique, littéraire, artistique, scientifique, etc, vol. 16, Paris Administration du grand dictionnaire universel, , p. 115.