Affaire Gaëlle Fosset

Affaire criminelle française

Gaëlle Fosset
Titre Affaire Gaëlle Fosset
Fait reproché Homicide
Chefs d'accusation meurtre
Pays Drapeau de la France France
Ville Saint-Germain-la-Campagne
Date dans la nuit du 26 au
Nombre de victimes 1 : Gaëlle Fosset
Jugement
Statut affaire non résolue

L'affaire Gaëlle Fosset est une affaire criminelle française qui a défrayé la chronique en , à la suite du meurtre dans la nuit du 26 au d'une femme de 21 ans, Gaëlle Fosset, lardée de 66 coups de couteau. À ce jour, ce crime n'est pas résolu.

Biographie modifier

Enfance modifier

Gaëlle Fosset est née le , cinq ans après son frère[1].

Trois ans avant son décès, elle emménage avec Steven, son compagnon, dans une maison située dans la résidence du Parc à Saint-Germain-la-Campagne près d'Orbec[2] dans le département de l'Eure en région Normandie. Gaëlle avait aussi une sœur aînée décédée avant la date de ce drame [3].

Découverte du corps modifier

Le soir du , le corps en partie dénudé de Gaëlle Fosset, une femme de 21 ans, est retrouvé à son domicile par son père Jean-Paul Fosset[4], dans le salon du pavillon, lardé de 66 coups de couteau [5]. Celui-ci, artisan pâtissier à Orbec, est inquiet de ne pas avoir de nouvelles de sa fille de toute la journée car elle avait promis de passer à Orbec vers 18 h après la fermeture de la pâtisserie pour leur rapporter la voiture empruntée, quelques courses pour son père et utiliser l'ordinateur pour écrire une lettre pour son frère[6]. Il décide donc de se rendre à son domicile. À 22 heure, une amie de la famille, Mireille Clin, l’y conduit. Trouvant sa voiture sur le parking et voyant la lumière allumée dans l’entrebâillement des volets, ils savent qu'elle est chez elle, même si celle-ci ne répond pas. Ils retournent à Orbec chercher un double des clefs et sont rejoints à leur retour par un ami de Gaelle, en tenue de pompier (bien que n'étant pas d'astreinte), appelé par le petit ami lui aussi inquiet. Son rottweiler est retrouvé enfermé dans le cagibi[7].

Enquête policière modifier

Le soir même, une équipe de la police scientifique de Seine-Maritime relaye le travail de la gendarmerie de Bernay déjà déployée sur les lieux depuis 23 h 30.

Les premières constatations montrent que le sol de la maison a été nettoyé avec un produit ménager laissé sur place. Sur le jogging de la victime sont retrouvées quatre traces ADN. Il y a celles de Gaelle et de son compagnon Steven avec qui elle habitait.

Information judiciaire modifier

Une information judiciaire est ouverte pour homicide volontaire.

Le , le corps est autopsié et révèle que la jeune femme a été poignardée à 66 reprises et détermine que le premier coup a été mortel. Son alcoolémie est de 0,81 gramme par litre de sang soit selon les experts toxicologues de 1,64 g d’alcool par litre de sang le soir du meurtre[8]. Des prélèvements ADN dans l'entourage de la victime sont effectués pour essayer de mettre un nom sur les deux traces ADN inconnues.

Dans le village de 900 habitants, les rumeurs les plus folles circulent. Le maire, Daniel Boulaye, organise une réunion publique le à la salle des fêtes pour tenter de rassurer la population[9].

Les derniers moments de la victime modifier

Les enquêteurs retracent les derniers moments de Gaëlle Fosset à partir des témoignages des différents suspects et de leur téléphonie[10].

Huit jours avant le meurtre, Gaëlle Fosset, ne voulant plus voir chez elle le voisin Grégory E., s'est réfugiée chez ses parents[11]. Le week-end précédant le meurtre, Gaëlle Fosset passe une soirée entre filles en discothèque avec Jennifer Cardon et une autre amie[12]. La veille de son meurtre, elle se serait fâchée avec cette amie selon son père[13]. Le , à h du matin, son père Jean-Paul passe la prendre chez elle pour la conduire à son stage[10]. Il la reprend à midi et ils vont déjeuner à Orbec avec Sylvie, la maman[14]. À 13 h, elle prend la voiture pour retourner à son stage puis faire des courses à Carrefour à 18 h, croisant vers 18 h 30 Éric Dupin sur le parking de Carrefour et restant discuter pendant trois quarts d'heure avec lui avant de rentrer chez elle[14]. Gaëlle Fosset et Steven ont une conversation téléphonique jusqu'à 20 h 55. Elle ne donnera ni ne recevra aucun autre appel sauf un SMS reçu vers 21 h se contentant d'entrer un numéro dans ses contacts. Les gendarmes pensent qu'elle connaissait son tueur[15] recevant ce soir-là la visite à l'improviste de quelqu'un qu'elle connaissait bien[16].

Le à 18 h 30, après avoir fermé la pâtisserie, les parents attendent le retour de leur fille qui doit restituer leur voiture. Tombant sur le répondeur téléphonique, sa mère Sylvie appelle alors, inquiète, Steven vers 19 h[17]. À 22 h, le père décide de se rendre chez elle en s'y faisant transporter par une de ses voisines en passant auparavant chez une amie de Gaëlle Fosset. Dans la résidence du Parc à Saint-Germain-la-Campagne, ils voient la voiture sur le parking devant la maison toute fermée dont on aperçoit une lumière à l'étage mais personne ne répond. Le père fait un aller-retour pour aller chercher un double des clefs en sa possession resté à Orbec. Au retour, il trouve le pompier volontaire alerté par Steven[7] qui appellera les secours qui arriveront à 23 h 3. Menacé par le père de se prendre son « poing dans la gueule », le pompier annonce la mort qui sera constatée ensuite par un médecin[3]. Les techniciens en scène de crime constatent qu'il n'y a pas eu effraction[3]. Un jeu de clefs est retrouvé sur la table de la cuisine[18] alors que sa mère lui disait de laisser les clefs dans la serrure ce qu'elle faisait toujours selon elle[14].

L'absence de traces d'effraction conduit les enquêteurs à privilégier l'hypothèse d'un crime commis par un proche[19].

Les suspects modifier

  1. Le compagnon de la jeune fille a été mis hors de cause car il se trouvait en déplacement professionnel en province à Saint-Étienne (Loire) au moment des faits même si le couple s'est séparé à trois reprises. Il n'a pas quitté sa chambre d’hôtel de Villars au moment du meurtre. Il a déjà été condamné pour une affaire de stupéfiants[20].
  2. Deux frères d'un village voisin, visés par la rumeur populaire car tout juste sortis de prison, fourniront des alibis qui les mettent hors de cause[9],[10].
  3. Éric Dupin discute pendant trois quart d'heure avec Gaelle sur le parking de Carrefour vers 18 h 30 le jour du meurtre. Gaëlle Fosset et Eric Dupin ont flirté ensemble 18 mois auparavant environ, d’après les déclarations de Steven[19].
  4. Un ami de Steven dont l'ADN est retrouvé sur les mégots de cigarettes retrouvées dans le cendrier[18]. Il était passé le week-end précédent le crime[15].
  5. Le pompier volontaire qui arrive en premier sur le lieu du crime et a eu un comportement étrange. Il souhaite même être seul à l’intérieur du domicile de la victime au moment de la découverte du corps de la jeune femme et demande au père de sortir et recouvre le corps de Gaëlle Fosset d’un torchon. Il dit au père que sa fille a eu un accident domestique alors qu'elle a reçu 66 coups de couteau[7]. La manière dont ce pompier est évoqué par le petit ami et le père porte des zones d'ombre. À 24 ans, il vit séparé de la mère de ses deux enfants et serait selon Jean-Paul Fosset passé le mardi soir se confier auprès de Gaëlle[21], soit deux jours avant le meurtre[16].
  6. L'une des deux traces ADN inconnues appartient à un voisin du couple, Grégory E., âgé de 22 ans[22]. Celui-ci est arrêté six mois après le crime et mis en examen pour assassinat et incarcéré en . Au cours de sa première déposition, il a affirmé ne pas connaître Gaelle avant de changer de version lors de son troisième interrogatoire. Également originaire d’Orbec, il a fréquenté la même école que Gaëlle Fosset, de la maternelle au CM2. Ami de Steven, Grégory E. fréquentait assidûment le couple pour jouer « à la console de jeux » car deux maisons les séparaient seulement. Il est devenu le principal suspect du meurtre à cause de ses versions divergentes lors des différents interrogatoires. Un témoin affirmera l'avoir vu à deux reprises devant la maison du couple le soir du crime et il ne possède pas d'alibi. Il ne s'est pas rendu à son travail le lendemain. Il sera cependant relâché après 19 mois de détention préventive faute de preuve matérielle prouvant sa culpabilité. « Il rendait souvent visite au jeune couple. C'est logique de trouver cette trace sur ce pantalon », estime Me Philippe Lagarde, son avocat. Le suspect reste mis en examen et sous contrôle judiciaire. Le 17 août 2007, il rentre chez une jeune fille de 16 ans et l'agresse sexuellement. Il est condamné par le tribunal correctionnel de Lisieux pour « agressions sexuelles » le à 14 mois dont 4 mois de prison ferme[23],[24]. La contre-expertise ne permet pas de dire si son ADN n'est pas un simple ADN de transfert, celui-ci ayant un taux de transfert important[25].
  7. Le , une amie de Gaëlle Fosset est interrogée. Elle ne parle pas de sa visite chez elle la veille du meurtre[13]. Le , elle est placée en garde à vue. Elle reconnaît être allée chez la victime le mercredi soir[12]. Le week-end précédant le meurtre, elle a fini leur soirée entre filles en rentrant avec Grégory E.[12] Cette amie déclare que Gaëlle Fosset est une malade alcoolique mais pour Sylvie Fosset ce sont des allégations infondées[12].
  8. Après une période de doute, l'ADN non identifié sur le jogging est attribué à un employé des pompes funèbres.

600 personnes ont été auditionnées et six magistrats se sont succédé sur cette affaire[26], pourtant aucune autre piste sérieuse n'a été suivie depuis[27].

Sept ans après l’assassinat de la jeune Orbecquoise, les soutiens de la famille Fosset organisent une marche silencieuse[28].

Couverture médiatique modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Documentaires télévisés modifier

Émission radiophonique modifier

Magazine d'investigation modifier

  • Polar & Crimes.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. http://telescoop.tv/browse/1016981/7/non-elucide.html
  2. http://telescoop.tv/browse/1016981/8/non-elucide.html
  3. a b et c http://telescoop.tv/browse/1016981/3/non-elucide.html
  4. « lepaysdauge.fr/2014/01/23/l%E2… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  5. « L’assassinat de Gaëlle Fosset », sur RTL.fr (consulté le ).
  6. L’heure du crime du lundi 12 mai 2014 sur RTL
  7. a b et c http://telescoop.tv/browse/1016981/2/non-elucide.html
  8. « Marche blanche pour Gaëlle », sur Paris-Normandie (consulté le ).
  9. a et b http://telescoop.tv/browse/1016981/14/non-elucide.html
  10. a b et c http://telescoop.tv/browse/1016981/15/non-elucide.html
  11. http://telescoop.tv/browse/1016981/23/non-elucide.html
  12. a b c et d http://telescoop.tv/browse/1016981/27/non-elucide.html
  13. a et b http://telescoop.tv/browse/1016981/26/non-elucide.html
  14. a b et c http://telescoop.tv/browse/1016981/16/non-elucide.html
  15. a et b http://telescoop.tv/browse/1016981/17/non-elucide.html
  16. a et b http://telescoop.tv/browse/1016981/18/non-elucide.html
  17. http://telescoop.tv/browse/1016981/1/non-elucide.html
  18. a et b http://telescoop.tv/browse/1016981/5/non-elucide.html
  19. a et b http://telescoop.tv/browse/1016981/9/non-elucide.html
  20. http://telescoop.tv/browse/1016981/11/non-elucide.html
  21. http://telescoop.tv/browse/1016981/19/non-elucide.html
  22. Le Parisien, « « Justice n'a pas été rendue à notre fille assassinée » », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. Grégory E. est impliqué dans deux affaires d'agression sexuelle. Pour l'une, il a obtenu un non-lieu. Pour l'autre, il a été condamné à quatre mois ferme.
  24. « Assassinat de la jeune Gaëlle Fosset : le mystère reste », sur Paris-Normandie (consulté le ).
  25. http://telescoop.tv/browse/1016981/25/non-elucide.html
  26. six juges d'instruction se sont succédé sur ce dossier. Lorsque le tribunal de Bernay a fermé, le dossier a été transféré à celui d’Évreux où il est passé entre les mains de cinq juges (à la suite de mutations, etc.).
  27. Marion Riegert, « Meurtre de Gaëlle Fosset Le combat de ses parents au nom de la vérité », Paris Match,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. « lepaysdauge.fr/2014/04/26/marc… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).