Aerial Experimental Association

L’Aerial Experimental Association (AEA) est un groupe de six pionniers nord-américains de l'aviation, constitué sous l'égide d’Alexander Graham Bell, plus connu pour ses travaux sur la téléphonie, et de Mabel Gardiner Hubbard[1].

Aerial Experimental Association
Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Disparition Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateurs Alexander Graham Bell, Mabel Gardiner Hubbard et Glenn CurtissVoir et modifier les données sur Wikidata

Genèse modifier

 
L'AEA en 1907 avec de gauche à droite, Glenn Curtiss, J. A. D. McCurdy, Alexander Graham Bell, Casey Baldwin (en) et Thomas Selfridge.

Dès 1904, Alexander Graham Bell construit des cerfs-volants cellulaires permettant de soulever une personne quelques mètres au dessus du sol[2].

Au cours de l’été 1907, Mabel Gardiner Hubbard, l'épouse de Graham Bell, propose à son mari et à deux jeunes ingénieurs fraîchement diplômés de l'université de Toronto (John McCurdy, fils du secrétaire particulier de Graham Bell, et Frederick Walker « Casey » Baldwin (en)), alors en vacances dans une résidence d'été à Baddeck, Nouvelle-Écosse, de fonder une association d'aéronautique : l'Aerial Experimental Association. Elle financera l'association à hauteur de 35 000 dollars[3].

Plus tard, l’Américain Glenn Curtiss rejoint le groupe en tant que spécialiste des moteurs. Ce dernier possède une fabrique de moteurs de motos et de dirigeables et travaillera à partir de 1906 avec les frères Wright qui avaient d'abord rejeté toute idée de coopération.

Enfin, le gouvernement américain sollicita la présence d’un observateur militaire, le lieutenant Thomas Selfridge.

Premiers projets modifier

L’Aerial Experimental Association voit le jour le . Son but initial était de construire 5 machines volantes, chaque membre du groupe supervisant personnellement la réalisation d’un appareil. Le premier engin volant devait être un planeur Bell équipé d’un moteur Curtiss. Il fut achevé en mais Bell insista pour tester le planeur avant d’y monter le moteur. Ayant acquis quelque expérience de pilotage, Selfridge s’installa donc aux commandes afin d’être tracté par un bateau à moteur au travers d’un lac proche de Baddeck. L’engin s'éleva à environ 50 m puis plongea dans le lac, toujours en remorque. Il fut sérieusement endommagé[4].

Appareils volants imaginés et construits par l'AEA modifier

Les appareils suivants furent construits aux ateliers Curtiss de Hammondsport, dans l’État de New York et s’inspiraient sensiblement des premiers aéroplanes européens :

  • AEA Red Wing de Selfridge, qui permet à Frederick « Casey » Baldwin de devenir le premier pilote canadien en  ;
  • AEA White Wing de Baldwin, le premier aéronef contrôlé par des ailerons ;
  • AEA June Bug de Curtiss, premier avion à avoir officiellement parcouru 1 kilomètre en vol en Amérique du Nord ;
  • AEA Silver Dart de McCurdy ; c'est avec cet appareil biplan monoplace que McCurdy va être à l'origine du premier vol au Canada d'un appareil plus lourd que l’air, parcourant 800 mètres, à 65 kilomètres par heure environ, à 3-9 mètres de hauteur, le [5].
  • AEA Cygnet de Bell, l’appareil accidenté à Baddeck reconstruit et modifié.

Dissolution de l'association modifier

À partir de l'année 1909, l’Aerial Experimental Association s’essouffle : Selfridge meurt le à Fort Myer, Virginie, dans l’accident du Wright Flyer III piloté par Orville Wright. Les fonds avancés par Mabel Hubbard diminuent et l'intérêt de Baldwin et Curtiss se focalise principalement sur leurs propres projets. Après avoir envisagé de constituer une société commerciale, l'association fut dissoute le , Glenn Curtiss héritant des droits commerciaux sur les avions et brevets déposés.

Notes et références modifier

  1. Terrance Macdonald, « Alexander Graham Bell, pionnier de l’aviation » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. .
  2. « Les années cerf-volant de Graham Bell » (consulté le ).
  3. (en-US) « Alexander Graham Bell Thought the Future of Flight was Giant Kites, Not Airplanes », sur interestingengineering.com, (consulté le ).
  4. (en-US) Julia Lauria-Blum, « The Dream of Flight: Skyway to Long Island - New York Aviation History », sur Metropolitan Airport News, (consulté le ).
  5. Stéphanie Meyniel, « Le 23 février 1909 dans le ciel : John McCurdy entre dans l’histoire de l'aviation canadienne », sur Air Journal, (consulté le ).

Voir aussi modifier

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